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Découverte des amphibiens 

Compte-rendu sortie nature du 24 mars 2023

Notre rendez-vous annuel a pu être honoré à 18h45 au lieu-dit « le lagunage » dans la plaine de Beaulieu, en l’absence d’eau dans la carrière du Génie où nous nous rendons habituellement.16 personnes dont deux enfants ont participé à cette sortie-découverte animée par Aurélia Dubois, naturaliste spécialisée en herpétologie (étude des reptiles et des amphibiens).  

Déroulé de l’animation

L’animation s’est déroulée en 3 étapes : 

  • un rappel général sur les amphibiens (cycle de vie, espèces, menaces, …) sous forme de jeux
  • un recherche auditive et visuelle des amphibiens (prospection terrestre et aquatique)
  • un bilan et une foire aux questions

Une histoire d’amphibien…

Avant de passer aux travaux pratiques, Aurélia rappelle quelques notions de base :


Il existe 39 espèces d’amphibiens en France dont 15 dans l’Hérault, tous protégés.

Le groupe des amphibiens se divise en deux catégories :

  • les « anoures » (sans queue) comme les crapauds et les grenouilles,
  • les « urodèles » (avec queue) comme les tritons et les salamandres.

Pour différencier les crapauds des grenouilles c’est facile. Il faut regarder :

  • la texture de la peau (lisse chez les grenouilles et granuleux chez les crapauds), 
  • la pupille (verticale chez les grenouilles et horizontale chez les crapauds)
  • taille des pattes (grande chez les grenouilles et petite chez les crapauds)
  • présence de glande derrière les yeux (absente chez les grenouilles et présente chez les crapauds)

Les amphibiens ont une vie en deux phases, à la fois aquatique et terrestre.

L’accouplement et la ponte s’effectuent généralement dans l’eau.
La ponte est annuelle, voir biannuelle dans notre région méditerranéenne (ponte de printemps et d’automne). Les œufs se transforment ensuite en têtard ou larve, puis une métamorphose s’opère jusqu’au stade adulte. On distingue plusieurs stades en fonction de la métamorphose. Ainsi les têtards qui n’ont pas de pattes au départ en acquièrent au stade 4, ce qui leur permettra une fois adultes de mener une vie terrestre.

Voici quelques espèces que l’on peut retrouver dans notre région :

  • le Pélobate cultripède qui possède de grands yeux et un chant très doux ressemblant à une poule. Cette espèce est en danger.
  • le Pélodyte ponctué avec ses pupilles en forme de gouttes d’eau et caractérisé par des petites taches vertes avec son chant caractéristique « deux boules de pétanques qui s’entrechoquent ». 
  • la Rainette méridionale différente de la Rainette verte qui possède un liseré noir s’arrêtant au milieu du flanc. Attention sa coloration est variable. Elle est généralement verte mais peut être brune ou exceptionnellement rose ou bleue.
  • le Crapaud calamite se différencie facilement du Crapaud épineux par sa ligne dorsale claire, sa pupille verte, ses grosses taches vertes et ses petites taches rouges. 
  • le Crapaud épineux, avec ses pupilles orangées et sa coloration beige marron. A ne pas confondre avec le Crapaud commun que l’on retrouve dans le nord de la France.
  • la Grenouille verte, espèce que l’on entend facilement en plein jour, qui peuple les fossés, les cours d’eau, les mares et les étangs. 
  • le Triton palmé. Le triton possède des branchies extérieures en phase larvaire. La femelle pond un œuf sur une feuille qu’elle replie dans un milieu aquatique (mare). On le différencie facilement des autres tritons par sa couleur beige/brune et ses palmures aux pattes.  

Photographies de quelques espèces : 

Nous ne verrons malheureusement pas de Salamandres
car c’est une espèce plutôt de milieu forestier et humide.
Animal mythique, le roi François Ier en avait fait son symbole.
Elle secrète une substance sur la peau qui ne présente pas de danger pour l’Homme.

Un petit jeu…

Aurélia propose à Pierre (7 ans) de participer à un petit jeu : il s’agit de repérer sur un tableau les différents stades de développement des amphibiens. Nous avons juste le temps de faire le cycle des Anoures que le vent se lève ! Les éléments du puzzle s’envolent… Nous bifurquons vite sur la prospection nocturne en espérant que le vent ne freine pas la sortie des crapauds et des grenouilles.

Des batrachologues en herbe…

Avec la nuit et le vent, la fraîcheur tombe. Aurélia propose de se rendre autour de la mare en prospectant les chemins et les abords de fossés pour repérer les anoures en vadrouille. Aux abords de la mare, le silence est recommandé ainsi qu’un minimum de lumière pour écouter les amphibiens. Après la prospection des abords de la mare, il est temps de regarder ce qu’il se cache à l’intérieur. 

