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Atelier taille de l’olivier

Samedi 16 avril 2022

Cet atelier en plein air a été reporté à deux reprises pour des raisons météorologiques et sanitaires mais la programmation de cette année a tenu ses promesses et le soleil brille.

L’association ARBRE a fait appel à un spécialiste, Jean-Michel Duriez, qui pendant 42 ans a conseillé des oléiculteurs, dans le cadre de l’A.F.I.D.O.L devenue France Olive. A la retraite depuis juillet 2021, il soigne ses quatre oliviers sans produits chimiques et continue à dispenser son savoir.

Nous sommes 20 participants dans l’oliveraie de Michel Marquès à Restinclières.

M. Duriez nous indique d’emblée que des oliviers pas taillés ne meurent pas. Le plus important est de leur donner à manger. 

Un sol herbeux est capable de nourrir les racines mais le spécialiste recommande l’utilisation d’un engrais organique complet et biologique, une fois par an, entre le mois de novembre et d’avril :  le dosage pour un arbre de petite taille est de 5 kg déposées à la base du tronc puis recouverts de l’herbe préalablement coupée. On adapte la quantité d’engrais à la taille de l’arbre. Si le sol est sec, ne pas hésiter à enterrer l’engrais. Il s’agit d’un produit à action lente.

A la mi-mai, il recommande l’utilisation de fumier de volaille (poule) bien décomposé ou de broyat de plumes -1 à 2 kg- à forte teneur en azote selon le même procédé que pour l’engrais.

Au bout de deux à trois ans, l’arbre se développe selon le dicton : «  graisse-moi le pied, je te graisserai le bec ».

Deux maladies menacent l’olivier :

– un champignon sous la forme de taches circulaires marron sur les feuilles, appelé « œil de paon ». A titre préventif on peut pulvériser de la bouillie bordelaise sur le feuillage avant l’arrivée des spores du champignon. Il existe aussi des produits « certiphyto » plus efficaces mais réservés aux professionnels qui ont suivi une formation spéciale. Il faut agir avant l’arrivée de la pluie même si le cuivre ce n’est pas le top pour le sol. De septembre à avril on traite après la pluie.

– la mouche de l’olivier se reconnaît à sa taille -3 à 5 mm de long-, ses deux ailes translucides avec un point noir à leur extrémité, son abdomen couleur brique strié de noir à la face ventrale. Pour lutter contre ses méfaits, on utilise des pièges sous la forme d’une bouteille plastique d’1,5 l percée de 5 à 6 trous de 4mm de diamètre dans la partie supérieure, remplie aux 3/4 de phosphate d’ammoniaque (une bonne cuillère à soupe) et d’eau (1 litre). On peint en partie la bouteille d’une couleur jaune qui attire la mouche. Quand on piège une femelle, ce sont 20 kg d’olives sauvées. La pose des bouteilles se fait dès le la fin février ; bien que les olives soient absentes, la mouche, elle, est là !

Un piège circule dans lequel on peut distinguer des mouches de l’olivier.

On peut aussi utiliser de l’argile avec de préférence une pompe à membrane, une fois par mois de juin à octobre. Cela constitue une barrière physique en empêchant la ponte. La mouche de l’olivier est sophistiquée. Elle recherche le bon endroit et n’aime pas les surfaces granuleuses. Elle fait l’objet d’études en laboratoire avec de fausses olives bien rondes, vertes ou jaunes, et lisses.

On a remarqué par ailleurs que les olives fripées n’étaient pas attaquées. Aussi on peut les laisser flétrir naturellement en leur donnant moins d’eau.

Une participante aimerait savoir le nombre de bouteilles à installer dans chaque arbre. M. Duriez propose 4 bouteilles placées aux quatre points cardinaux mais on peut en mettre moins si on doit s’occuper d’un très grand nombre d’oliviers.

Faut-il ramasser les olives piquées tombées au sol ? La réponse est positive, sans plus.

On aborde ensuite le sujet de cette visite, à savoir la taille de l’olivier.

