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Sortie botanique à Restinclières

Dimanche 16 juin 2024, au parc de la Roselière

Le rendez-vous avec les familles avait été fixé au parc de la Roselière à Restinclières à 10 heures. 25 adultes et six enfants ont répondu présents. 
Jacqueline Taillandier, présidente d’ARBRE, rappelle en quelques mots les objectifs de l’association et la nécessité d’entretenir les deux parcs créés il y a une dizaine d’années à l’occasion des naissances dans les deux villages, Beaulieu et Restinclières. 
Le but de la promenade animée par Yves Caraglio, botaniste référent de l’association, est de montrer les relations qu’entretiennent les plantes et les insectes apparus il y a quelques 260-300 millions d’années (les plantes à fleurs ont seulement 150 millions d’années). Nous savons qu’ils sont indispensables pour assurer la pollinisation et la fécondation croisée d’une fleur à une autre.

Mais qu’est-ce qu’une fleur ? 

Frédérique Caraglio en dessine une sur une tablette. Que voit-on ?  Le public ne se fait pas prier : des pétales, une tige, le pistil qui est l’organe de reproduction femelle, les étamines …

De la « Marguerite », image d’Épinal de la fleur ! À la structure d’une vraie fleur avec son calice sa corolle, ses étamines et son pistil. 

A quoi ça sert une fleur ? Assurer la reproduction de la plante par le rapprochement des organes mâle/femelle et en attirant les insectes grâce à leur odeur et/ou à leur couleur. 
La balade est rythmée de pauses pour faire le point sur quelques notions indispensables.
Les pétales sont des feuilles modifiées et colorées.
Cinq pièces plutôt vertes, les sépales constituent le calice.
Les pétales forment la corolle, sorte de petit entonnoir que va sentir l’insecte, qu’il va repérer de loin grâce à son odeur puis il passera en visuel, le dernier élément étant tactile pour finalement goûter au nectar. 
Yves nous montre une fleur en forme de lèvres qui appartient à la famille de la sauge, du thym et de la sarriette. On découvre le calice avec un plan de symétrie qui contraint les insectes pour atteindre le nectar. Il s’agit du phlomis, ou sauge de Jérusalem. La corolle est tombée. La fructification est faite, il reste le calice. 

À gauche : les fleurs du phlomis regroupées en inflorescence. À droite : La sauge avec ses deux lèvres.

Puis on remarque un ensemble de fleurs constituant ce que l’on appelle « inflorescence ». Cela facilite le parcours de l’insecte. Nous avons affaire à une plante très odorante. Les insectes aiment bien travailler là-dessus.
On voit un insecte de la famille des punaises qui n’est pas pollinisateur puis un coléoptère sur une fleur. Il s’agit d’un pollinisateur non spécialisé, il consomme le pollen et participe malgré lui à la pollinisation.

Punaise du groupe des Pentatomidés. La « fleur » des scabieuses et est fait une inflorescence : ensemble de fleurs regroupées ensemble. Les fleurs de la périphérie sont plus grosses que celles du centre.

Nous observons des petites et des grandes fleurs sur le bord, les premières sont symétriques avec le bagage étamines et pistil et les secondes dissymétriques avec des sépales plus grandes qui s’ouvrent les premières. Il s’agit d’une scabieuse de la famille des chèvrefeuilles.

Pour mieux observer on peut utiliser des lunettes grossissantes. La binoculaire permet de voir une bonne centaine de fleurs qui constituent à proprement parler l’inflorescence mimant une fleur-type la marguerite) la fleur que l’insecte broute pour aller chercher le pollen. Le nectar constitue alors la récompense et la ressource alimentaire recherchée par l’insecte, c’est la récompense en échange de la pollinisation. L’échange génétique s’opère grâce à l’insecte vecteur.

Une inflorescence de pissenlit avec des abeilles solitaires (des Dasypodes) dont les pattes sont chargées de pollen.

