Archives de Catégorie: Sorties découvertes

Sortie chauve-souris et rapaces nocturnes

Samedi 30 août 2025

Intervenants :

  • Jules TEULIERES, Chiroptérologue,
  • Aurélia DUBOIS, Herpétologue et ornithologue.

A l’occasion des Journées Internationales de la Chauve-Souris, l’association A.R.B.R.E a proposé deux ateliers sur les chauves-souris et les rapaces nocturnes.
Le rendez-vous était fixé à 20h15 au parking du gymnase Edmonde Carrère.
15 adultes et 7 enfants ont répondu à l’invitation. Yves Caraglio, président de l’association ARBRE, accueille les participants et distribue des écouteurs.
On s’achemine tranquillement vers le parking du théâtre des carrières où nous retrouvons les animateurs de cette soirée nocturne : Jules Teulières, chiroptérologue, et Aurélia Dubois, herpétologue et ornithologue. Yves explique la manière dont on va procéder, à savoir deux groupes qui successivement participeront aux deux ateliers.

1- Atelier chauve-souris

Jules prend en charge le groupe composé d’une dizaine de personnes autour d’une table sur laquelle il a disposé un écran diffusant des vidéos, une enceinte acoustique pour diffuser les ultrasons, quelques livres ainsi que des photographies couleur grand format de quelques espèces de chauves-souris. A proximité, une caméra thermique permet d’observer le passage des petites bêtes à la nuit tombante. Il précise qu’il aime bien procéder par questions réponses.

La première question porte sur la taille des chauves-souris. Jules précise que la plus grande chauve-souris européenne « la grande noctule« peut mesurer jusqu’à 17 cm et 46 cm d’envergure. Selon les espèces, elles migrent dans des pays lointains. Elles peuvent ainsi se rendre de Russie en Espagne en volant le jour et la nuit ou tout simplement se déplacer de 200 m en hiver.
Elles utilisent une vingtaine de gîtes par an dont 10 en été pour suivre l’eau et peuvent parcourir 60 km en une nuit à la vitesse maxi de 80 km/heure.
La deuxième question porte sur leur régime alimentaire. Elles se nourrissent essentiellement d’insectes comme les moustiques (jusqu’à 3 000 en une nuit) et des papillons sur le littoral. La plus grande peut même chasser des petits oiseaux. D’autres dans le monde se nourrissent de fruits, de petits lézards et même du sang prélevé sur le bétail dans la forêt amazonienne. La chauve-souris vampire peut ainsi être vecteur de la rage. Pour chasser les coléoptères, elles font du glanage à ras le sol et se laissent guider par les ultrasons. La disparition des insectes et les éoliennes représentent des menaces sérieuses.
Elles peuvent voler à un mètre du sol quand il n’y a pas de structures paysagères et aller jusqu’à une altitude de 4 000 mètres. On ne dispose pas de mesures exactes.
Elles ont pour prédateurs les chouettes et les hiboux ainsi que le chat qui ne les mange pas, mais s’amuse avec. On n’oubliera pas les camions poids lourds qui traversent la France la nuit et peuvent taper jusqu’à un millier de chauves-souris le long du trajet.
Une autre menace, la perte d’habitat naturel avec l’effondrement des grottes à la suite des modifications climatiques, le mauvais entretien de vieux bâtiments ou leur privatisation, la coupe des arbres…