M. Duriez indique ironiquement qu’il y a autant de techniques que de tailleurs !

Le but de la taille annuelle est destinée à obtenir le maximum d’olives et à faciliter leur cueillette. Les principes sont les suivants :

– la taille intervient après les risques de grand froid,

– l’arbre méditerranéen a peur des autres arbres. Il aime être en pleine lumière mais trop de soleil brûle. Le bon équilibre ce sont les feuilles à la lumière et le bois à l’ombre.

– la taille doit être longue. On coupe la branche en entier ou on la laisse entière. On ne coupe pas à la moitié sinon on aura des repousses en désordre.

– le non-professionnel utilise une scie à main (avec une denture japonaise) qui coûte de l’ordre de 30 à 40€. La petite tronçonneuse électrique coûte 2 000€ environ.

– un olivier ça se regarde de loin. Les oliviers sauvages poussent en buisson. On va organiser la taille. Pour cela il faut au préalable   regarder l’olivier en entier avec du recul.

Pour la hauteur, c’est une question personnelle et qui dépend souvent de la récolte.

La lumière doit bien circuler. Il faut deviner ce qu’il y a de l’autre côté de l’arbre. On dit plutôt « éclaircir » un olivier que le « tailler ».

On s’occupe en premier de la structure. L’olivier ne mourra jamais d’un coup de scie. On s’intéresse aux branches charpentières qui poussent sur le tronc. On est dans un buisson et on veut obtenir un « gobelet » à 45° avec un puits de lumière au milieu de l’arbre. Chaque branche charpentière doit avoir sa place. C’est le travail du tailleur.  Les branches ne doivent pas être les unes sur les autres ou se croiser.

– On coupe la plus grosse branche parmi toutes celles que l’on envisage de couper. On s’occupe du buisson. On pense toujours à prendre du recul pour examiner l’arbre après chaque coupe. Ensuite on s’attaque aux branches plus fines.

– en bas de l’arbre, les branches ne doivent pas traîner par terre. Il faut couper les branches à leur base. Ne pas hésiter à se faire aider pour mieux apprécier le travail à accomplir.

– quand on a affaire à trois branches serrées qui se gênent, on en coupe deux.

Les travaux pratiques ont commencé avec des volontaires. Quelle(s) branche(s) couper et comment les couper ?

La taille du premier arbre est terminé. Pour ceux qui veulent fignoler, on peut maintenant couper les gourmands et les branches sèches. 

On se positionne devant un autre olivier. M. Duriez rappelle qu’un arbre fruitier est un être vivant. Grâce à ses racines, il fait des feuilles, du bois, des fleurs et des fruits et consomme beaucoup d’énergie. On veut des fruits chaque année. On aperçoit des grappes florales le long et au bout des tiges. On ne taille pas sur la couronne mais dans l’intérieur. Il faut avoir le souci de garder un équilibre global à l’arbre. Si on taille beaucoup, l’arbre va faire du bois. 

Nous sommes maintenant devant un arbre qui a trois pieds, une cépée. On ne voit pas à travers. Il a besoin d’être éclairci. On le taille fortement et on va faire un « souquet » à 50 cm du sol. Avant on prenait un merlin. On tape sur le côté du tronc coupé. On va obtenir un taux de reprise de 99 % une fois le « souquet » replanté dans un large trou. Cette technique ancienne permettait de créer des vergers à partir d’arbres appréciés pour leurs fruits.

M. Duriez évoque une autre technique de clonage : le bouturage

On prend un morceau de branche coupée. On repère le sens de la pousse. On le met dans un pot en plastique avec des trous. On utilise un terreau de rempotage, une poudre de bouturage. On place le tout sous un olivier -mi-soleil mi ombre-. On l’arrose sans le noyer. On observe. Entre 3 semaines et 18 mois, il va se développer. On lui mettra de l’engrais pour les géraniums. On a obtenu un plant d’olivier que l’on conserve dehors jusqu’à -5°. Le printemps suivant, on observe un petit chevelu racinaire. On peut le rempoter ou le mettre en pleine terre.

On continue à tailler cet olivier aux trois troncs. Est-il trop haut ? On observe des flèches à la fin de la taille. Il ne faut pas toutes les couper pour maintenir l’équilibre de l’arbre. A nouveau, on coupe à la base ou on laisse la branche entière. Ainsi deux flèches ont disparu et il en reste quelques-unes.

