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Projet de science participative
L’association initie le projet d’un atlas, un inventaire participatif de la flore et de la faune dans les différents milieux (habitats) des communes de Beaulieu et de Restinclières dans l’Hérault sur trois années (2022/23/24).

Atelier d’initiation à la botanique

L’utilisation de la Flore

Samedi 26/11/2022 – 17 h – Salle de réunion du gymnase Edmonde Carrère – Beaulieu (34160)

Ce troisième atelier de l’année 2022 était animé par Yves Caraglio, botaniste référent de l’association ARBRE. Il s’inscrit dans le cadre du projet d’élaboration, sur deux ou trois années, d’un atlas de la biodiversité concernant les deux communes de Beaulieu et Restinclières, avec la possibilité pour les personnes intéressées d’élaborer un herbier personnel. Il fait suite à une sortie sur le terrain le 9 avril 2022 pour observer in situ différentes plantes et à un premier atelier organisé le 24 juin 2022.

Dix personnes ont participé à cet atelier.

Yves rappelle les deux flores utilisées le 24 juin :

  • Flore de France de la Société botanique de France, ouvrage moins précis pour la région méditerranéenne. Il nous a donné la clé photocopiée.
  • La Flore méditerranéenne de Henri Michaux (Ed. Naturalia) Conservatoire des espaces naturels. Réédition prochaine. On a les espèces du bassin méditerranéen. Coût autour de 100€.

L’objet de la séance est d’apprendre à l’utiliser. Il y a une clé pour travailler les familles.

Pour faire une séance de détermination avec une flore, il faut avoir une loupe à main au minimum. 

Yves a mis à notre disposition des binoculaires de marque Paralux (coût environ de 800 euros) qui permettent un grossissement jusqu’à 100 alors que le microscope grossit 1000 à 2000 fois. 

Le réglage effectué, on prend connaissance de l’extrait de Flora Gallica (Biotope éd.) intitulé : Clé des familles d’Angiospermes de la flore française.

La clé est dichotomique : il y a une question avec deux propositions de réponses, on choisit l’une des propositions en fonction de notre échantillon de plante.

On note le numéro de la réponse – puis on passe à la question suivante et ainsi de suite : on va tracer le parcours dans la clé de la flore. 

Dans une clé il y a toujours une aide (dessin, glossaire) qui va permettre de mieux comprendre les termes de la question.

On commence par les questions p. 45 (ouvrir le document PDF), Yves nous recommande de bien lire la question, deux fois c’est mieux au début pour ne pas se tromper. Nous avons pour chaque question deux propositions. Très vite on est confronté aux difficultés inhérentes à un vocabulaire scientifique spécifique, d’où l’utilité du glossaire :

1  – plante holoparasite (holo = entièrement) – Ex. : le gui. C’est rare de tomber sur ce type de plante. 

1’ – Plante autotrophe…   oui, ex. le genet – on va au 2

2 – Feuilles munies d’une ochréa.  Petite membrane autour de la tige (stipules soudées)– chez l’oseille – famille des Polygonaceae.

Coccoloba

2’ – Feuilles dépourvues d’ochréa : on répond oui et on va vers 3.

3 – Plante +- aquatique, flottante ou fixée sur le fond de pièces d’eau   

3’ – Plante plutôt terrestre ou vivant au bord des pièces d’eau : oui donc renvoi au 4

4 – Etamines à déhiscence valvicide :  les tissus se dessèchent, les anthères vont s’ouvrir et les grains de pollen vont pouvoir s’échapper par des valves/pores. Déhiscence = ouverture.

4’ – Etamines à déhiscence non valvicide : oui, renvoi au 6

6 –  Feuilles éphémères ; plante portant des épines et des glochides fasciculées sur une aréole et à tiges aplaties en raquettes

6’ – Caractères non réunis : oui, renvoi au 7

7 – Arbre, arbuste ou plante grimpant sur un support vivant ou non 

7’ – Sous-arbrisseau ou plante herbacées non grimpante sur un support : oui, renvoi au 8

8 – Plante à feuilles composées de folioles ou divisées presque jusqu’aux   nervures : on a une feuille composée de 3 ou 4 folioles. On va à 9.