On peut leur offrir un habitat en installant un gîte artificiel en bois brut (châtaignier) dans un arbre à une hauteur suffisante pour les protéger des chats. Une colonie pourra alors s’installer dans les trois ans et il pourra aussi constituer un gîte de passage. L’orientation est difficile à déterminer chez nous, il ne faut pas une exposition plein soleil, l’ouest marche pas mal et il faut éviter le nord. Sur la question de l’intégration possible d’un gîte dans le bâti, Jules précise que des études sont en cours et qu’un guide va sortir prochainement pour aider les entreprises du bâtiment à prendre en compte la faune. On a déjà constaté l’emmurement de chauves-souris dans l’isolation d’un bâtiment. A Bourges une expérience est menée par des menuisiers pour tenir compte de ce risque.
Jules indique l’utilisation de fissures dans des falaises et certaines espèces sont cavernicoles. On trouve aussi des habitats en haute montagne dans des éboulis ou des grottes. Les chauves-souris se plaisent à une température de 12°. Mais ces habitats ont tendance à se réchauffer. Elles ont besoin d’humidité et migrent à l’intérieur des grottes de l’entrée vers le fond pour être à la bonne température. On a repéré ainsi une grosse colonie de 8 000 individus à Pézenas.
Jules recommande de récupérer les crottes de chauve-souris, le guano, qui constitue un excellent engrais : une cuillère à café diluée préalablement dans de l’eau chaude et versée dans un arrosoir suffit pour obtenir de belles tomates.
Concernant la reproduction, les mâles rejoignent les femelles dans une sorte de parade chantée. Le couple se réfugie dans un gîte pour se reproduire et ensuite elles entrent en hibernation. Un mois avant la mise bas, le petit représente jusqu’au tiers du poids de la chauve-souris. Les petits sont rassemblés en tas dans une nurserie et les femelles allaitent à tour de rôle. A souligner que l’espèce susceptible de mettre bas des jumeaux dispose de quatre mamelles. On constate une forte mortalité des petits.
On a dénombré 37 espèces de chauves-souris en France, toutes protégées Elles voient très bien le jour et 4 espèces supportent la lumière des lampadaires. La pipistrelle commune et la pipistrelle de Kuhl ne craignent pas la lumière, cela crée un avantage pour ces espèces qui peuvent chasser et donc se nourrir au détriment des espèces plus sensibles à l’éclairement. Les nuits de pleine lune on en voit moins. Elles peuvent nicher derrière les volets ou sous des parasols. Il ne faut pas les déranger le jour.
Côté hydratation, elles boivent dans une flaque d’eau et refusent l’eau salée. Elles commencent par s’hydrater avant d’aller chasser.
Une question sur les conflits : ils sont résolus à l’amiable. Elles ne se tapent pas et utilisent des cris « sociaux » de dissuasion.
Pour conclure, Jules nous fait écouter des sons notamment celui du « molosse ».
Pour satisfaire notre curiosité, il nous conseille le guide édité chez Biotope :
Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg & Suisse – 3ème édition, entièrement actualisée et augmentée – Laurent Arthur, Michèle Lemaire

2 – Atelier rapaces nocturnes

Nous changeons d’interlocuteur pour retrouver Aurélia qui va nous parler des oiseaux de nuit. Pour introduire le sujet elle nous propose de citer les caractéristiques des rapaces nocturnes. Les propositions fusent : de grands yeux, un cou mobile (à 270°), un vol ultra silencieux, un bec, des serres, des plumes, des oreilles et une certaine beauté.

Aurélia précise que 254 espèces de rapaces nocturnes ont été dénombrées dans le monde dont 10 sont présentes en France. Ce sont les chouettes et les hiboux qui vont constituer notre menu ce soir. On commence par les différencier à partir de deux jolies photos. Si le bec est similaire aux deux espèces, le hibou se distingue par le port d’aigrettes qui ne sont pas des oreilles mais des radars à émotion d’après des découvertes récentes, ils permettraient de communiquer entre individus.
Ils appartiennent tous les deux à la famille des Strigidés. Ce sont des espèces mystérieuses auxquelles s’attachent des légendes. Au Moyen-Age en France, ces animaux étaient en lien avec la sorcellerie. Pendant longtemps on les a placardés sur les portes des maisons. Au Japon c’est l’inverse, elles sont considérées comme des porte-bonheurs.

Le vol silencieux est lié aux plumes. Aurélia nous montre plusieurs plumes récoltées sur le terrain. Les plumes de la chouette effraie comme tous les rapaces nocturnes ont un duvet et une sorte de peigne qui étouffent le son.
Hiboux et chouettes sont des prédateurs de petits rongeurs. Le hibou grand-duc par exemple s’attaque à des oisillons. Il se porte bien et sa population se maintient. S’il logeait habituellement dans les falaises, il s’approche désormais des habitations et s’adapte très bien à d’autres environnements.