M. Duriez aborde pour terminer l’arrosage.

En l’absence de pluie, il est recommandé d’arroser à quatre moments clés :

– à la sortie de l’hiver -février chez nous- sur une surface au moins de la largeur de la frondaison,

– à la floraison, début juin-jusqu’au début juillet,

– à la période du durcissement du noyau (l’os). Ne pas oublier que l’olivier peut supporter le flétrissement de ses feuilles. Ne pas hésiter aussi à gratter le sol pour faire pénétrer l’eau.

– en septembre.

Il est 18h30. La chaleur s’atténue. Nous avons appris beaucoup de choses qu’il faudra mettre en pratique.

Nous remercions M. Duriez pour toutes ses explications claires et M. Marquès pour son hospitalité.


Régine PARIS avec la relecture attentive d’Yves Caraglio.

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Soirée Regards croisés sur l’olivier

Samedi 18 novembre 2017 à 20h – Foyer de Beaulieu

Une cinquantaine de personnes, réunies dans la grande salle du foyer municipal de Beaulieu, ont participé à la 5ème édition de Regards croisés sur l’environnement, organisés chaque année par l’association ARBRE avec pour thème cette année, l’olivier.

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En introduction, Jean-Pierre Fels, président de l’association rappelle la mobilisation de l’équipe de bénévoles de l’ARBRE en matière de sensibilisation  et d’éducation à l’environnement au profit principalement des enfants et des adultes des deux communes de Beaulieu et Restinclières. Cette soirée fait suite à une exposition et une animation tapenade du mercredi 15 novembre à la bibliothèque de Restinclières qui a réuni 24 enfants de la commune et à la visite l’après-midi de l’oliveraie de M. Marquez.

Yves Caraglio, chercheur au CIRAD et conseiller scientifique de l’association, présente les trois invités de la soirée qui, chacun dans leur domaine, vont parler de l’olivier.

Le premier intervenant Jean-Frédéric Terral, universitaire, biologiste et écologue, propose :

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1 – Une histoire de l’olivier sur les plans biologique, économique et archéologique

A – L’olivier, emblème de l’antiquité

A la période romaine, l’olivier était utilisé pour l’éclairage (lampes à huile) et les olives constituaient un aliment de base. Ces produits étaient transportables et facilement conservables dans des jarres, des amphores dans lesquelles on a pu retrouver des restes de noyaux. Ils étaient importés d’Afrique et de Bétique. Les olives étaient conservées dans de la saumure ou du vinaigre. L’archéologie a permis de documenter des restes d’huileries en Afrique du Nord, région où on a retrouvé des structures de pressoir à raisin et à huile. L’Olea europaea était présent sur tout le pourtour méditerranéen. D’autres sous-espèces existaient comme l’olivier marocain à Madère, dans le Hoggar, en Afrique du sud. Une seule sous-espèce a été domestiquée. Linné a identifié deux formes.

B – L’origine ancienne de l’olivier

L’olivier existe depuis des millions d’années. Il est le symbole de la Méditerranée. Sous l’effet conjugué du mouvement des plaques tectoniques et des changements climatiques dans la dernière partie de la période glaciaire, il y a 18 000 ans, l’olivier a reculé vers le sud dans des zones refuges puis avec le réchauffement il est remonté vers le nord encouragé aussi par sa culture.

L’olivier sauvage ou oléastre (la variété sylvestris), fournit des petits fruits et se reproduit par voie de graines.

L’olivier cultivé ( la variété sativa) se reproduit par clonage.

C – La domestication et la diffusion de l’oléiculture

La domestication a démarré au Levant, là où se situe Israël aujourd’hui et au Liban, vers l’an 800 avant JC, ce qui a correspondu avec l’installation des Phocéens. Les phéniciens disposaient de comptoirs en Afrique du nord (Carthage) depuis les guerres puniques.