Rappel : il ne faut pas toucher les batraciens
(peau fragile et transmission possible de maladie).

Munie de cuissardes, Aurélia entre doucement dans la mare pour déranger le moins possible le petit peuple de l’eau. Elle a proposé à Pierre d’être son assistant, ce qu’il accepte volontiers, pendant que son petit frère et les autres participants scrutent les abords de la mare. 

Nous découvrirons des Tritons palmés charmants, une Grenouille rieuse qui joue la star, et une centaine de têtards à différents stades de développement. Il s’agit des têtards de Pélodyte ponctué âgés au stade 2 et 3… Aurélia recueille quelques spécimens dans le petit aquarium de circonstance pour que nous puissions les voir de près sans les manipuler. Ils seront vite remis dans la mare pour continuer leur petite vie tranquille à l’abri des prédateurs. 

Après les têtards, nous partons à la recherche des « parents » dans les alentours proches. Nous entendons le chant caractéristique du Pélodyte ponctué qui évoque deux boules de pétanque qui s’entrechoquent ainsi que le chant de la Rainette méridionale. Le Petit-Duc, un rapace nocturne, n’est pas en reste non plus.

Fin des festivités

La prospection autour de la mare et le long de la Gendarme sera vaine au grand regret d’Aurélia et des participant.es. Concernant le Pélodyte, Aurélia nous indique qu’il est de petite taille, beige avec des tâches vert vif et que la plupart du temps on l’entend plus qu’on ne le voit. Bien caché sous une pierre, dans un tas de feuilles ou sur un arbre, il se fait discret. Pour nous consoler, de retour aux voitures, elle nous montre des photos du Pélodyte ponctué et de la Rainette méridionale et nous recommande deux ouvrages grand public pour poursuivre cette découverte. Il est 21 heures et le chant des Pélodytes et des Rainettes continuent encore. 

Un grand merci à Aurélia pour ce partage.

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Régine Paris avec la relecture d’Aurélia Dubois

Sortie champignons

Suivie d’une mini conférence

Samedi 19 novembre 2022

C’est une première pour l’association A.R.B.R.E ! Le rendez-vous est fixé à 15 heures devant la mairie de Restinclières après inscription pour limiter le groupe à 30 personnes. Ce sont quelques 40 personnes qui sous un beau soleil d’automne ont emprunté le chemin de Galargues pour se rendre dans le petit bois de la Jasse en lisière de la départementale 118 sous la conduite d’Yves Caraglio, botaniste et référent scientifique de l’association, accompagné de Franck Richard, professeur à l’Université de Montpellier dans le département Biologie, Ecologie et Evolution. 

Après une petite mise en jambes, nous nous arrêtons dans le bois. Franck Richard propose de découper l’après-midi en trois séquences : d’abord quelques conseils de base avant de procéder à la cueillette puis un atelier dans une clairière voisine pour examiner les champignons ramassés et en fin d’après-midi la poursuite de l’observation dans la salle des Rastincles, à proximité du stade.

Installés en cercle autour de l’intervenant et pour certains précautionneux munis de paniers et de sachets, les participants se montrent attentifs aux conseils prodigués pour effectuer une cueillette efficace.

De prime abord Franck Richard indique que la microscopie a permis de grands progrès dans la connaissance scientifique de la mycologie et l’identification des familles de champignons. Il a en main le Guide des champignons en France et en Europe de Guillaume Eyssartier et Pierre Roux édité chez Belin. C’est la bible pour utiliser les clés de détermination des différentes espèces de champignons à partir des odeurs, du goût et des caractères morphologiques.

Pour effectuer une cueillette utile il préconise de collecter l’intégralité du champignon pour ne pas se priver des caractères utiles. On peut toucher les champignons sans risque pour la santé. Seule l’ingestion peut se révéler dangereuse. Il faut aussi se servir du nez pour les champignons frais. Eviter les coups de pied qui brutalisent ainsi que le piétinement du mycélium. Il suffit de détacher le champignon du sol à la main ou avec un couteau. Il évoque une expérience effectuée sur 30 ans dans un champ partagé en deux parties : sur l’une on cueille tout, sur l’autre on ne cueille rien. La cueillette n’a pas compromis la repousse de la première partie bien au contraire. Seul le tassement est dangereux.

