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Découverte des amphibiens 

Compte-rendu sortie nature du 24 mars 2023

Notre rendez-vous annuel a pu être honoré à 18h45 au lieu-dit « le lagunage » dans la plaine de Beaulieu, en l’absence d’eau dans la carrière du Génie où nous nous rendons habituellement.16 personnes dont deux enfants ont participé à cette sortie-découverte animée par Aurélia Dubois, naturaliste spécialisée en herpétologie (étude des reptiles et des amphibiens).  

Déroulé de l’animation

L’animation s’est déroulée en 3 étapes : 

  • un rappel général sur les amphibiens (cycle de vie, espèces, menaces, …) sous forme de jeux
  • un recherche auditive et visuelle des amphibiens (prospection terrestre et aquatique)
  • un bilan et une foire aux questions

Une histoire d’amphibien…

Avant de passer aux travaux pratiques, Aurélia rappelle quelques notions de base :


Il existe 39 espèces d’amphibiens en France dont 15 dans l’Hérault, tous protégés.

Le groupe des amphibiens se divise en deux catégories :

  • les « anoures » (sans queue) comme les crapauds et les grenouilles,
  • les « urodèles » (avec queue) comme les tritons et les salamandres.

Pour différencier les crapauds des grenouilles c’est facile. Il faut regarder :

  • la texture de la peau (lisse chez les grenouilles et granuleux chez les crapauds), 
  • la pupille (verticale chez les grenouilles et horizontale chez les crapauds)
  • taille des pattes (grande chez les grenouilles et petite chez les crapauds)
  • présence de glande derrière les yeux (absente chez les grenouilles et présente chez les crapauds)

Les amphibiens ont une vie en deux phases, à la fois aquatique et terrestre.

L’accouplement et la ponte s’effectuent généralement dans l’eau.
La ponte est annuelle, voir biannuelle dans notre région méditerranéenne (ponte de printemps et d’automne). Les œufs se transforment ensuite en têtard ou larve, puis une métamorphose s’opère jusqu’au stade adulte. On distingue plusieurs stades en fonction de la métamorphose. Ainsi les têtards qui n’ont pas de pattes au départ en acquièrent au stade 4, ce qui leur permettra une fois adultes de mener une vie terrestre.

Voici quelques espèces que l’on peut retrouver dans notre région :

  • le Pélobate cultripède qui possède de grands yeux et un chant très doux ressemblant à une poule. Cette espèce est en danger.
  • le Pélodyte ponctué avec ses pupilles en forme de gouttes d’eau et caractérisé par des petites taches vertes avec son chant caractéristique « deux boules de pétanques qui s’entrechoquent ». 
  • la Rainette méridionale différente de la Rainette verte qui possède un liseré noir s’arrêtant au milieu du flanc. Attention sa coloration est variable. Elle est généralement verte mais peut être brune ou exceptionnellement rose ou bleue.
  • le Crapaud calamite se différencie facilement du Crapaud épineux par sa ligne dorsale claire, sa pupille verte, ses grosses taches vertes et ses petites taches rouges. 
  • le Crapaud épineux, avec ses pupilles orangées et sa coloration beige marron. A ne pas confondre avec le Crapaud commun que l’on retrouve dans le nord de la France.
  • la Grenouille verte, espèce que l’on entend facilement en plein jour, qui peuple les fossés, les cours d’eau, les mares et les étangs. 
  • le Triton palmé. Le triton possède des branchies extérieures en phase larvaire. La femelle pond un œuf sur une feuille qu’elle replie dans un milieu aquatique (mare). On le différencie facilement des autres tritons par sa couleur beige/brune et ses palmures aux pattes.  

Photographies de quelques espèces : 

Nous ne verrons malheureusement pas de Salamandres
car c’est une espèce plutôt de milieu forestier et humide.
Animal mythique, le roi François Ier en avait fait son symbole.
Elle secrète une substance sur la peau qui ne présente pas de danger pour l’Homme.