Les Grecs, les Phocéens, les Etrusques puis les Romains ont développé l’oléiculture en Orient. L’archéologie a révélé des traces d’huile remontant à 6 000 ans avant notre ère. Des cuvettes taillées dans le roc et des tablettes ont été retrouvées à Ebla en Syrie, datant de 2 300 avant J.C. Ces découvertes ont donné beaucoup d’informations sur l’olivier. Ainsi, la recherche conjuguée en archéologie et en botanique a permis d’identifier des restes de fruits (c’est la carpologie) et de charbon de bois (l’anthracologie) sans toutefois pouvoir différencier les olives sauvages des olives domestiques. Des noyaux d’olives carbonisés ont été trouvés en Palestine sur des lieux de pressurage. On se servait des noyaux pour chauffer.

Les études menées à partir de la taille et de la forme des noyaux actuels et anciens permettent la constitution d’un référentiel. On procède ainsi à une approche comparative passé/présent à partir des restes de noyaux retrouvés sur le site d’Ebla en Syrie. Il en est de même de la « picholine marocaine », différente de la nôtre, qui représente 90% de la surface cultivée. Il s’agit d’une variété importée du Levant, croisée avec des espèces locales et domestiquée par les Berbères. Ainsi les foyers de domestication sont-ils étrangers au lieu de diffusion.

On a affaire à une structuration génétique extrêmement complexe de l’olivier méditerranéen.

A une question d’un auditeur qui souhaitait savoir si l’état de la surface du noyau permettait de fournir des indications, la réponse est non : la surface du noyau est trop érodée par le temps mais effectivement il existe des variétés dont les noyaux sont plus crevassées que d’autres.

Tout au long de son exposé passionnant et de plus en plus complexe, Jean-Frédéric Terral a illustré son propos avec la projection de cartes géographiques du pourtour méditerranéen, de croquis pour différencier les sortes de noyaux et de tableaux comparatifs. C’est ainsi que le public a pu découvrir les toutes dernières recherches menées pour connaître les origines, les migrations et les mutations de cet arbre à la fois mythique et d’une grande modernité.

Yves Caraglio donne la parole au deuxième intervenant de la soirée : Jean-Michel Duriez, Directeur adjoint de l’Association Française Interprofessionnel de l’Olive (AFIDOL), limitée à la zone continentale de la culture de l’olive.

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En préambule M. Duriez précise que l’archéologie et la botanique sont utilisées par l’organisme qu’il représente ce soir dans un esprit de marketing : en faire une signature de terroir. Il démarre son exposé par la présentation de la culture de l’olivier en France :

  • 1,2 million d’oliviers plantés dans les 10 dernières années,
  • 5 millions d’oliviers cultivés sur 50 000 ha environ,
  • 10 000 oléiculteurs professionnels sur 17 000 ha,
  • 40 000 oléiculteurs familiaux sur 33 000 ha,
  • 5 000 oléiculteurs assurent 90 % de la production nationale et 100 % des produits vendus.

La consommation a explosé en France avec 110 000 tonnes. Elle a été multipliée par cinq mais la production ne représente que 3,6 % de la consommation nationale. 98 % de l’huile d’olive vendue en France est extra vierge (pure). Il ne faut pas acheter l’huile « raffinée ».

Il s’agit d’un marché très qualitatif avec un total de 5 000 T, 2 000 T sont autoconsommées, 2 000 T sont vendues en AOC et on compte un total de 2 000 T d’origine France.

On dénombre 1 500 communes oléicoles. On a créé un logotype en 2005 : Huile d’olive de France qui constitue une appellation d’origine.

L’AOC permet de valoriser et de conserver le patrimoine avec une culture traditionnelle Il faut attendre 10 ans pour atteindre la rentabilité. La transgénérationnalité signifie que l’on plante un olivier pour les générations futures : on cultive une plante ancienne.

Actuellement on dispose de :

  • 6 AOP d’huile d’olive
  • 6 AOP pour les olives
  • 1 AOC huile d’olive de Provence
  • 1 AOP de pâte d’olive (Nice).