Poursuivant notre chemin, on observe un insecte qui a du pollen sur ses pattes. Il appartient à la famille des abeilles. L’andrène est poilue c’est une abeille solitaire.

Abeille solitaire sur une inflorescence de scabieuse.

Les hyménoptères (dotées en général de deux paires d’ailes qui sont couplées par deux) ont une langue pour aller au fond de la corolle. On distingue deux groupes :

  • les vespidés ont peu de poils et sont des insectes sociaux (guêpe, frelon) ou solitaire (guêpe maçonne par exemple),
  • les apidés sont des insectes soit sociaux soit solitaires (comme les Xylocope ou abeille du bois). L’abeille en fait partie ainsi que les bourdons. Ces deux groupes prennent le pollen qu’ils mélangent à leur salive et en font des boules qu’ils se colle sur les pattes. Pendant leur vol, le pollen ne se décolle pas. Chez les abeilles sauvages solitaires, le pollen n’est pas collé il est simplement déposé sur les pattes ou sous l’abdomen, durant leur vol des grains de pollen se détachent et vont polliniser des fleurs au passage. Ils font des pelotes de pollen sans le coller et sont efficaces en ce qui concerne la transmission.
Abeille domestique avec des grains de pollen de Mauve sur sa tête, son abdomen et ses pattes.

Au passage, clin d’œil au liseron qui constitue une seule fleur de forme circulaire (la corolle forme un entonnoir amenant l’insecte vers le nectar sur les 5 étamines).

Le Citron utilise sa grande trompe pour aspirer le nectar dans chacune des fleurs de la scabieuse.

Durant l’évolution des organismes vivants, les insectes sont arrivés très tôt, les plantes ont réagi aux attaques des insectes par la mise en place de défenses chimiques (latex, résine…) puis il y eut les ruminants. Pour éviter que ces derniers n’en fassent qu’une bouchée, certaines plantes ont développées des épines. Une autre protection en réponse aux gros herbivores c’est de repousser comme avec les graminées qui ressortent toujours de terre (c’est pour cela que le gazon supporte la tondeuse !). Face à une contrainte, il y a toujours plusieurs solutions qui existent.
Le nectar n’a pas de production en continu, les insectes butineurs font alors leur parcours de fleur en fleur selon les horaires de sécrétion du nectar. Si on observe le millepertuis, les petites feuilles ont des petits trous. C’est translucide. La fleur simple possède une poche à huile.

Millepertuis, fleur avec plein d’étamines jaunes et ses petites feuilles avec des glandes à huile essentielle donnant une impression de mille petits trous dans la feuille.

Un trèfle : c’est comme un épi de blé avec des parties roses qui sont les fleurs. Il appartient à la famille des « fabacées ». Toutes les plantes de cette famille des Légumes (fève, haricot, petit pois, lentille…) ont des feuilles composées et on observe des « stipules » à la base de la feuille (elles ressemblent à deux petites feuilles). 
Sur du genêt on voit de grosses abeilles noires, des xylocopes. La femelle est plus grosse que le mâle. Elles piquent si on les embête vraiment. Elles ont des territoires et se battent pour les défendre. Les fleurs du genêt de loin ressemblent à celles du phlomis. Mais la fleur du genêt montre une configuration qui ressemble sur le dessus à un casque et en dessous à une piste d’atterrissage.

À gauche : la fleur du genêt (Spartium junceum, Fabaceae). À droite : le zygène (Zygaena fausta) sur la scabieuse.