Un petit jeu…

Aurélia propose à Pierre (7 ans) de participer à un petit jeu : il s’agit de repérer sur un tableau les différents stades de développement des amphibiens. Nous avons juste le temps de faire le cycle des Anoures que le vent se lève ! Les éléments du puzzle s’envolent… Nous bifurquons vite sur la prospection nocturne en espérant que le vent ne freine pas la sortie des crapauds et des grenouilles.

Des batrachologues en herbe…

Avec la nuit et le vent, la fraîcheur tombe. Aurélia propose de se rendre autour de la mare en prospectant les chemins et les abords de fossés pour repérer les anoures en vadrouille. Aux abords de la mare, le silence est recommandé ainsi qu’un minimum de lumière pour écouter les amphibiens. Après la prospection des abords de la mare, il est temps de regarder ce qu’il se cache à l’intérieur. 

Rappel : il ne faut pas toucher les batraciens
(peau fragile et transmission possible de maladie).

Munie de cuissardes, Aurélia entre doucement dans la mare pour déranger le moins possible le petit peuple de l’eau. Elle a proposé à Pierre d’être son assistant, ce qu’il accepte volontiers, pendant que son petit frère et les autres participants scrutent les abords de la mare. 

Nous découvrirons des Tritons palmés charmants, une Grenouille rieuse qui joue la star, et une centaine de têtards à différents stades de développement. Il s’agit des têtards de Pélodyte ponctué âgés au stade 2 et 3… Aurélia recueille quelques spécimens dans le petit aquarium de circonstance pour que nous puissions les voir de près sans les manipuler. Ils seront vite remis dans la mare pour continuer leur petite vie tranquille à l’abri des prédateurs. 

Après les têtards, nous partons à la recherche des « parents » dans les alentours proches. Nous entendons le chant caractéristique du Pélodyte ponctué qui évoque deux boules de pétanque qui s’entrechoquent ainsi que le chant de la Rainette méridionale. Le Petit-Duc, un rapace nocturne, n’est pas en reste non plus.

Fin des festivités

La prospection autour de la mare et le long de la Gendarme sera vaine au grand regret d’Aurélia et des participant.es. Concernant le Pélodyte, Aurélia nous indique qu’il est de petite taille, beige avec des tâches vert vif et que la plupart du temps on l’entend plus qu’on ne le voit. Bien caché sous une pierre, dans un tas de feuilles ou sur un arbre, il se fait discret. Pour nous consoler, de retour aux voitures, elle nous montre des photos du Pélodyte ponctué et de la Rainette méridionale et nous recommande deux ouvrages grand public pour poursuivre cette découverte. Il est 21 heures et le chant des Pélodytes et des Rainettes continuent encore. 

Un grand merci à Aurélia pour ce partage.

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Régine Paris avec la relecture d’Aurélia Dubois

Sortie à l’écoute des chauves-souris

Pipistrelles de Kuhl (wikipedia.org)

Samedi 27 août 2022

Dans le cadre de la nuit des chauves-souris, l’association A.R.B.R.E  organisait une soirée d’observation et d’écoute de ces petits mammifères.

Samedi soir à partir de 20h30, 26 personnes étaient présentes au rendez-vous fixé à l’ancien quai de décharge à Beaulieu. Cette sortie était animée par Aurélia Dubois, naturaliste, et Jules Teulières, chiroptérologue.

L’observation directe des chauves–souris étant très difficile, Aurélia et Jules avaient amené le matériel approprié soit une caméra thermique permettant d’observer les trajectoires de vol et un micro permettant d’écouter et d’analyser les sons des chauves-souris. 

Image de la caméra thermique.
Écoute et analyse des sons de chauves-souris

L’animation a débuté par un échange avec les participants portant sur la perception que l’on peut avoir des ces animaux : les chauves-souris suceuses de sang, s’accrochant aux cheveux et autres représentations négatives de ces mammifères.

Les explications passionnantes nous ont permis de mieux connaitre le monde des chauves-souris.