Ces rapaces évoluent dans une aire géographique importante. On les trouve aussi bien en zone méditerranéenne que dans des zones de montagne. Le plus gros, le hibou grand-duc, a une hauteur de 80 cm et une envergure de 1,80m et peut vivre 30 ans alors que le petit duc avec son envergure de 20 cm a une espérance de vie de 5/6 ans. On les dit « fidèles ». Le petit duc Scops est un oiseau migrateur. A noter que parmi les rapaces nocturnes c’est le grand-duc de Sibérie qui a la plus grande envergure qui atteint 2 mètres.
Pour mieux connaître leur migration on utilise le suivi acoustique et même le radar. Des décalages migratoires sont parfois dus à l’homme. Certains peuvent parcourir de grandes distances en se déplaçant pendant trois jours et trois nuits consécutives avec juste des haltes pour s’alimenter.
Le grand-duc habite des cavités rocheuses alors que la chouette hulotte préfère des zones arboricoles. Quant à la chouette effraie, elle élit domicile dans les clochers.
Ces rapaces ont eux-mêmes des prédateurs comme le chat pour les jeunes notamment qui tombent du nid.
Une autre particularité de ces espèces, ce sont les « pelotes de réjection » toutes les cinq heures en moyenne selon ce qu’elles mangent et qui font l’objet d’un travail de dissection. Ces pelotes rejetées par la bouche contiennent tout ce qui n’est pas digeste (os, poils…). On peut par exemple y trouver un crâne de petit mulot ou d’un campagnol. C’est une caractéristique des rapaces nocturnes. Ces pelotes que nous montre Aurélia ont une forme oblongue bien particulière à chacune des espèces et qui les distingue des crottes de renard. Elles permettent d’étudier le régime alimentaire et de connaître les proies qui existent sur un territoire donné.
Une autre caractéristique c’est leur vision nocturne très poussée alliée à des stratégies auditives. Elles utilisent aussi leurs 4 serres sans effort car elles se contractent directement en pliant la patte. Côté reproduction les femelles peuvent avoir jusqu’à trois poussins. Les différents stades de développement sont les suivants : œuf, poussin, oisillon, jeune et adulte. Les couples se forment en automne/hiver pour une nidification au printemps.
On observe un dimorphisme sexuel avec un plumage différent en fonction de l’âge, du sexe mâle/femelle et des saisons. Idem pour la taille.

Les différentes espèces que l’on peut observer chez nous :

  • L’effraie des clochers ou la dame blanche. On la clouait autrefois sur les portes car elle faisait peur.- la petite chevêche d’Athéna
  • La chouette hulotte
  • Le grand-duc d’Europe
  • La chouette de Tengmalm
  • La chevêchette d’Europe
  • Le hibou moyen duc- le hibou des marais
  • Le petit duc Scops est extrêmement mimétique : on l’entend bien mais on le voit rarement.

La Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) met à disposition une application visuelle de reconnaissance : « oisapp », l’appli à plume (https://www.lpo.fr/qui-sommes-nous/espacepresse/communiques/cp-2025/oisapp-l-appli-a-plumes ). On peut aussi utiliser l’application gratuite « oiseaux.net » pour avoir les chants. Et une application pour identifier par le chant, l’appli Merlin. On peut enfin participer au comptage des oiseaux des jardins : https://www.oiseauxdesjardins.fr/

Aurélia conseille l’utilisation du guide ornithologique édité par Delachaux et Niestlé : https://www.delachauxetniestle.com/livre/le-guide-ornitho/9782603029725
Pour conclure elle nous propose un quiz sonore. Nous écoutons successivement les chants des : – petit duc

  • L’effraie des clochers
  • Le hibou moyen duc
  • La hulotte
  • Le grand duc.

La soirée copieuse en découvertes se termine aux alentours de 22h30.
Merci à Aurélia et à Jules pour cette contribution nocturne passionnante.