Son fruit est comme celui de la fève, typique de cette famille. Les gros insectes fréquentent cette plante. Le calendrier journalier des visites aux fleurs correspond aux périodes de sécrétion. Il y a des stratégies d’évitement pour certains insectes : au lieu de passer par le centre de la fleur, ils passent en-dessous pour récupérer le nectar (par « effraction ».
On observe un papillon sur une scabieuse. On voit sa trompe qui s’enroule et se déroule et les ailes sont repliées. Il s’agit d’un zygène qui se déplace de fleur en fleur. Ce sont des papillons toxiques. Ils ont des couleurs très visibles. Ils sont équipés de quatre ailes avec sur le dessus des écailles colorées. Il est conseillé de ne pas les toucher ou les attraper par les ailes car on va enlever de la poussière qu’il y a sur les ailles (très fines écailles emboitées comme des tuiles) et ils ont alors du mal à se reconnaitre car il n’y a plus les couleurs ni les dessins des ailes. Ils hibernent en hiver. Des pontes commencent. Ils vivent entre un et deux ans. 
Un petit rappel concernant les cigales qui vivent sous terre entre deux et quatre ans à l’état de larve fixée sur une racine pour manger et seulement quelques mois à l’air libre à l’état adulte. Elles attendent la chaleur pour sortir et n’aiment pas l’humidité.

Cigale venant d’éclore accrochée à sa mue. La transformation de la larve en adulte s’est faite dans la mue.

Nous observons des euphorbes. Ce sont des fleurs discrètes et complexes. Le sphynx de l’euphorbe est un papillon rosé. L’animal se déplace à la différence de la plante d’où un intérêt plus important du public pour ce qui bouge.

L’inflorescence de l’euphorbe des moissons (Euphorbia segetalis, Euphorbiaceae) et la chenille du sphinx de l’euphorbe grignotant les feuilles et le latex !

Les étamines transformées en glandes (orange sur la photo) sécrète le nectar au centre. L’euphorbe est une grosse structure en trois parties : on trouve la fleur femelle et la fleur mâle à la périphérie. Une fleur femelle et des fleurs mâles forment une étamine. On a affaire à une inflorescence.

Toutes les plantes du genre euphorbia ont une structure de « fleur » identique quelle que soit la région du monde. Le latex protège la plante. La pollinisation s’opère par des mouches équipées d’une langue particulière : on parle de « lécheurs ». L’appareil buccal fonctionne comme le système de la paille. La trompe va se déployer. Les mêmes pièces se sont développées différemment. En regardant les pièces de la bouche on sait ce qu’elles mangent.
Les céréales sont pollinisées par le vent. 
Les insectes se caractérisent par six pattes, des antennes, deux paires d’ailes, un corps en trois parties (tête, thorax, abdomen). On observe une symétrie bilatérale. Tout est porté par le thorax. L’oeil est une grosse structure qui occupe la moitié de la tête.
Ce sont des organismes segmentés. Ils respirent par des petits trous -des stigmates- en contractant et décontractant.
La nervation des ailes permet de savoir quand est apparue l’espèce, moins ils ont de nervures et plus ils sont récents. Ils ne naissent pas « insectes » mais sont d’abord des larves avant de changer de forme. 
La guêpe se nourrit de nectar. Elle pollinise un peu. Mais c’est aussi une prédatrice, elle fait des boulettes avec ses proies pour nourrir ses larves.
Depuis la naissance de l’insecte, on observe des changements de régime alimentaire (nectar pour la guêpe/larve carnivore, de lieu de vie (eau pour la larve de libellule/air pour l’adulte), de forme (la chenille/le papillon). Pour le passage à la forme adulte, l’organisme se dissous. On refait complètement l’organisme cellulaire et on assiste à de grosses transformations : les mues.
Exemple : les petites punaises n’ont pas d’ailes mais elles ont leur forme dès le départ.
Ainsi le degré de transformation n’est pas le même pour toutes les espèces. Certains secrètent du nectar : la propolis pour les abeilles.

Nous arrivons à la fin de cette exploration dans le parc de la roselière et ses nombreux habitants. 