8’ – Plante à feuilles entières, non composées (ou réduites à 1 foliole), ou diversement divisées mais non jusqu’aux nervures, ou nulles

9 – Fleurs grandes, solitaires, rouges, à 5 sépales verts persistants et nombreuses étamines ….  Ex : laPivoine – non-

9’ – Fleurs petites, vert jaunâtre ou vert clair, réunies par (4)5(7) en un glomérule cubique… Non-9’’ – Caractères non réunis – Aller à la clé D (p. 55)

Clé D
1 – Feuilles opposées ou verticillées, au moins les inférieures et moyennes
1’ – Feuilles alternes ou toutes à la base – Oui , on va à 10 p. 56

10 – Plante monoïque ou à fleurs hermaphrodites,  ou toutes en capitules involucrés ; pétales nuls ou tous soudés ; gynécée à ovaire infère. « involucre » = un axe porte des fleurs. Petite feuille (bractée) à la base de chaque fleur. La tige va s’aplatir. On va retrouver les petites fleurs tassées dessus. Ex : le tournesol.

Dalhia arborea – involucre de bractées.

10’ – Plante à fleurs hermaphrodites, en ombelles, ombelles d’ombellules ou pseudocapitules ; pétales libres ; gynécée à ovaire infère.   Non

10’’ – Plante monoïque ou polygame…  Non

10’’’ – Plante à fleurs hermaphrodites ni en capitules, ni en ombelles, ni en spadice ; gynécée à ovaire supère. Oui, on passe à 12 avec quatre propositions. 

12 – Fleurs gamopétales (soudéesà 5 étamines

12’ – Fleurs gamopétales  à 4 étamines

12’’ – Fleurs gamopétales  à 2 étamines

12’’’ – Fleurs à pétales nuls ou à au moins 3 pétales libres :  Oui, on passe au 16

16 – pétales +- profondément laciniés (très découpés); fruits = capsules

16’ – Pétales non laciniés, ou nuls.   Non, on va au 17

17 – 6 étamines (parfois 4, alors calice à 4 sépales) ou 2 trifides

17’ – 8-10 étamines ou 5 étamines + 5 staminodes. Oui, on va au 19

19 – Plantes pourvues de poches sécrétrices internes…

19’ – Caractères non réunies ; fruits = schizocarpe, capsules ou gousses, celles-ci devenant parfois  indéhiscentes ou lomentacées. Oui,  on va à 20

20 – Corolle actinomorphe

20’ – Corolle zygomorphe – Oui, on va au 22

Corolle zygomorphe.

22 – Androcée à 10 étamines monadelphe ou diadelphe ; 1 carpelle Fabaceae

Conclusion

On arrive à la famille des Fabaceae. C’est un très grand groupe avec des sous-familles.

La terminaison -aceae- désigne la famille, elle est nommée à partir d’un genre typique, ici Faba. Il nous faudra déterminer le genre « Faba » en utilisant à nouveau des clés. Puis on déterminera l’espèce.

Comme « Rosaceae », genre Rosa (les roses) ; « Apiaceae » pour Apium (les céleris).


Pour acquérir plus de dextérité, Yves conseille de faire l’exercice tous les quinze jours et pour développer nos compétences en botanique, il conseille deux ouvrages :

Petit Guide illustré de botanique   de Corinne Décarpentrie (Ulmer édition) 14,90€
Idéal pour se familiariser avec les termes et leur définition et peu onéreux.

La botanique redécouverte d’Aline Raynal-Roques (Belin) INRA Edition, 31 euros
Plus copieux, pour vraiment apprendre et s’investir dans la botanique.

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Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio

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Atelier d’initiation à la botanique

Comment identifier une plante ?

Vendredi 24/06/2022 – 19 h – Salle de réunion du gymnase Edmonde Carrère à Beaulieu

Après l’herbier, avec Caroline Loup (responsable de l’herbier de Montpellier) au mois d’avril 2022, ce deuxième atelier botanique de l’année était animé par Yves Caraglio, botaniste référent de l’association ARBRE, s’inscrit dans le projet d’élaboration, sur deux ou trois années, d’un atlas de la biodiversité concernant les deux communes de Beaulieu et Restinclières avec la possibilité pour les personnes intéressées d’élaborer un herbier personnel. Il fait suite aussi à une sortie sur le terrain pour observer in situ différentes plantes.

Treize personnes ont participé à cet atelier. Yves a au préalable cueilli quelques plantes pour illustrer son propos. Il propose de nous parler en premier de la forme et de l’organisation des feuilles sur le rameau qui sont déterminantes pour identifier une plante.

Différents éléments sont à regarder :

  • une feuille sur une tige
Atelier botanique du 24/06/2022 avec le botaniste Yves Caraglio.
  • le limbe, la partie aplatie de la feuille permet la photosynthèse grâce au soleil. Son contour ou la marge n’est pas forcément lisse. Il peut être denté. 
  • le pétiole est la petite partie qui rattache le limbe à la tige.
  • la gaine, à la base du pétiole embrasse la tige.

–> Le tout constitue la feuille.