Il conseille également de ramasser des champignons à différents stades de développement et d’observer la couleur des spores notamment sur les individus les plus âgés. Différents individus à des degrés de maturation différents permettent de préciser la détermination. Sur ce point, la période hivernale est intéressante car il y a moins de cueilleurs.

Aujourd’hui on constate un déficit de connaissances par rapport aux générations passées lié sans doute à une déconnexion de la population, de plus en plus urbanisée, avec la nature. De surcroît l’enseignement de la mycologie est assuré que dans une faculté de pharmacie sur deux d’où un recours plus incertain au pharmacien exerçant en officine. On se contente de cueillir quelques espèces. On a ainsi perdu l’usage de 90 % des espèces pour n’en vendre qu’une dizaine. En 1904 on connaissait 104 espèces comestibles. Cela peut expliquer aussi les accidents de plus en plus nombreux. 

Les champignons vivent plusieurs milliers d’années. Certains champignons parasites, avec le mycélium dans le sol, peuvent dévorer des forêts entières. Ils vivent très vieux, quelques 2 000 ans. Certains se mettent en sommeil comme l’armillaire et d’autres comme la truffe déménagent en cas de gêne.

Après cette première présentation, Franck Richard nous invite à procéder à une cueillette pendant une vingtaine de minutes puis à se retrouver dans la clairière voisine pour bénéficier de la chaleur et de la lumière du soleil. Les participants s’égayent dans le petit bois à la recherche du précieux butin.

De retour dans la clairière, chaque cueilleur est invité à déposer sa récolte au sol où Franck Richard procède à un tri par types de quelques 40 espèces.  Il propose un atelier olfactif autour de sept catégories d’odeurs les plus fréquentes. Pour cela il demande aux participants de sentir quelques champignons en essayant de mettre des mots sur les senteurs et en faisant appel à notre bibliothèque mentale d’odeurs. Il procède du plus facile au plus difficile. Ainsi circulent le clitocybe odorant à l’odeur d’anis et bon comestible, l’amanite ovoïde à l’odeur d’iode, fréquent sur le bord des routes et consommé au 19ème siècle, à distinguer de Amanita proxima toxique. Le mycène pur, petit champignon violet, évoque la rave, le navet ou le radis noir.  Il est toxique. Il faut se méfier de la couleur pour faire un diagnostic. Le marasme à odeur de choux brûlé sent mauvais. Le Clitocybe gibba a une odeur d’amande.

Les spécialistes distinguent ainsi trois types d’odeurs : farineuse, ravanoïde et de rose. Mais attention il n’y a pas de règle sûre. Claire Atger, spécialiste du système racinaire, fait préciser qu’en matière de chimie organique il y a une grande diversité de composés pour identifier les champignons.

Franck Richard nous met en garde contre certaines espèces d’amanites qui peuvent être mortelles certaines après une longue incubation. On n’est pas malade immédiatement mais 7 à 8 heures plus tard. On ressent d’abord des frissons et des courbatures puis cela se calme et la deuxième crise est mortelle faute d’avoir vomi le champignon vénéneux. De plus en plus, le commerce de certains champignons est interdit pour des raisons de sécurité.

En France on dénombre quelques 12 000 espèces dont les trois quarts sont présentes dans la région méditerranéenne. L’antolome livide présent dans les chênaies est toxique. Idem pour le clitocybe.

C’est l’heure du goûter. Notre spécialiste propose de croquer dans les champignons… On sent quelques hésitations parmi les personnes présentes mais certaines n’hésitent pas à croquer un petit morceau pour sentir le goût puis à le recracher… on ne sait jamais ! Le Lactarius evosmus ou lactaire à odeur de pomme a comme son nom vernaculaire l’indique une odeur de pomme. Séché et réduit en poudre il devient un condiment pour relever les potages. Il peut être extrêmement amer. Le goût sert dans les clés de détermination des espèces de champignons.

On passe aux caractères morphologiques. Pour cela il faut gratouiller. Pour les bolets on gratte le pied pour chercher le bleuissement. Dans la famille des champignons de Paris, se méfier de Agaricus xanthodermus qui est toxique. On le reconnaît car en froissant la chair il jaunit. Les bons sentent l’anis, les mauvais le phénol !

Il faut apprendre à regarder les détails :

  • les petits bolets, on les retourne, sous le chapeau on voit des tubes avec de la mousse,
  • d’autres champignons ont des lamelles ou des aiguillons : familles des hydnes et des agarics.
  • d’autres en forme de poire ont besoin des animaux pour disperser leurs spores.

La chair peut être fibreuse (le pied) comme pour l’amanite ou grenue pour le lactaire. On parle de la famille des Russulaceae pour la chair grenue. Ce ne sont pas de grands toxiques. Ce sont même d’excellents champignons sans compétiteurs car méconnus aujourd’hui. Il faut regarder la couleur des lames qui vire du blanc au noir avec l’âge.