Quelques ouvrages peuvent nous aider à approfondir nos connaissances :

  • Intimités de Liliane Delattre avec 1 000 plantes dans son jardin.
  • Plantes et insectes, une histoire d’amour édité par les Ecologistes de l’Euzière.
  • La collection des petits zécolos : A la rencontre des petites bêtes du célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre.

On peut aussi suivre l’inventaire de la biodiversité métropolitaine qui concerne toutes les espèces en consultant iNaturalist.

Pour terminer on observe dans un angle du préau un nid primaire de frelons qui ont migré vers un nid secondaire.

Notre sortie prend fin vers 11h30.

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Régine Paris avec la relecture scientifique d’Yves Caraglio et les photos de Frédérique Caraglio.

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Atelier d’initiation à la botanique

L’utilisation de la Flore

Samedi 26/11/2022 – 17 h – Salle de réunion du gymnase Edmonde Carrère – Beaulieu (34160)

Ce troisième atelier de l’année 2022 était animé par Yves Caraglio, botaniste référent de l’association ARBRE. Il s’inscrit dans le cadre du projet d’élaboration, sur deux ou trois années, d’un atlas de la biodiversité concernant les deux communes de Beaulieu et Restinclières, avec la possibilité pour les personnes intéressées d’élaborer un herbier personnel. Il fait suite à une sortie sur le terrain le 9 avril 2022 pour observer in situ différentes plantes et à un premier atelier organisé le 24 juin 2022.

Dix personnes ont participé à cet atelier.

Yves rappelle les deux flores utilisées le 24 juin :

  • Flore de France de la Société botanique de France, ouvrage moins précis pour la région méditerranéenne. Il nous a donné la clé photocopiée.
  • La Flore méditerranéenne de Henri Michaux (Ed. Naturalia) Conservatoire des espaces naturels. Réédition prochaine. On a les espèces du bassin méditerranéen. Coût autour de 100€.

L’objet de la séance est d’apprendre à l’utiliser. Il y a une clé pour travailler les familles.

Pour faire une séance de détermination avec une flore, il faut avoir une loupe à main au minimum. 

Yves a mis à notre disposition des binoculaires de marque Paralux (coût environ de 800 euros) qui permettent un grossissement jusqu’à 100 alors que le microscope grossit 1000 à 2000 fois. 

Le réglage effectué, on prend connaissance de l’extrait de Flora Gallica (Biotope éd.) intitulé : Clé des familles d’Angiospermes de la flore française.

La clé est dichotomique : il y a une question avec deux propositions de réponses, on choisit l’une des propositions en fonction de notre échantillon de plante.

On note le numéro de la réponse – puis on passe à la question suivante et ainsi de suite : on va tracer le parcours dans la clé de la flore. 

Dans une clé il y a toujours une aide (dessin, glossaire) qui va permettre de mieux comprendre les termes de la question.

On commence par les questions p. 45 (ouvrir le document PDF), Yves nous recommande de bien lire la question, deux fois c’est mieux au début pour ne pas se tromper. Nous avons pour chaque question deux propositions. Très vite on est confronté aux difficultés inhérentes à un vocabulaire scientifique spécifique, d’où l’utilité du glossaire :

1  – plante holoparasite (holo = entièrement) – Ex. : le gui. C’est rare de tomber sur ce type de plante. 

1’ – Plante autotrophe…   oui, ex. le genet – on va au 2

2 – Feuilles munies d’une ochréa.  Petite membrane autour de la tige (stipules soudées)– chez l’oseille – famille des Polygonaceae.

Coccoloba

2’ – Feuilles dépourvues d’ochréa : on répond oui et on va vers 3.

3 – Plante +- aquatique, flottante ou fixée sur le fond de pièces d’eau   

3’ – Plante plutôt terrestre ou vivant au bord des pièces d’eau : oui donc renvoi au 4

4 – Etamines à déhiscence valvicide :  les tissus se dessèchent, les anthères vont s’ouvrir et les grains de pollen vont pouvoir s’échapper par des valves/pores. Déhiscence = ouverture.