D’après les notes de Régine Paris et la relecture appréciée d’Yves Caraglio

Rejoignez les 135 autres abonnés

Sortie Découvertes des oiseaux de la plaine de RESTINCLIÈRES

Samedi 31 mai 2025

Intervenants :

  • Lucie FRISON, Ornithologue

C’est à 7 h que nous nous sommes retrouvés devant le Parc de la Roselière de Restinclières pour entamer notre promenade ornithologique animée par Lucie Frison. Avant le départ, Lucie donne quelques éléments de base sur les caractères d’identification (plumage, couleur générale, bec, attitude en vol…) à la douzaine de personnes munies de leur paire de jumelles.

Les discussions sont interrompues par le chant mélodieux presque humain du Loriot, la silhouette jaune et noire du mâle est observable dans les grands frênes à proximité. Puis, nous continuons sur le chemin du Bois. Ce sont ensuite les trilles de l’Hypolaïs polyglotte qui attire notre attention tout autant que sa silhouette « punky ». Perché au sommet d’un amandier. Il nous fait la démonstration de tout son répertoire, tandis qu’un Rossignol tente de lui faire concurrence.

Une Cisticole des joncs passe au-dessus de nos têtes avec son vol ondulé ponctué de son petit cri caractéristique. Perché sur un buisson, un Rollier nous montre son superbe plumage bleu-vert métallique et son gros bec caractéristique de son régime alimentaire (scorpions, araignées, sauterelles… mais aussi lézards, petits mammifères…).
Le chant terminé par des grincements du Serin cini fait l’objet de commentaires tandis que, posée sur un piquet dans les vignes, une jeune Alouette lulu se laisse observer par toute la troupe.

Puis, nous bifurquons vers le ruisseau de la Chaussée en traversant une zone ouverte de garrigue ensuite en logeant une vigne et un cannier pour rejoindre le bois de Litarges. Durant ce trajet, nous pouvons entendre et observer la Tourterelle, le Pigeon ramier et l’Etourneau sansonnet. En remontant le chemin du Bois de Litarges, nous entendons la Fauvette à tête noire, des Mésanges bleues.

De retour au point de départ, nous sommes survolés par un Milan noir et une Bergeronnette grise vient se poser juste à côté de nous permettant une observation soutenue de cet oiseau qui agite constamment sa queue d’où son non vernaculaire de hoche-queue. Les différentes espèces de bergeronnette (grise, des ruisseaux et printanière) sont aussi appelées Lavandières.

La sortie se termine et tous remercient Lucie pour ses commentaires et sa gentillesse.


D’après les notes de Régine Paris et la relecture appréciée d’Yves Caraglio

Rejoignez les 135 autres abonnés

Sortie « Truffes » dans les carrières de Beaulieu

Samedi 10 mai 2025 à 15 heures

Intervenant :

Franck Richard, professeur à l’Université de Montpellier dans le département Biologie, Écologie et Évolution

Cette sortie initiée par l’association ARBRE est conduite par Franck Richard, professeur à l’Université de Montpellier dans le département Biologie, Écologie et Évolution, avec la participation de Lucas, jeune doctorant qui travaille sur une nouvelle truffe énigmatique trouvée sous différents cistes.

Jean-Pierre Braye qui nous avait invité dans sa truffière l’an dernier est venu avec sa chienne truffière, Astra, ratier-caniche âgée de 12 ans.
Nous sommes 14 adultes et trois enfants. Nous nous dirigeons vers la carrière du Génie.
L’écologie des truffes concerne une dizaine d’espèces dont la truffe du Périgord dans le Vaucluse, la truffe d’été, la truffe de Malençon (odeur d’excrément, espèce mycorhizienne trouvée sous des cistes de 2 mètres de hauteur, sur très peu de terre dans le parc des carrières créé à l’emplacement d’un ancien dépôt d’ordures).
Toutes les plantes qui produisent du carbone sont mycorhizées. Un tiers du travail est effectué par les champignons. On peut parler d’entraide, de symbiose mutualiste qui protège contre les maladies. Ça se passe par les racines. Les centaurées, les mauves, le plantin … on observe des mycorhizes microscopiques, invisibles. Pour voir les filaments, il faut utiliser une loupe binoculaire.

À l’endroit où nous sommes il n’y a pas de truffes
Dans le système « pelouse », on ne voit rien. Dans le système « forêt » on voit les champignons (les fructifications que l’on récolte). C’est ainsi que 1 000 champignons mycorhizent 150 000 plantes. La forêt est un milieu riche aussi en champignons de Paris non mychorhiziens.