L’amanite possède quelques 100 millions de spores mais rencontre des difficultés pour se reproduire. Comme les autres champignons, elle présente deux types de formes sexuées. Quand les mycéliums des deux formes se rencontrent, elles fusionnent et forment un couple inséparable et platonique, on note une absence de senescence du mycélium. Après fusion seulement, le mycélium peut former une fructification (le champignon). Si le mycélium d’une forme sexuée ne rencontre pas l’autre forme, le mycélium meurt au bout de quelques jours.

Chez la truffe, au contraire le mycélium d’une forme sexuée se développe fortement même s’il ne rencontre pas l’autre forme sexuée. Quand il rencontre l’autre forme, il l’incorpore a son mycélium. La truffe a la vie d’une baudroie des grandes profondeurs. 

L’après-midi se poursuit dans la salle des Rastincles vers 17h 15. On passe de la pratique à la théorie pour retenir quelques principes fondamentaux dans la connaissance des champignons.

Franck Richard reprend les différentes catégories :  bolets (une centaine d’espèces),  hydnes (5 espèces) et agarics. Il faut regarder sous le chapeau et examiner la chair qui peut être fibreuse ou grenue (famille des Russulaceaavec en déclinaison les genres Russula et Lactarius).

Pour les bolets, on regarde la réaction à l’oxydation. La chair peut être immuable ou changer de couleur. On fait le test systématique : on gratouille partout. Se méfier du bolet satan qui est toxique.

Le pied creux du Gyroporus (compressible au toucher) se décline en deux espèces castaneus non comestible et cyanescens -comestible-.

Les champignons s’associent aux arbres (mycorhization): l’amanite panthère fréquente tous les arbres alors que d’autres champignons sont liés à un seul type d’arbre comme le mélèze. Ainsi les arbres constituent des collectifs d’échange.

Circule dans la salle un bolet à mycelium rose. C’est le Suillus collinitus.

Encore quelques conseils pour les cueilleurs : 

  • couper les pieds proprement au couteau pour permettre la repousse,
  • manger les champignons dans les 2/3 jours suivant la cueillette,
  • ne pas faire sécher les girolles car on ne peut plus les réhydrater,
  • sous les chênes verts, on ne ramasse pas les meilleures girolles.

Du côté des agarics, il faut regarder la couleur des lames. On distingue :

  • les lames décurrentes,
  • les lames libres
  • les lames échancrées,
  • les lames adnées.

On fait circuler le Lactarius atlanticus puis un second appelé le pied bleu qui est comestible.

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Pour conclure cet après-midi découverte in situ et en salle, Franck Richard nous recommande quelques ouvrages scientifiques pour nous aider à identifier les champignons à partir des clés de détermination :

– Guide des champignons en France et en Europe de Guillaume Eyssartier et Pierre Roux édité chez Belin.

https://www.belin-editeur.com/guide-des-champignons-france-et-europe-4e-edition

– Champignons de France par Marcel Bon, appelé communément « Le Petit Bon » avec des aquarelles édité chez Flammarion.

https://editions.flammarion.com/champignons-de-france-et-deurope-occidentale/9782081288218

– Les champignons de France et d’Europe de Régis Courtecuisse chez Delachaux Niestlé.

https://www.delachauxetniestle.com/livre/champignons-de-france-et-deurope-2

Nous remercions chaleureusement Franck Richard pour ses explications très claires à l’attention des cueilleurs de champignons et des curieux en général.

Il existe aussi un site de description des champignons en ligne : https://www.mycodb.fr/

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Pour les cadeaux de Noël, Yves Caraglio recommande l’achat de l’ouvrage suivant  en deux volumes : https://leclub-biotope.com/fr/librairie-naturaliste/1358-les-champignons-deurope-temperee-2-volumes

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Régine Paris avec la relecture précieuse d’Yves Caraglio
Reportage photos : Patrick Paris

Sortie à l’écoute des chauves-souris

Pipistrelles de Kuhl (wikipedia.org)

Samedi 27 août 2022

Dans le cadre de la nuit des chauves-souris, l’association A.R.B.R.E  organisait une soirée d’observation et d’écoute de ces petits mammifères.

Samedi soir à partir de 20h30, 26 personnes étaient présentes au rendez-vous fixé à l’ancien quai de décharge à Beaulieu. Cette sortie était animée par Aurélia Dubois, naturaliste, et Jules Teulières, chiroptérologue.