4’ – Etamines à déhiscence non valvicide : oui, renvoi au 6

6 –  Feuilles éphémères ; plante portant des épines et des glochides fasciculées sur une aréole et à tiges aplaties en raquettes

6’ – Caractères non réunis : oui, renvoi au 7

7 – Arbre, arbuste ou plante grimpant sur un support vivant ou non 

7’ – Sous-arbrisseau ou plante herbacées non grimpante sur un support : oui, renvoi au 8

8 – Plante à feuilles composées de folioles ou divisées presque jusqu’aux   nervures : on a une feuille composée de 3 ou 4 folioles. On va à 9.

8’ – Plante à feuilles entières, non composées (ou réduites à 1 foliole), ou diversement divisées mais non jusqu’aux nervures, ou nulles

9 – Fleurs grandes, solitaires, rouges, à 5 sépales verts persistants et nombreuses étamines ….  Ex : laPivoine – non-

9’ – Fleurs petites, vert jaunâtre ou vert clair, réunies par (4)5(7) en un glomérule cubique… Non-9’’ – Caractères non réunis – Aller à la clé D (p. 55)

Clé D
1 – Feuilles opposées ou verticillées, au moins les inférieures et moyennes
1’ – Feuilles alternes ou toutes à la base – Oui , on va à 10 p. 56

10 – Plante monoïque ou à fleurs hermaphrodites,  ou toutes en capitules involucrés ; pétales nuls ou tous soudés ; gynécée à ovaire infère. « involucre » = un axe porte des fleurs. Petite feuille (bractée) à la base de chaque fleur. La tige va s’aplatir. On va retrouver les petites fleurs tassées dessus. Ex : le tournesol.

Dalhia arborea – involucre de bractées.

10’ – Plante à fleurs hermaphrodites, en ombelles, ombelles d’ombellules ou pseudocapitules ; pétales libres ; gynécée à ovaire infère.   Non

10’’ – Plante monoïque ou polygame…  Non

10’’’ – Plante à fleurs hermaphrodites ni en capitules, ni en ombelles, ni en spadice ; gynécée à ovaire supère. Oui, on passe à 12 avec quatre propositions. 

12 – Fleurs gamopétales (soudéesà 5 étamines

12’ – Fleurs gamopétales  à 4 étamines

12’’ – Fleurs gamopétales  à 2 étamines

12’’’ – Fleurs à pétales nuls ou à au moins 3 pétales libres :  Oui, on passe au 16

16 – pétales +- profondément laciniés (très découpés); fruits = capsules

16’ – Pétales non laciniés, ou nuls.   Non, on va au 17

17 – 6 étamines (parfois 4, alors calice à 4 sépales) ou 2 trifides

17’ – 8-10 étamines ou 5 étamines + 5 staminodes. Oui, on va au 19

19 – Plantes pourvues de poches sécrétrices internes…

19’ – Caractères non réunies ; fruits = schizocarpe, capsules ou gousses, celles-ci devenant parfois  indéhiscentes ou lomentacées. Oui,  on va à 20

20 – Corolle actinomorphe

20’ – Corolle zygomorphe – Oui, on va au 22

Corolle zygomorphe.

22 – Androcée à 10 étamines monadelphe ou diadelphe ; 1 carpelle Fabaceae

Conclusion

On arrive à la famille des Fabaceae. C’est un très grand groupe avec des sous-familles.

La terminaison -aceae- désigne la famille, elle est nommée à partir d’un genre typique, ici Faba. Il nous faudra déterminer le genre « Faba » en utilisant à nouveau des clés. Puis on déterminera l’espèce.

Comme « Rosaceae », genre Rosa (les roses) ; « Apiaceae » pour Apium (les céleris).