Depuis les années 1990-1995, on cultive aussi l’olivier en haie fruitière, donc en haute densité, ce qui signifie :

  • Une mécanisation maximale,
  • Une vie réduite du verger, de l’ordre de 20-25 ans,
  • Un paysage oléicole nouveau,
  • Une biodiversité réduite à 3 variétés sur les 2 000 recensées. A terme, si cette pratique se généralise, il y aura appauvrissement génétique sans possibilité de retour aux variétés anciennes dont la robustesse et la stabilité ont fait leur preuve.
  • Une rentabilité élevée à court terme,
  • Pas de transgénérationnalité,
  • Une surface cultivée actuelle de l’ordre de 500 ha,
  • Un investissement financier le plus rentable possible sur 10 ans,
  • Un terrain plat pour permettre l’irrigation,
  • On récolte un hectare en deux heures.

La culture biologique de l’olivier est possible en AOC et en haie fruitière. Entre 2007 et aujourd’hui, les surfaces cultivées ont été multipliées par quatre. Dans le Gard et l’Hérault, on a prêté beaucoup d’intérêt à la culture en Bio qui se fait de trois façons :

  • Le bio-business opportuniste, de masse et de qualité basique,
  • Le bio premium fortement marketé,
  • Le bio authentique qui correspond à un choix philosophique et ne s’effectue pas en haie fruitière.

Le principal obstacle rencontré, c’est la mouche contre laquelle on dresse une barrière physique avec de l’argile ou du talc ou par un piégeage massif.

La compatibilité de l’Olea europaea et de l’Homo sapiens nécessite :

  • Le compagnonnage de l’homme : inscription dans le paysage,
  • Un climat méditerranéen,
  • Des hivers doux car l’olivier est sensible au froid,
  • Du vent (pour la pollinisation).

L’olivier vit très longtemps. Il fait des rejets –des souquets-. Ses ennemis sont le froid, l’humidité et le feu. C’est un arbre mythique et symbolique. Il est très utile (huile d’olive, le bois, les soins du corps…). Il convient à la fois aux soins du corps (régime crètois) et de l’âme (apaisement dans les oliveraies).

La protection de l’olivier contre la mouche est replacée dans la modernité :

  • Une agriculture raisonnée existe depuis les années 1980,
  • Mise en place d’une lutte biologique par lâcher d’insectes,
  • Amélioration des connaissances sur la pollinisation,
  • Sélection de clones,
  • Développement de lutte sémiochimique (signaux chimiques attirant les insectes).

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3 – Intervention de Monsieur Dusserre, oléiculteur familial à Beaulieu

A l’entrée de la salle du foyer, M. Dusserre a exposé différentes variétés d’olives qu’il cultive :

Il nous précise qu’ils sont 4 producteurs à Beaulieu (1 professionnel et 3 amateurs) qui portent leur récolte au moulin de Villevieille (coopérative). Il est adhérent de l’association Mon olivier[1] à laquelle il verse une cotisation annuelle de 10 €. Il s’est initié à la culture de l’olivier au moment de la retraite et c’est devenu une passion Il pense qu’on peut difficilement en vivre. La récolte au moyen d’un peigne électrique est un gros travail. Il s’est formé avec les conseils de l’AFIDOL[2]. Cet organisme lance des alertes concernant la mouche, incitant à traiter pour éviter les pertes de récolte. Pour sa part, il utilise les produits phytosanitaires conseillés par l’AFIDOL. Il favorise l’enherbement naturel avec notamment des urospermes et des fausses roquettes remarquables au moment de leur floraison.

Il conseille deux livres :

  • Identification et caractérisation des variétés d’oliviers cultivés en France par Nathalie Moutier et collaborateurs (Editions Naturalia).
  • Histoire de l’olivier de Catherine Breton et André Bervillé (Editions Quӕ)

D’après lui, la Lucques cultivée dans l’Hérault et l’Aude est la meilleure olive pour être consommée à table. La Picholine, originaire de Collias (Pont du Gard) est majoritaire dans le Gard et l’Hérault (huile et olives vertes). La négrette, cultivée de l’Ardèche à Lodève, est une bonne variété pour la fabrication de l’huile. L’aglandau est une variété ancienne cultivée en Provence, dans la vallée de la Durance, et depuis 1990 en Languedoc. Cette espèce porte des noms différents selon les endroits.