L’observation directe des chauves–souris étant très difficile, Aurélia et Jules avaient amené le matériel approprié soit une caméra thermique permettant d’observer les trajectoires de vol et un micro permettant d’écouter et d’analyser les sons des chauves-souris. 

Image de la caméra thermique.
Écoute et analyse des sons de chauves-souris

L’animation a débuté par un échange avec les participants portant sur la perception que l’on peut avoir des ces animaux : les chauves-souris suceuses de sang, s’accrochant aux cheveux et autres représentations négatives de ces mammifères.

Les explications passionnantes nous ont permis de mieux connaitre le monde des chauves-souris.

Voici quelques exemples :

  • L’étymologie d’abord
    Le terme chiroptère signifie « mains ailées », la chauve-souris est seul mammifère à vol actif.
  • Ouïe et écholocation
    Pour l’écholocation le fonctionnement est identique à celui d’un sonar, la chauvesouris produit des cris en ultrasons et capte en retour l’écho renvoyé par les obstacles. Cet écho leur permet de localiser avec une précision extraordinaire les objets (taille et mouvement) et leurs proies (moucherons, moustiques, papillons).

Les chauves-souris européennes sont essentiellement insectivores. De plus, la chauve-souris a une bonne vision nocturne.

Au cours de la soirée Aurélia fait observer les chauves-souris à la caméra thermique tandis que Jules a identifié les espèces présentes grâce au micro enregistreur car chaque espèce produit des ultrasons à des fréquences différentes.

Sur le site de Beaulieu, 6 espèces étaient présentes : Pipistrelles de Kuhl, Pipistrelle commune, Pipistrelle pygmée, Vespère de savi, Sérotine commune et Noctule de Leisler.

Ont été abordés les problèmes de déclin des populations de chauves-souris, déclin principalement dû aux activités humaines (pesticides donc raréfaction de la nourriture, pollution lumineuse, prédateurs comme les chats, la fragmentation des habitats par les routes par exemple …)

Maintenant toutes les espèces de chauves-souris sont protégées et des plans de restauration et de protection sont mis en place.

La soirée s’est terminée à 22h30, les participants enthousiastes remercient chaleureusement Aurélia et Jules pour toutes ces explications.

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Compte-rendu rédigé par Jean-Paul Taillandier.

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Sortie au parc des Carrières de Beaulieu

Dimanche 12 juin 2022

Observation de la flore

L’Association Restinclières Beaulieu pour le Respect de l’Environnement organisait une matinée d’observation de la flore au parc des plantations pour les naissances dans les carrières de Beaulieu.

En plus des familles ayant planté un arbre pour la naissance de leur enfant, l’A.R.B.R.E avait invité les adhérents qui participent au projet de  collecte de plantes pour l’herbier de l’association

De 10h à 12h le groupe de participants a été initié à l’observation des caractères des feuilles permettant de distinguer des familles botaniques (forme foliaire, disposition des feuilles sur la tige…) avec les explications du botaniste Yves Caraglio.

Yves Caraglio a ainsi initié les participants à examiner en différentes étapes les feuilles cueillies sur place.

EXAMINER LA FEUILLE

Quel est le type de la feuille ?

  • feuilles simples 
  • feuilles composées

Comment est le bord de la  feuille ?

  • bord entier
  • bord denté • lobé plus ou moins profondément
  • feuilles ondulées autour du plan de la feuille

La feuille porte-t-elle des stipules à son point d’insertion sur la tige ?

  • présence de stipules (expansions de part et d’autre de la feuille) au point d’insertion sur la tige
  • pas de stipules (sortes de petites feuilles) au point d’insertion sur la tige.

Comment sont disposées les feuilles sur la tige ? (la phyllotaxie)

  • alternes distiques (feuilles insérées une par une – alternée- en deux rangs, sur 2 lignes le long de la tige)
  • alternes spiralées (feuilles insérées une par une et disposées tout autour de la tige)
  • opposées décussées (feuilles insérées par 2 au même niveau, diamétralement opposées et tournant de 90° à chaque niveau)
  • verticillées (plus de 2 feuilles insérées à chaque niveau)

L’observation de ces critères dans un ordre à respecter permet de proposer à quelle famille peut appartenir la plante fraîchement cueillie. L’exercie a été fait sur plusieurs espèces de la famille des Lamoiaceae, la famille du thym. Les termes utilisés en botanique pour décrire les plantes et pour les identifier grâce à une flore sont  très précis. La suite dans un prochain conmpte rendu de sortie ou d’atelier botanique !