Pour acquérir plus de dextérité, Yves conseille de faire l’exercice tous les quinze jours et pour développer nos compétences en botanique, il conseille deux ouvrages :

Petit Guide illustré de botanique   de Corinne Décarpentrie (Ulmer édition) 14,90€
Idéal pour se familiariser avec les termes et leur définition et peu onéreux.

La botanique redécouverte d’Aline Raynal-Roques (Belin) INRA Edition, 31 euros
Plus copieux, pour vraiment apprendre et s’investir dans la botanique.

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Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio

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Atelier d’initiation à la botanique

Comment identifier une plante ?

Vendredi 24/06/2022 – 19 h – Salle de réunion du gymnase Edmonde Carrère à Beaulieu

Après l’herbier, avec Caroline Loup (responsable de l’herbier de Montpellier) au mois d’avril 2022, ce deuxième atelier botanique de l’année était animé par Yves Caraglio, botaniste référent de l’association ARBRE, s’inscrit dans le projet d’élaboration, sur deux ou trois années, d’un atlas de la biodiversité concernant les deux communes de Beaulieu et Restinclières avec la possibilité pour les personnes intéressées d’élaborer un herbier personnel. Il fait suite aussi à une sortie sur le terrain pour observer in situ différentes plantes.

Treize personnes ont participé à cet atelier. Yves a au préalable cueilli quelques plantes pour illustrer son propos. Il propose de nous parler en premier de la forme et de l’organisation des feuilles sur le rameau qui sont déterminantes pour identifier une plante.

Différents éléments sont à regarder :

  • une feuille sur une tige
Atelier botanique du 24/06/2022 avec le botaniste Yves Caraglio.
  • le limbe, la partie aplatie de la feuille permet la photosynthèse grâce au soleil. Son contour ou la marge n’est pas forcément lisse. Il peut être denté. 
  • le pétiole est la petite partie qui rattache le limbe à la tige.
  • la gaine, à la base du pétiole embrasse la tige.

–> Le tout constitue la feuille.

À l’intersection entre la feuille et la tige on trouve le bourgeon, parfois très discret, qui assure à la plante la capacité de faire une nouvelle tige. Il est appelé bourgeon latéral ou axillaire.

Nous allons ensuite distinguer une feuille simple entière d’une feuille composée, constituée de « petites feuilles » – les folioles- portées par une structure centrale –le rachis- (équivalent de la nervure principale de la feuille simple) et une gaine qui la rattache à la tige. On parle de rachis primaire quand la feuille composée est divisée une fois comme une plume d’oiseau (feuille composée penné) ou secondaire quand la feuille composée est divisée deux fois (bipenné). Le nombre de folioles peut être pair (feuille composée paripennée) ou impair (feuille composée imparipennée).

NBLe vocabulaire utilisé pour désigner la morphologie générale des plantes a été élaboré par les floristes et peut varier en fonction des époques. 

À partir des caractéristiques des plantes on va pouvoir déterminer des familles comme par exemple la ronce (Rubus) de la famille très nourricière des rosacées à laquelle appartiennent aussi le fraisier, l’abricotier, le pommier…

Un participant s’interroge sur l’utilité des épines ? 
Yves indique que les épines constituent une protection contre l’herbivorie et précise que bien que les grands herbivores aient disparu, les plantes avec leur défenses sont toujours là.

Sur certaines plantes, on observe à la base de la feuille au niveau du pétiole ou du rachis, deux expansions, les stipules qui peuvent tomber rapidement sans blesser la plante mais en laissant une cicatrice qui peut être discrète. Pour observer cela il faut s’équiper d’une loupe à main en prenant la précaution de la poser près de l’œil et de rapprocher la plante (et non l’inverse) ou utiliser une loupe binoculaire. Attention ! la plante est parfois facétieuse et quand les stipules se soudent on a l’impression d’avoir une seule pièce. 