À l’intersection entre la feuille et la tige on trouve le bourgeon, parfois très discret, qui assure à la plante la capacité de faire une nouvelle tige. Il est appelé bourgeon latéral ou axillaire.

Nous allons ensuite distinguer une feuille simple entière d’une feuille composée, constituée de « petites feuilles » – les folioles- portées par une structure centrale –le rachis- (équivalent de la nervure principale de la feuille simple) et une gaine qui la rattache à la tige. On parle de rachis primaire quand la feuille composée est divisée une fois comme une plume d’oiseau (feuille composée penné) ou secondaire quand la feuille composée est divisée deux fois (bipenné). Le nombre de folioles peut être pair (feuille composée paripennée) ou impair (feuille composée imparipennée).

NBLe vocabulaire utilisé pour désigner la morphologie générale des plantes a été élaboré par les floristes et peut varier en fonction des époques. 

À partir des caractéristiques des plantes on va pouvoir déterminer des familles comme par exemple la ronce (Rubus) de la famille très nourricière des rosacées à laquelle appartiennent aussi le fraisier, l’abricotier, le pommier…

Un participant s’interroge sur l’utilité des épines ? 
Yves indique que les épines constituent une protection contre l’herbivorie et précise que bien que les grands herbivores aient disparu, les plantes avec leur défenses sont toujours là.

Sur certaines plantes, on observe à la base de la feuille au niveau du pétiole ou du rachis, deux expansions, les stipules qui peuvent tomber rapidement sans blesser la plante mais en laissant une cicatrice qui peut être discrète. Pour observer cela il faut s’équiper d’une loupe à main en prenant la précaution de la poser près de l’œil et de rapprocher la plante (et non l’inverse) ou utiliser une loupe binoculaire. Attention ! la plante est parfois facétieuse et quand les stipules se soudent on a l’impression d’avoir une seule pièce. 

La disposition des feuilles autour de la tige peut varier. La phyllotaxie est le terme scientifique pour désigner l’arrangement des feuilles autour d’une tige. On distingue ainsi les feuilles alternes distiques ou spiralées des feuilles opposées (deux feuilles au niveau d’un nœud) décussées ou verticillées (3,4, 5 feuilles insérées au même endroit sur la tige).

Toutes ces caractéristiques permettent de faire du tri et correspondent à des comportements de groupes de plantes.

La floraison : étude de la mauve de la famille des malvacées :

Chez la mauve, les deux sexes sont présents. C’est une plante hermaphrodite. La fleur attractive contient les graines. La fleur est l’organe inventé par les plantes pour rapprocher les deux sexes mâle et femelle dans une même structure.

  • La fleur s’insère sur une tige.
  • Les sépales souvent vertes forment le calice. Au-dessus se trouvent les pièces colorées qui constituent un signal visuel. Les cellules odorantes dégagent une odeur attractive celle du nectar, liquide sucré.
  • Les pétales colorés la plupart du temps forment la corolle.
  • Les étamines portent la partie reproductive mâle et forment l’androcée.
  • Le gynécée contient les parties reproductrices femelles.

Ainsi on va pouvoir constituer des grands groupes en fonction du nombre d’éléments composant la fleur.

Exemple fleur de type 3 : le lys. Il comprend 3 sépales et 3 pétales tous de la même couleur, 3 étamines et trois loges pour les graines

La pollinisation. Malgré la présence des deux sexes au sein de la fleur, beaucoup de plantes sont pollinnisées par les insectes qui permettent un échange des gènes entre fleurs d’une même espèce. Des grands groupes de plantes comme les Céréales réalisent ces échanges grâce au vent.

Les insectes qui assurent la pollinisation veulent avoir une récompense : le nectar. Mais ils ne font pas ce qu’ils veulent. Des fleurs sont complexes. La récompense peut aussi être sexuelle. Parfois le mâle croit qu’il a affaire à une femelle, il veut s’accoupler mais c’est un leurre. La présentation d’un Regards Croisés sur les fleurs trompeuses

(https://arbre34160.org/category/conferences-debats/page/3/ ).


En conclusion de cette première séance écourtée en raison d’un spectacle de danse à 20h30 à la chapelle, Yves nous conseille deux ouvrages sérieux que l’on peut acquérir. Il y a en effet beaucoup de vocabulaire à mémoriser mais c’est le B.A-BA .

• La Flore de France – 89€
C’est la clé pour entrer dans les plantes (genres, espèces…) et distinguer par exemple le chêne kermès du chêne blanc ou du chêne vert. Le châtaignier appartient à la famille des fagacées, ensuite il faut déterminer le genre, l’espèce… Pour cela on utilise les clés des familles : feuille, tige, racines, fleur, c’est un jeu d’assemblage avec un motif de base simple.