Pour terminer la rencontre, l’équipe de l’arbre s’est assurée que tout le monde avait bien compris comment utiliser l’application Pl@ntnet pour identifier la flore locale sur le groupe créé pour le projet d’atlas de la biodiversité qui démarre cette année à Beaulieu et à Restinclières.


Prochain rendez-vous
sur inscription  par mail : arbre.lr@arbrelgr
 Vendredi 24 juin 2022
Atelier d’initiation à la botanique 2/3
Flore, comment identifier une plante. 
RDV à la salle communale du gymnase Edmonde Carrere à Beaulieu à 19h.

Sortie ornithologique

Dimanche 14 mai 2022 à 7 h 30

Plaine de Beaulieu

Le rendez-vous était fixé à 7h30 le samedi matin pour avoir quelques chances d’apercevoir des oiseaux dans la plaine de Beaulieu. Hasard du calendrier, c’est la journée nationale des oiseaux migrateurs ! Nous n’allons pas les imiter et resterons bien sagement dans la plaine de Beaulieu.

Quinze personnes sont présentes à l’ancien quai de décharge. La sortie est animée par Lucie Frison, une jeune ornithologue employée dans un bureau d’études et diplômée en Ecologie Biologie des Organismes (EBO) de la faculté des sciences de Montpellier. Nous disposons de jumelles et de deux lunettes sur trépied.

En entrée en matière, Lucie demande aux participants comment on procède pour identifier un oiseau ? Les réponses fusent : un bec, des plumes, des pattes, la forme de la queue, la forme des ailes en vol, la taille, le comportement… Lucie nous rassure, c’est le chant qui est le meilleur vecteur pour reconnaître un oiseau.

Le moment est bien choisi. Là on écoute une fauvette à tête noire. Elle se cache et est difficile à voir. Un bruant proyer jaune joue les acrobates en haut d’un arbuste. Son chant évoque le début de la cinquième symphonie de Beethoven. 

Le Bruant proyer.

Les rossignols sont très présents. Lucie reconnaît une cisticole des joncs grâce à son vol compliqué : pirouettes et petits rebonds. Difficile de la voir à l’arrêt. Elle fait un petit « t chi,t chi » en volant.

La Cisticole des joncs.

Nous entendons le chant du loriot, un son humain facile à identifier. Il vole très haut et est de couleur jaune.

On peut consulter avec profit l’application ornithopedia pour se familiariser avec les oiseaux ou l’application BirdNet. Certains oiseaux n’ont pas une note particulière et sont alors difficiles à identifier.

En Occitanie nous sommes bien lotis mais attention entre le nord et le sud de la France, les accents sont différents même pour les oiseaux ! Il y a des migrations géographiques pour les vautours ou les pinsons par exemple : les chants varient alors en fonction de la région.
Pour compliquer l’identification des oiseaux par leur chant, il faut savoir que des oiseaux imitent le chant de leurs congénères : le geai des chênes imite la buse pour se protéger, alerter, parader … Le rossignol a un chant variable.

Deux petits passereaux survolent la plaine avec un chant grinçant : ils piaillent !
Au même moment, Lucie identifie six espèces d’oiseaux grâce à leur chant. Cela demande de la concentration. Attention les chants s’oublient vite. Il faut écouter les oiseaux régulièrement. Pour exercer son oreille, on peut utiliser des CD ou regarder des vidéos sur youtube comme celle du « studio les trois becs ». C’est très pédagogique. Il ne faut négliger aucune espèce. On ne s’ennuie pas à écouter les oiseaux, nous dit Lucie.  

Du lever du jour aux environs de 10 heures, c’est le meilleur moment pour voir nos petits amis. Nous apercevons un faucon crécelle au sommet d’un poteau puis deux loriots en vol. Le premier mesure 27 cm environ.

Lucie reconnaît un hypolaïs polyglotte, couleur olivâtre et jaune sous le ventre. Il fait   un bruit de moteur qui a du mal à démarrer… Yves le prend en photo.

L’hypolaïs au plumage très discret.

Notre œil s’exerce pour découvrir un moineau sur un fil électrique, un geai des chênes de passage, un faucon, un milan royal reconnaissable à sa queue peu incurvée puis un tarier pâtre perché sur un arbre.

Le Geai des Chênes sur son fil.
le Milan royal en vol.

Yves nous indique la présence des outardes bien cachées dans de hautes herbes. L’attente ne permettra pas de les voir. Yves aura ce plaisir le lendemain.

La promenade se termine aux environs de 10 heures. Chacun.e repart vers ses occupations après avoir remercié chaleureusement Lucie pour ses explications.