Voici quelques exemples :

  • L’étymologie d’abord
    Le terme chiroptère signifie « mains ailées », la chauve-souris est seul mammifère à vol actif.
  • Ouïe et écholocation
    Pour l’écholocation le fonctionnement est identique à celui d’un sonar, la chauvesouris produit des cris en ultrasons et capte en retour l’écho renvoyé par les obstacles. Cet écho leur permet de localiser avec une précision extraordinaire les objets (taille et mouvement) et leurs proies (moucherons, moustiques, papillons).

Les chauves-souris européennes sont essentiellement insectivores. De plus, la chauve-souris a une bonne vision nocturne.

Au cours de la soirée Aurélia fait observer les chauves-souris à la caméra thermique tandis que Jules a identifié les espèces présentes grâce au micro enregistreur car chaque espèce produit des ultrasons à des fréquences différentes.

Sur le site de Beaulieu, 6 espèces étaient présentes : Pipistrelles de Kuhl, Pipistrelle commune, Pipistrelle pygmée, Vespère de savi, Sérotine commune et Noctule de Leisler.

Ont été abordés les problèmes de déclin des populations de chauves-souris, déclin principalement dû aux activités humaines (pesticides donc raréfaction de la nourriture, pollution lumineuse, prédateurs comme les chats, la fragmentation des habitats par les routes par exemple …)

Maintenant toutes les espèces de chauves-souris sont protégées et des plans de restauration et de protection sont mis en place.

La soirée s’est terminée à 22h30, les participants enthousiastes remercient chaleureusement Aurélia et Jules pour toutes ces explications.

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Compte-rendu rédigé par Jean-Paul Taillandier.

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Sortie au parc des Carrières de Beaulieu

Dimanche 12 juin 2022

Observation de la flore

L’Association Restinclières Beaulieu pour le Respect de l’Environnement organisait une matinée d’observation de la flore au parc des plantations pour les naissances dans les carrières de Beaulieu.

En plus des familles ayant planté un arbre pour la naissance de leur enfant, l’A.R.B.R.E avait invité les adhérents qui participent au projet de  collecte de plantes pour l’herbier de l’association

De 10h à 12h le groupe de participants a été initié à l’observation des caractères des feuilles permettant de distinguer des familles botaniques (forme foliaire, disposition des feuilles sur la tige…) avec les explications du botaniste Yves Caraglio.

Yves Caraglio a ainsi initié les participants à examiner en différentes étapes les feuilles cueillies sur place.

EXAMINER LA FEUILLE

Quel est le type de la feuille ?

  • feuilles simples 
  • feuilles composées

Comment est le bord de la  feuille ?

  • bord entier
  • bord denté • lobé plus ou moins profondément
  • feuilles ondulées autour du plan de la feuille

La feuille porte-t-elle des stipules à son point d’insertion sur la tige ?

  • présence de stipules (expansions de part et d’autre de la feuille) au point d’insertion sur la tige
  • pas de stipules (sortes de petites feuilles) au point d’insertion sur la tige.

Comment sont disposées les feuilles sur la tige ? (la phyllotaxie)

  • alternes distiques (feuilles insérées une par une – alternée- en deux rangs, sur 2 lignes le long de la tige)
  • alternes spiralées (feuilles insérées une par une et disposées tout autour de la tige)
  • opposées décussées (feuilles insérées par 2 au même niveau, diamétralement opposées et tournant de 90° à chaque niveau)
  • verticillées (plus de 2 feuilles insérées à chaque niveau)

L’observation de ces critères dans un ordre à respecter permet de proposer à quelle famille peut appartenir la plante fraîchement cueillie. L’exercie a été fait sur plusieurs espèces de la famille des Lamoiaceae, la famille du thym. Les termes utilisés en botanique pour décrire les plantes et pour les identifier grâce à une flore sont  très précis. La suite dans un prochain conmpte rendu de sortie ou d’atelier botanique !

Pour terminer la rencontre, l’équipe de l’arbre s’est assurée que tout le monde avait bien compris comment utiliser l’application Pl@ntnet pour identifier la flore locale sur le groupe créé pour le projet d’atlas de la biodiversité qui démarre cette année à Beaulieu et à Restinclières.