La disposition des feuilles autour de la tige peut varier. La phyllotaxie est le terme scientifique pour désigner l’arrangement des feuilles autour d’une tige. On distingue ainsi les feuilles alternes distiques ou spiralées des feuilles opposées (deux feuilles au niveau d’un nœud) décussées ou verticillées (3,4, 5 feuilles insérées au même endroit sur la tige).

Toutes ces caractéristiques permettent de faire du tri et correspondent à des comportements de groupes de plantes.

La floraison : étude de la mauve de la famille des malvacées :

Chez la mauve, les deux sexes sont présents. C’est une plante hermaphrodite. La fleur attractive contient les graines. La fleur est l’organe inventé par les plantes pour rapprocher les deux sexes mâle et femelle dans une même structure.

  • La fleur s’insère sur une tige.
  • Les sépales souvent vertes forment le calice. Au-dessus se trouvent les pièces colorées qui constituent un signal visuel. Les cellules odorantes dégagent une odeur attractive celle du nectar, liquide sucré.
  • Les pétales colorés la plupart du temps forment la corolle.
  • Les étamines portent la partie reproductive mâle et forment l’androcée.
  • Le gynécée contient les parties reproductrices femelles.

Ainsi on va pouvoir constituer des grands groupes en fonction du nombre d’éléments composant la fleur.

Exemple fleur de type 3 : le lys. Il comprend 3 sépales et 3 pétales tous de la même couleur, 3 étamines et trois loges pour les graines

La pollinisation. Malgré la présence des deux sexes au sein de la fleur, beaucoup de plantes sont pollinnisées par les insectes qui permettent un échange des gènes entre fleurs d’une même espèce. Des grands groupes de plantes comme les Céréales réalisent ces échanges grâce au vent.

Les insectes qui assurent la pollinisation veulent avoir une récompense : le nectar. Mais ils ne font pas ce qu’ils veulent. Des fleurs sont complexes. La récompense peut aussi être sexuelle. Parfois le mâle croit qu’il a affaire à une femelle, il veut s’accoupler mais c’est un leurre. La présentation d’un Regards Croisés sur les fleurs trompeuses

(https://arbre34160.org/category/conferences-debats/page/3/ ).


En conclusion de cette première séance écourtée en raison d’un spectacle de danse à 20h30 à la chapelle, Yves nous conseille deux ouvrages sérieux que l’on peut acquérir. Il y a en effet beaucoup de vocabulaire à mémoriser mais c’est le B.A-BA .

• La Flore de France – 89€
C’est la clé pour entrer dans les plantes (genres, espèces…) et distinguer par exemple le chêne kermès du chêne blanc ou du chêne vert. Le châtaignier appartient à la famille des fagacées, ensuite il faut déterminer le genre, l’espèce… Pour cela on utilise les clés des familles : feuille, tige, racines, fleur, c’est un jeu d’assemblage avec un motif de base simple.

• Flore de la France méditerranéenne continentale
Naturalia publication

En automne, une nouvelle sortie est programmée qui sera suivie d’un deuxième atelier sur l’utilisation des clés de détermination d’une Flore.

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Régine Paris avec la relecture attentive d’Yves Caraglio

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Sortie au parc des Carrières de Beaulieu

Dimanche 12 juin 2022

Observation de la flore

L’Association Restinclières Beaulieu pour le Respect de l’Environnement organisait une matinée d’observation de la flore au parc des plantations pour les naissances dans les carrières de Beaulieu.

En plus des familles ayant planté un arbre pour la naissance de leur enfant, l’A.R.B.R.E avait invité les adhérents qui participent au projet de  collecte de plantes pour l’herbier de l’association

De 10h à 12h le groupe de participants a été initié à l’observation des caractères des feuilles permettant de distinguer des familles botaniques (forme foliaire, disposition des feuilles sur la tige…) avec les explications du botaniste Yves Caraglio.

Yves Caraglio a ainsi initié les participants à examiner en différentes étapes les feuilles cueillies sur place.