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Régine Paris avec la relecture attentive d’Yves Caraglio

Atelier taille de l’olivier

Samedi 16 avril 2022

Cet atelier en plein air a été reporté à deux reprises pour des raisons météorologiques et sanitaires mais la programmation de cette année a tenu ses promesses et le soleil brille.

L’association ARBRE a fait appel à un spécialiste, Jean-Michel Duriez, qui pendant 42 ans a conseillé des oléiculteurs, dans le cadre de l’A.F.I.D.O.L devenue France Olive. A la retraite depuis juillet 2021, il soigne ses quatre oliviers sans produits chimiques et continue à dispenser son savoir.

Nous sommes 20 participants dans l’oliveraie de Michel Marquès à Restinclières.

M. Duriez nous indique d’emblée que des oliviers pas taillés ne meurent pas. Le plus important est de leur donner à manger. 

Un sol herbeux est capable de nourrir les racines mais le spécialiste recommande l’utilisation d’un engrais organique complet et biologique, une fois par an, entre le mois de novembre et d’avril :  le dosage pour un arbre de petite taille est de 5 kg déposées à la base du tronc puis recouverts de l’herbe préalablement coupée. On adapte la quantité d’engrais à la taille de l’arbre. Si le sol est sec, ne pas hésiter à enterrer l’engrais. Il s’agit d’un produit à action lente.

A la mi-mai, il recommande l’utilisation de fumier de volaille (poule) bien décomposé ou de broyat de plumes -1 à 2 kg- à forte teneur en azote selon le même procédé que pour l’engrais.

Au bout de deux à trois ans, l’arbre se développe selon le dicton : «  graisse-moi le pied, je te graisserai le bec ».

Deux maladies menacent l’olivier :

– un champignon sous la forme de taches circulaires marron sur les feuilles, appelé « œil de paon ». A titre préventif on peut pulvériser de la bouillie bordelaise sur le feuillage avant l’arrivée des spores du champignon. Il existe aussi des produits « certiphyto » plus efficaces mais réservés aux professionnels qui ont suivi une formation spéciale. Il faut agir avant l’arrivée de la pluie même si le cuivre ce n’est pas le top pour le sol. De septembre à avril on traite après la pluie.

– la mouche de l’olivier se reconnaît à sa taille -3 à 5 mm de long-, ses deux ailes translucides avec un point noir à leur extrémité, son abdomen couleur brique strié de noir à la face ventrale. Pour lutter contre ses méfaits, on utilise des pièges sous la forme d’une bouteille plastique d’1,5 l percée de 5 à 6 trous de 4mm de diamètre dans la partie supérieure, remplie aux 3/4 de phosphate d’ammoniaque (une bonne cuillère à soupe) et d’eau (1 litre). On peint en partie la bouteille d’une couleur jaune qui attire la mouche. Quand on piège une femelle, ce sont 20 kg d’olives sauvées. La pose des bouteilles se fait dès le la fin février ; bien que les olives soient absentes, la mouche, elle, est là !

Un piège circule dans lequel on peut distinguer des mouches de l’olivier.

On peut aussi utiliser de l’argile avec de préférence une pompe à membrane, une fois par mois de juin à octobre. Cela constitue une barrière physique en empêchant la ponte. La mouche de l’olivier est sophistiquée. Elle recherche le bon endroit et n’aime pas les surfaces granuleuses. Elle fait l’objet d’études en laboratoire avec de fausses olives bien rondes, vertes ou jaunes, et lisses.

On a remarqué par ailleurs que les olives fripées n’étaient pas attaquées. Aussi on peut les laisser flétrir naturellement en leur donnant moins d’eau.

Une participante aimerait savoir le nombre de bouteilles à installer dans chaque arbre. M. Duriez propose 4 bouteilles placées aux quatre points cardinaux mais on peut en mettre moins si on doit s’occuper d’un très grand nombre d’oliviers.

Faut-il ramasser les olives piquées tombées au sol ? La réponse est positive, sans plus.

On aborde ensuite le sujet de cette visite, à savoir la taille de l’olivier.

M. Duriez indique ironiquement qu’il y a autant de techniques que de tailleurs !

Le but de la taille annuelle est destinée à obtenir le maximum d’olives et à faciliter leur cueillette. Les principes sont les suivants :

– la taille intervient après les risques de grand froid,

– l’arbre méditerranéen a peur des autres arbres. Il aime être en pleine lumière mais trop de soleil brûle. Le bon équilibre ce sont les feuilles à la lumière et le bois à l’ombre.

– la taille doit être longue. On coupe la branche en entier ou on la laisse entière. On ne coupe pas à la moitié sinon on aura des repousses en désordre.