Prochain rendez-vous
sur inscription  par mail : arbre.lr@arbrelgr
 Vendredi 24 juin 2022
Atelier d’initiation à la botanique 2/3
Flore, comment identifier une plante. 
RDV à la salle communale du gymnase Edmonde Carrere à Beaulieu à 19h.

Sortie ornithologique

Dimanche 14 mai 2022 à 7 h 30

Plaine de Beaulieu

Le rendez-vous était fixé à 7h30 le samedi matin pour avoir quelques chances d’apercevoir des oiseaux dans la plaine de Beaulieu. Hasard du calendrier, c’est la journée nationale des oiseaux migrateurs ! Nous n’allons pas les imiter et resterons bien sagement dans la plaine de Beaulieu.

Quinze personnes sont présentes à l’ancien quai de décharge. La sortie est animée par Lucie Frison, une jeune ornithologue employée dans un bureau d’études et diplômée en Ecologie Biologie des Organismes (EBO) de la faculté des sciences de Montpellier. Nous disposons de jumelles et de deux lunettes sur trépied.

En entrée en matière, Lucie demande aux participants comment on procède pour identifier un oiseau ? Les réponses fusent : un bec, des plumes, des pattes, la forme de la queue, la forme des ailes en vol, la taille, le comportement… Lucie nous rassure, c’est le chant qui est le meilleur vecteur pour reconnaître un oiseau.

Le moment est bien choisi. Là on écoute une fauvette à tête noire. Elle se cache et est difficile à voir. Un bruant proyer jaune joue les acrobates en haut d’un arbuste. Son chant évoque le début de la cinquième symphonie de Beethoven. 

Le Bruant proyer.

Les rossignols sont très présents. Lucie reconnaît une cisticole des joncs grâce à son vol compliqué : pirouettes et petits rebonds. Difficile de la voir à l’arrêt. Elle fait un petit « t chi,t chi » en volant.

La Cisticole des joncs.

Nous entendons le chant du loriot, un son humain facile à identifier. Il vole très haut et est de couleur jaune.

On peut consulter avec profit l’application ornithopedia pour se familiariser avec les oiseaux ou l’application BirdNet. Certains oiseaux n’ont pas une note particulière et sont alors difficiles à identifier.

En Occitanie nous sommes bien lotis mais attention entre le nord et le sud de la France, les accents sont différents même pour les oiseaux ! Il y a des migrations géographiques pour les vautours ou les pinsons par exemple : les chants varient alors en fonction de la région.
Pour compliquer l’identification des oiseaux par leur chant, il faut savoir que des oiseaux imitent le chant de leurs congénères : le geai des chênes imite la buse pour se protéger, alerter, parader … Le rossignol a un chant variable.

Deux petits passereaux survolent la plaine avec un chant grinçant : ils piaillent !
Au même moment, Lucie identifie six espèces d’oiseaux grâce à leur chant. Cela demande de la concentration. Attention les chants s’oublient vite. Il faut écouter les oiseaux régulièrement. Pour exercer son oreille, on peut utiliser des CD ou regarder des vidéos sur youtube comme celle du « studio les trois becs ». C’est très pédagogique. Il ne faut négliger aucune espèce. On ne s’ennuie pas à écouter les oiseaux, nous dit Lucie.  

Du lever du jour aux environs de 10 heures, c’est le meilleur moment pour voir nos petits amis. Nous apercevons un faucon crécelle au sommet d’un poteau puis deux loriots en vol. Le premier mesure 27 cm environ.

Lucie reconnaît un hypolaïs polyglotte, couleur olivâtre et jaune sous le ventre. Il fait   un bruit de moteur qui a du mal à démarrer… Yves le prend en photo.

L’hypolaïs au plumage très discret.

Notre œil s’exerce pour découvrir un moineau sur un fil électrique, un geai des chênes de passage, un faucon, un milan royal reconnaissable à sa queue peu incurvée puis un tarier pâtre perché sur un arbre.

Le Geai des Chênes sur son fil.
le Milan royal en vol.