A l’époque des moulins à meule et presse, les huiles d’olive consommées en France portaient la mention : première pression à froid, mention sans valeur aujourd’hui. Désormais avec les moulins modernes, la mention qui doit être portée sur la bouteille est : huile d’olive vierge extra.

Trois fruités apparaissent lors des dégustations (triangle du goût de l’AFIDOL) :

  • Fruité vert = goût intense obtenu à partir d’olives vertes.
  • Fruité mûr : goût subtil obtenu à partir d’olives noires.
  • Fruité noir (olives maturées dans un conteneur clos une à deux semaines) = goût à l’ancienne.

D’après M. Dusserre, les meilleures huiles en fruité mûr sont celles de Nyons et de Nice.

A l’issue de cette contribution locale, M. Dusserre invite le public à venir déguster trois huiles sur des petits morceaux de pain de campagne ou à la cuillère :

  • La Bouteillan, fuité vert (note herbacée).
  • L’huile d’Antan, à base de picholines (note d’olives noires).
  • La Négrette, fruité mûr (note de fruits).

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Jean-Pierre Fels remercie chaleureusement les intervenants et invite le public à se retrouver pour la dégustation d’huile et pour partager le buffet offert par l’ARBRE.

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Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio et Alain Dusserre

[1] www.mon-olivier.org

[2] Association Française Interprofessionnelle De l’Olive

L’atelier tapenade

Mercredi 15 novembre à la bibliothèque municipale de Restinclières

Dans le cadre de Regards croisés sur l’olivier l’association ARBRE [1] a proposé aux enfants âgés de 6 à 10 ans de participer à un atelier tapenade animé par les deux cuisinières de L’effet Gomasio qui proposent une cuisine bio-végétarienne.

Deux groupes de 12 enfants se sont ainsi réunis, l’un le matin et l’autre l’après-midi, dans la bibliothèque de Restinclières, transformée pour la circonstance en cuisine méditerranéenne, autour d’une grande table sur laquelle avaient été déposés délicatement des herbes fraîches, des herbes séchées, des fruits secs et bien sûr des olives dont la cueillette se déroule en ce moment.

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Un petit tour de table a permis de mettre les enfants en confiance en leur demandant de sentir puis de reconnaître, dans la mesure du possible, tous les ingrédients proposés pour la fabrication de la tapenade. Ainsi  du côté des herbes fraîches :

  • le romarin : qui en a dans son jardin ? Quelques mains se lèvent !
  • le thym : il s’émiette un peu à cause de la sécheresse et il pique …
  • le laurier-sauce : on casse la feuille pour mieux la sentir !
  • la sariette : un bien joli nom pour une herbe de la garrigue,
  • la verveine citronnée que l’on utilise pour la tisane,
  • l’ortie séchée … qui ne pique plus,
  • la sauge, un peu moins connue,
  • la menthe,
  • le basilic qu’on utilise pour la fabrication du pesto italien ou pistou provençal.

On découvre les fruits secs avec  lesquels on fabrique aussi de l’huile :

  • les noix décortiquées. Petit rappel : avec la coque on fabrique le « brou » de noix,
  • les graines de tournesol,
  • la noix de coco rapée … qui fera le délice d’un petit gourmand !
  • la figue sèche,
  • les graines de sésame.

Du côté des fruits séchés, on reconnaît :

  • les raisins secs,
  • les tomates séchées,
  • l’ail et l’échalote,
  • les grains de moutarde, le fenouil, le gingembre, des citrons.

Et pour adoucir les assemblages, du fromage frais.

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Maintenant on va passer aux travaux pratiques. Les enfants sont répartis par groupes de trois. L’après-midi les 7 petits garçons forment le gros du bataillon. Le plus jeune acceptera la compagnie de deux filles. Chaque groupe est invité à fabriquer deux tapenades différentes en choisissant librement les ingrédients à ajouter aux olives vertes et/ou noires à disposition.