EXAMINER LA FEUILLE

Quel est le type de la feuille ?

  • feuilles simples 
  • feuilles composées

Comment est le bord de la  feuille ?

  • bord entier
  • bord denté • lobé plus ou moins profondément
  • feuilles ondulées autour du plan de la feuille

La feuille porte-t-elle des stipules à son point d’insertion sur la tige ?

  • présence de stipules (expansions de part et d’autre de la feuille) au point d’insertion sur la tige
  • pas de stipules (sortes de petites feuilles) au point d’insertion sur la tige.

Comment sont disposées les feuilles sur la tige ? (la phyllotaxie)

  • alternes distiques (feuilles insérées une par une – alternée- en deux rangs, sur 2 lignes le long de la tige)
  • alternes spiralées (feuilles insérées une par une et disposées tout autour de la tige)
  • opposées décussées (feuilles insérées par 2 au même niveau, diamétralement opposées et tournant de 90° à chaque niveau)
  • verticillées (plus de 2 feuilles insérées à chaque niveau)

L’observation de ces critères dans un ordre à respecter permet de proposer à quelle famille peut appartenir la plante fraîchement cueillie. L’exercie a été fait sur plusieurs espèces de la famille des Lamoiaceae, la famille du thym. Les termes utilisés en botanique pour décrire les plantes et pour les identifier grâce à une flore sont  très précis. La suite dans un prochain conmpte rendu de sortie ou d’atelier botanique !

Pour terminer la rencontre, l’équipe de l’arbre s’est assurée que tout le monde avait bien compris comment utiliser l’application Pl@ntnet pour identifier la flore locale sur le groupe créé pour le projet d’atlas de la biodiversité qui démarre cette année à Beaulieu et à Restinclières.


Prochain rendez-vous
sur inscription  par mail : arbre.lr@arbrelgr
 Vendredi 24 juin 2022
Atelier d’initiation à la botanique 2/3
Flore, comment identifier une plante. 
RDV à la salle communale du gymnase Edmonde Carrere à Beaulieu à 19h.

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Visioconférence

Samedi 20 février 2021

Pas de sol sans racines, pas de racines sans sol

L’A.R.B.R.E. met à votre disposition la visioconférence du samedi 20 février 2021 Pas de sol sans racines, pas de racines sans sol – avec Claire Atger, botaniste spécialiste de l’arbre.

Une façon de se préparer à la sortie sur le terrain prévue le samedi 6 mars après-midi au parc des plantations d’arbres pour les naissances aux carrières de Beaulieu, une fosse aura été creusée à cet effet.

PARTIE 2 – Pas de sol sans racines, pas de racines sans sol

PARTIE 3 – Pas de sol sans racines, pas de racines sans sol

PARTIE 4 – Pas de sol sans racines, pas de racines sans sol

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Sentier découverte des Carrières de Beaulieu

À la découverte de 5 nouvelles variétés de végétaux

Lundi 3 août 2020 la société Pic Bois a installé les cinq panneaux qui complètent la série de quatre panneaux installés en juin 2016. Les illustrations sur les panneaux ont été créés par l’Association Le Passe Muraille.

Le sentier nature a été initié par l’A.R.B.R.E. avec le soutien de la municipalité de Beaulieu et du programme national Floris’Tic.

Les végétaux concernés sont bien entendu visibles à proximité de chacun des panneaux : le Ciste de Montpellier, le Fenouil, le Lierre, les Plantes accrocheuses, et les Plantes à manipuler avec précaution.

Nous allons baliser le sentier avec la signalétique « fourmi » au début de mois de septembre pour vous faciliter le cheminement à pied au départ du parking (en face du gymnase) jusqu’au chêne centenaire dans les Carrières du village de Beaulieu.


Lien vers l’article paru sur le Midi Libre
⎜ Pour découvrir Smart’Flore ⎜ Découvrir les 4 premiers panneaux du sentier ⎜

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