• Flore de la France méditerranéenne continentale
Naturalia publication

En automne, une nouvelle sortie est programmée qui sera suivie d’un deuxième atelier sur l’utilisation des clés de détermination d’une Flore.

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Régine Paris avec la relecture attentive d’Yves Caraglio

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Sortie dans les vignes

Samedi 9 avril 2022

Dans le but de démarrer le projet d’élaboration d’un atlas de la biodiversité pour les communes de Beaulieu et Restinclières, présenté et approuvé lors de son assemblée générale du 28 janvier 2022, l’association A.R.B.R.E a invité toutes les personnes volontaires à participer à une sortie printanière dans les vignes de Beaulieu.

Cette sortie fait suite à une première escapade le 20 mars dernier en milieu urbain dans les rues de Restinclières. D’autres sorties sont programmées dans la garrigue, les bois et en milieu humide.

28 personnes étaient au rendez-vous de la Chapelle à Beaulieu. A 16 heures, le groupe chemine en direction de la plaine de Beaulieu, au lieu-dit Les Piochs.

Photo : Patrick Paris

Pour cette sortie particulière qui sera suivie, le vendredi 22 avril à 19h, d’un atelier d’initiation à la fabrication d’un herbier, Yves Caraglio a invité Caroline Loup, responsable de l’herbier de Montpellier, l’un des trois plus beaux herbiers de France. Cette spécialiste donne des conseils pour la cueillette des échantillons de plantes, à déposer soigneusement dans des sachets avec l’indication de la date et de l’endroit de la récolte. 14 personnes s’inscrivent pour l’atelier du 22 avril.

Photo : Patrick Paris

Il a été demandé au préalable aux participants de télécharger l’application Pl@ntNet pour commencer la collecte photographique et la géolocalisation des arbres et des plantes de leur choix. Tout au long de la promenade, il était possible de solliciter une aide pour se familiariser avec l’application et transmettre les photos au groupe ARBRE34160 constitué à cet effet dans l’application.

Nous sommes dans une vigne en culture conventionnelle qui va passer prochainement en culture biologique et à proximité d’une petite parcelle cultivée en bio.

Photo : Patrick Paris

Une vingtaine de personnes ont contribué à la collecte photographique des plantes présentes dans la vigne et à ses abords et un premier inventaire a pu commencer : thym commun, ophrys, euphorbe, coronille, véronique des champs, chêne kermès, cytise de Galiano, poirier à feuilles d’amandier, genêt scorpion… Yves invite les promeneurs à poursuivre la collecte lors de leurs sorties personnelles pour obtenir le maximum de données qui feront ensuite l’objet d’une cartographie partagée.

À l’occasion de ces sorties, nous avons mis en place un compte Instagram, ARBRE34160, pour permettre d’échanger et de rendre compte de l’avancée de l’inventaire ainsi que d’annoncer des sorties « inventaires » spontanées.

Le beau temps et la bonne humeur étaient aussi au rendez-vous de cette activité ludique en plein air.


Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio

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Les plantes dans la ville !

Compte-rendu de sortie en milieu urbain

Dimanche 20 mars 2022

La sortie de ce dimanche était focalisée sur deux actions : les plantes rudérales et les premiers pas dans l’utilisation de l’application Pl@ntNet dans le cadre du projet d’atlas de la biodiversité communale entrepris par l’association.

Malheureusement pour la sortie, mais pas pour la nature, la pluie était au rendez-vous ! Les sept botanistes en herbes présents ont arpenté les trottoirs des rues de Restinclières à la recherche de fissures dans le béton, d’interstices aux bords des plaques du pluvial, toutes zones propices à capturer des graines, conserver de l’humidité et de la matière organique : une bénédiction pour tout un cortège de plantes que l’on nomme des rudérales. Ces plantes sont capables de germer et se développer dans les moindres petits espaces entre béton et asphalte.

Chacun des participants, armé de son téléphone mobile et de l’application Pl@ntNet, a pu dénicher et identifier plus ou moins sûrement une vingtaine d’espèces sur quelques mètres linéaires de trottoir. La diversité sur ces zones a priori ingrates surprend toujours.

Nous en avons profité pour bien donner les rudiments de l’utilisation de l’application. Nous avons créé un groupe « ARBRE_34160 » dans Pl@ntNEt afin de pouvoir échanger les observations et avoir une rapide cartographie des lieux et espèces observées.

Nous referons une initiation à l’application d’identification des plantes à chacune des sorties pour les nouveaux venus.

Prochaine sortie : samedi 26 mars à 18h30 au parking des Carrières pour l’écoute et observations des Batraciens. 

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Texte et photos : Yves Caraglio

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