Yves nous indique la présence des outardes bien cachées dans de hautes herbes. L’attente ne permettra pas de les voir. Yves aura ce plaisir le lendemain.

La promenade se termine aux environs de 10 heures. Chacun.e repart vers ses occupations après avoir remercié chaleureusement Lucie pour ses explications.

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Régine Paris avec la relecture attentive d’Yves Caraglio

Sortie dans les vignes

Samedi 9 avril 2022

Dans le but de démarrer le projet d’élaboration d’un atlas de la biodiversité pour les communes de Beaulieu et Restinclières, présenté et approuvé lors de son assemblée générale du 28 janvier 2022, l’association A.R.B.R.E a invité toutes les personnes volontaires à participer à une sortie printanière dans les vignes de Beaulieu.

Cette sortie fait suite à une première escapade le 20 mars dernier en milieu urbain dans les rues de Restinclières. D’autres sorties sont programmées dans la garrigue, les bois et en milieu humide.

28 personnes étaient au rendez-vous de la Chapelle à Beaulieu. A 16 heures, le groupe chemine en direction de la plaine de Beaulieu, au lieu-dit Les Piochs.

Photo : Patrick Paris

Pour cette sortie particulière qui sera suivie, le vendredi 22 avril à 19h, d’un atelier d’initiation à la fabrication d’un herbier, Yves Caraglio a invité Caroline Loup, responsable de l’herbier de Montpellier, l’un des trois plus beaux herbiers de France. Cette spécialiste donne des conseils pour la cueillette des échantillons de plantes, à déposer soigneusement dans des sachets avec l’indication de la date et de l’endroit de la récolte. 14 personnes s’inscrivent pour l’atelier du 22 avril.

Photo : Patrick Paris

Il a été demandé au préalable aux participants de télécharger l’application Pl@ntNet pour commencer la collecte photographique et la géolocalisation des arbres et des plantes de leur choix. Tout au long de la promenade, il était possible de solliciter une aide pour se familiariser avec l’application et transmettre les photos au groupe ARBRE34160 constitué à cet effet dans l’application.

Nous sommes dans une vigne en culture conventionnelle qui va passer prochainement en culture biologique et à proximité d’une petite parcelle cultivée en bio.

Photo : Patrick Paris

Une vingtaine de personnes ont contribué à la collecte photographique des plantes présentes dans la vigne et à ses abords et un premier inventaire a pu commencer : thym commun, ophrys, euphorbe, coronille, véronique des champs, chêne kermès, cytise de Galiano, poirier à feuilles d’amandier, genêt scorpion… Yves invite les promeneurs à poursuivre la collecte lors de leurs sorties personnelles pour obtenir le maximum de données qui feront ensuite l’objet d’une cartographie partagée.

À l’occasion de ces sorties, nous avons mis en place un compte Instagram, ARBRE34160, pour permettre d’échanger et de rendre compte de l’avancée de l’inventaire ainsi que d’annoncer des sorties « inventaires » spontanées.

Le beau temps et la bonne humeur étaient aussi au rendez-vous de cette activité ludique en plein air.


Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio

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À l’écoute des amphibiens dans les carrières de Beaulieu…

Samedi 26 mars 2022 à 18h30, l’association ARBRE a donné rendez-vous au parking du théâtre des carrières de Beaulieu aux amateurs d’une découverte nocturne des amphibiens. Ce rendez-vous printanier avait été annulé précédemment faute d’eau …

30 adultes et 7 enfants ont répondu présents. Aurélia Dubois, jeune herpétologue, anime cette soirée consacrée aux petits habitants des mares de la carrière du Génie. 

Le rendez-vous au parking du théâtre des carrières de Beaulieu .