– le non-professionnel utilise une scie à main (avec une denture japonaise) qui coûte de l’ordre de 30 à 40€. La petite tronçonneuse électrique coûte 2 000€ environ.

– un olivier ça se regarde de loin. Les oliviers sauvages poussent en buisson. On va organiser la taille. Pour cela il faut au préalable   regarder l’olivier en entier avec du recul.

Pour la hauteur, c’est une question personnelle et qui dépend souvent de la récolte.

La lumière doit bien circuler. Il faut deviner ce qu’il y a de l’autre côté de l’arbre. On dit plutôt « éclaircir » un olivier que le « tailler ».

On s’occupe en premier de la structure. L’olivier ne mourra jamais d’un coup de scie. On s’intéresse aux branches charpentières qui poussent sur le tronc. On est dans un buisson et on veut obtenir un « gobelet » à 45° avec un puits de lumière au milieu de l’arbre. Chaque branche charpentière doit avoir sa place. C’est le travail du tailleur.  Les branches ne doivent pas être les unes sur les autres ou se croiser.

– On coupe la plus grosse branche parmi toutes celles que l’on envisage de couper. On s’occupe du buisson. On pense toujours à prendre du recul pour examiner l’arbre après chaque coupe. Ensuite on s’attaque aux branches plus fines.

– en bas de l’arbre, les branches ne doivent pas traîner par terre. Il faut couper les branches à leur base. Ne pas hésiter à se faire aider pour mieux apprécier le travail à accomplir.

– quand on a affaire à trois branches serrées qui se gênent, on en coupe deux.

Les travaux pratiques ont commencé avec des volontaires. Quelle(s) branche(s) couper et comment les couper ?

La taille du premier arbre est terminé. Pour ceux qui veulent fignoler, on peut maintenant couper les gourmands et les branches sèches. 

On se positionne devant un autre olivier. M. Duriez rappelle qu’un arbre fruitier est un être vivant. Grâce à ses racines, il fait des feuilles, du bois, des fleurs et des fruits et consomme beaucoup d’énergie. On veut des fruits chaque année. On aperçoit des grappes florales le long et au bout des tiges. On ne taille pas sur la couronne mais dans l’intérieur. Il faut avoir le souci de garder un équilibre global à l’arbre. Si on taille beaucoup, l’arbre va faire du bois. 

Nous sommes maintenant devant un arbre qui a trois pieds, une cépée. On ne voit pas à travers. Il a besoin d’être éclairci. On le taille fortement et on va faire un « souquet » à 50 cm du sol. Avant on prenait un merlin. On tape sur le côté du tronc coupé. On va obtenir un taux de reprise de 99 % une fois le « souquet » replanté dans un large trou. Cette technique ancienne permettait de créer des vergers à partir d’arbres appréciés pour leurs fruits.

M. Duriez évoque une autre technique de clonage : le bouturage

On prend un morceau de branche coupée. On repère le sens de la pousse. On le met dans un pot en plastique avec des trous. On utilise un terreau de rempotage, une poudre de bouturage. On place le tout sous un olivier -mi-soleil mi ombre-. On l’arrose sans le noyer. On observe. Entre 3 semaines et 18 mois, il va se développer. On lui mettra de l’engrais pour les géraniums. On a obtenu un plant d’olivier que l’on conserve dehors jusqu’à -5°. Le printemps suivant, on observe un petit chevelu racinaire. On peut le rempoter ou le mettre en pleine terre.

On continue à tailler cet olivier aux trois troncs. Est-il trop haut ? On observe des flèches à la fin de la taille. Il ne faut pas toutes les couper pour maintenir l’équilibre de l’arbre. A nouveau, on coupe à la base ou on laisse la branche entière. Ainsi deux flèches ont disparu et il en reste quelques-unes.

M. Duriez aborde pour terminer l’arrosage.

En l’absence de pluie, il est recommandé d’arroser à quatre moments clés :

– à la sortie de l’hiver -février chez nous- sur une surface au moins de la largeur de la frondaison,

– à la floraison, début juin-jusqu’au début juillet,

– à la période du durcissement du noyau (l’os). Ne pas oublier que l’olivier peut supporter le flétrissement de ses feuilles. Ne pas hésiter aussi à gratter le sol pour faire pénétrer l’eau.

– en septembre.

Il est 18h30. La chaleur s’atténue. Nous avons appris beaucoup de choses qu’il faudra mettre en pratique.

Nous remercions M. Duriez pour toutes ses explications claires et M. Marquès pour son hospitalité.


Régine PARIS avec la relecture attentive d’Yves Caraglio.

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