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La répartition des tâches s’effectue sans problème : l’un-e écrase les olives dans un mortier à l’aide d’un pilon, un-e deuxième ajoute les ingrédients choisis dont les noms sont soigneusement notés sur une feuille de papier par un-e troisième. On goûte pour apprécier le mélange et l’adoucir le cas échéant. Parfois ça pique un peu … à cause des graines de moutarde !

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On termine la préparation avec le mixer pour obtenir une tapenade homogène.

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Arrive le moment de la dégustation sur des petits carrés de pain bio.

 

 

Les animatrices proposent de goûter aussi les olives que l’on consomme couramment dans la région et qui ont été au préalable désamérisées  dans une saumure : les picholines vertes, les lucques vertes et pointues et les négrettes cultivées dans le Languedoc, les kalamatas violettes originaires de Grèce.

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Les adultes sont invité-es au goûter tapenade et chaque enfant partira avec un échantillon de ses préparations et la recette à découvrir en famille.

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Cet atelier cuisine a beaucoup plu aux enfants et en partant, ils pouvaient découvrir les panneaux d’information sur la culture de l’olivier prêtés par la Maison départementale de l’environnement (MDE).

Merci aux cuisinières de l’Effet Gomasio, à Evelyne, bénévole à la bibliothèque qui s’est occupée de la préparation matérielle de la « cuisine improvisée », à l’association 123 Soleil de Restinclières qui a assuré l’information auprès des parents et des enfants et aux bénévoles de l’association ARBRE, Jean-Pierre, Jacqueline, Régine, Louise et Peter qui ont assuré une présence discrète pendant le déroulement des ateliers et le reportage photographique.

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Régine Paris

[1] Association Restinclières Beaulieu pour le Respect de l’Environnement

Regards croisés

l’Olivier : tellement ancien mais toujours moderne ! 

Toujours dans le souci de faire connaître notre environnement de vie proche, l’association ARBRE vous propose pour sa 5e édition un « Regards Croisés » sur l’Olivier : tellement ancien mais toujours moderne !

Cette manifestation se déroulera du 10 au 18 novembre 2017

À la bibliothèque de Restinclières (près de l’église ici)

  • Exposition sur l’Olivier visible à partir du vendredi 10 novembre à la bibliothèque municipale de Restinclières.
  • Visites de l’Oliveraie de Michel Marquez le samedi 18 novembre
    départ à 16 h de la bibliothèque de Restinclières.
  • Atelier tapenade pour les enfants le mercredi 15 novembre (uniquement sur inscription).

À la salle du foyer de Beaulieu (près du stade ici)

  • Samedi 18 novembre à 20h sur l’histoire de la transformation de l’olivier par l’homme au cours des siècles et sur la culture et la production de l’olivier. Avec la participation de Jean Frédéric Terral, professeur à l’université de Montpellier et chercheur à l’ISEM (Institut des Sciences de l’Evolution de Montpellier) et Jean-Michel Duriez, Directeur Adjoint de l’AFIDOL (Association Française Interprofessionnelle de l’Olive).Cette soirée est gratuite. Elle sera suivie d’un débat avec le public et les producteurs locaux et sera clôturée par un buffet.

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Rameaux Olives Tournantes

Depuis les années 1990, la culture de l’olivier s’intensifie et en corollaire se développent des pratiques en rupture avec l’image de l’olivier : plantation à haute densité, mécanisation de la récolte et augmentation des intrants (eau, engrais, traitement). L’image d’une culture « naturelle » disparait.

La culture de l’olivier pour des secteurs en difficulté a eu aussi pour conséquence la mise en place d’oliveraies dans de nouvelles zones produisant une prolifération de la mouche de l’olive, facteur de risque particulièrement surveillé.

Combinée à des facteurs du milieu changeant (augmentation des températures, modification des régimes de pluies) mais aussi à une demande de la société de plus en plus soucieuse de produits locaux et de qualité, la production oléicole se doit de raisonner la diversification variétale, les techniques de taille et la lutte contre la mouche. Mieux gérer, c’est mieux connaître et bien que l’homme et l’olivier se côtoient depuis des millénaires, l’histoire de la transformation de cette plante au contact de l’homme et sa culture  nous cachent encore bien des secrets.

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