En introduction, elle interroge le public sur la signification des mots : herpétologue, amphibien, habitat, espèce, impacts sur les amphibiens et nous présente les photos des espèces que nous sommes susceptibles de découvrir sur le site, riche de sept espèces d’amphibiens :

– le pélodyte ponctué
– la rainette méridionale
– le pélobate cultripède avec ses grands yeux.  Il possède une marque noire particulière au niveau des pattes en forme de « couteaux »
– le crapaud commun et le crapaud épineux : les recherches scientifiques récentes permettent, grâce à la génétique, de différencier certaines espèces des sous espèces et des changements de noms latins et de noms vernaculaires peuvent survenir. C’est le cas pour le crapaud commun et épineux.
– le crapaud calamite qui présente une belle ligne dorsale claire
– le triton palmé qui comme son nom l’indique a des pattes palmées
– le triton marbré 

Aurélia évoque le cycle de vie des amphibiens, à la fois terrestre et aquatique pour la reproduction. La ponte en amas ou en chapelet se fait dans l’eau. Les œufs donnent les têtards dont la queue va régresser, les pattes vont sortir et permettre d’amorcer la phase terrestre. Pour les tritons on assiste à une ponte parcellaire sous des feuilles, qui va, au cours du développement, revêtir une forme larvaire avec des branchies externes. 

En réponse à une question, Aurélia précise qu’en hiver les amphibiens s’enterrent pour   se protéger du froid et qu’en cas d’absence d’eau, il n’y a pas de reproduction. 

Les spécialistes prospectent à partir principalement de l’habitat et de la période de l’année par une prospection auditive (écoute des chants) et une prospection visuelle (recherche d’individus dans les mares ou en déplacement). On découvre les amphibiens dans notre région à partir du mois de février et la période faste s’étend jusqu’au mois de juin. En fonction de la pluviométrie, il peut y avoir une deuxième reproduction en automne chez certaines espèces.

Leur habitat est fragile et leur destruction par l’ urbanisation impacte les populations d’amphibiens. Ils peuvent être victimes d’un champignon très destructeur et des pollutions (ex. les pesticides). Un autre danger les menace la nuit : les automobiles. La mortalité routière en période de fort déplacement des amphibiens quand il pleut peut être très impactante pour certaines populations. Pour tenter d’y remédier, des structures scientifiques ont créé par exemple des « crapauducs » avec des bénévoles qui leur font traverser les routes à l’aide de seaux.

Concernant les piscines, Aurélia recommande d’y laisser pendre un morceau de tissu pour permettre aux « imprudents » de remonter sur le bord.

Après ces premières informations, nous cheminons jusqu’à la carrière dite du Génie, en silence si possible, pour ne pas déranger nos petits amis d’un soir.  Aurélia nous invite aussi à examiner le sol pour y découvrir grenouilles et crapauds.  Arrivés sur place, elle est seule à être équipée de cuissardes de pêcheur pour faire un premier état des lieux de la mare. La nuit arrive tout doucement. Chacun.e s’active pour débusquer un petit habitant des mares. C’est chose faite avec une petite rainette de couleur verte qui du sol se retrouve dans un « aquarium » de fortune pour être admirée de tous. On la libère assez vite et elle part en sautillant allègrement. Il s’agit d’une rainette méridionale majoritairement verte mais pouvant arborer parfois des couleurs bleu, beige, ou encore légèrement rosé.

Dans la mare, Aurélia pêche des têtards de crapauds et des tritons adultes, mâles et femelles, à l’aide d’une épuisette et d’un mini aquarium. Avec la nuit une amorce de chant se fait entendre.

On change de côté en espérant un nouveau chant. Ça marche.

Elle pêche une rainette méridionale déposée dans l’aquarium temporaire. Nous entendons un chant de grenouille rieuse parmi une dizaine de rainettes méridionales. Adultes et enfants se montrent très curieux de découvrir de très près ces quelques individus. Le triton marbré est absent des mares, signe peut être d’une population en voie de diminution par manque d’eau sur cette zone. Pour en avoir une idée précise il faut effectuer des vérifications sur plusieurs années.

Il est 20 heures passées. La fraîcheur arrive. Il est temps de regagner nos habitats.

Pour conclure, Aurélia recommande deux ouvrages de vulgarisation de bonne qualité et faciles à utiliser pour le grand public.

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Régine Paris avec la relecture attentive d’Aurélia Dubois.