    On distingue ainsi trois groupes de champignons :

    • mutualistes (truffes)
    • parasites (oïdium, rouille)
    • décomposeurs (type champignons de Paris).

    La truffe est rare, mais pas ici. Si un chêne arrive, la pelouse se transforme. Des brûlés (zones dénudées indiquant la présence du champignon mycorhizien qui agit comme un herbicide sur les graines qui arrivent) fournissent le phosphore par « siphonnage » par le champignon sur les petites plantes (dites « plantes compagnes », car elles assurent la croissance du mycélium) qui faiblissent et disparaissent. Le champignon n’effectue pas de photosynthèse.
    Ici réside une communauté de plantes avec ses champignons propres. Il y a une petite rémunération pour la plante. On recherche des champignons sous les cistes.
    Les érables, oliviers et fruitiers sont des arbres endomycorhiziens (les filaments du champignon traversent les tissus de la racine) à la différence des noisetiers, hêtres, chênes et cistes qui sont ectomycorhyziens (le champignon forme des petits capuchons autour de racines courtes).
    Chemin faisant, Astra nous a déniché des truffes.

    Nous faisons un deuxième arrêt en forêt avec peu de lumière. On a perdu des plantes (moins d’espèces), on a gagné des champignons. Le pin d’Alep, le chêne vert, le chêne blanc peuvent héberger des centaines de champignons. Ils sont en réseau. Les filaments sont dans les racines. La canopée du chêne vert fournit 40 % du carbone au champignon. On peut appliquer le dicton : « Je mange maintenant, je paye après ».
    Il faut trouver l’arbre qui offre à la fois le gîte et le couvert pour mettre en place un réseau mycorhizien.
    Il s’agit d’un réseau étendu et complexe. Franck cite une truffière naturelle dans les Pyrénées orientales qui mycorhize à 30 kilomètres alentour. Entre individus de plantes de la même espèce, la mycorhization s’effectue sur les jeunes et les vieux. Entre individus d’espèces différentes, les bouleaux qui sont des plantes pionnières (s’installent dans des zones ouvertes) nourrissent les Douglas qui leur rendent ensuite. Les réglages des échanges entre les espèces au travers des filaments du champignon se font en fonction de l’éclairage parvenant au sol. Quand le Douglas prend le dessus, le bouleau disparaît.

    Franck Richard attire notre attention sur l’hélianthème, un tout petit arbuste en limite forestière qui a une durée de vie de vingt ans et qui héberge la même sorte de champignons forestiers que le chêne. Si on consulte les bases de données, on ne trouve pas d’espèces décrites !

    On évoque la truffe de Malençon, le fumana à feuille de bruyère, le thym. On parle de l’hélianthème des Appenins : Helianthebum appeninum, sous laquelle on a trouvé la nouvelle truffe. On a procédé à l’examen des différents milieux. C’est là qu’il est le mieux avec 30° l’été et quatre à cinq mois sans eau.
    La plus grande partie des échanges passe par ses racines.
    Le gloméris (cloporte) adore les truffes. Les limaces assurent la germination des spores dans leur appareil digestif.
    On procède à une recherche sous un hélianthème.

    Franck Richard évoque les disperseurs de truffes :

    • la mouche : six espèces pondent leurs œufs dans la truffe. On détecte la présence des mouches qui pondent. On se met sur un brûlé, elles reviennent.
    • un coléoptère, le genre Léiodes. La larve fait des galeries dans la truffe. Pour la lutte, on pose des pièges.
    • le sanglier : la truffe contient des substances identiques aux phéromones de la laie. Les spores sont conservées dans l’appareil digestif et leur capacité à germer est plus grande après être passé dans le tube digestif. Le sanglier sert donc de disperseur. À titre anecdotique : le sanglier absorbait le césium des bolets après Tchernobyl.

    Dans le secteur des tombes, on trouve le cade endomycorhizien. C’est une plante charnière : gîte ou couvert ? Il pourrait faire le couvert pour la truffe après examen des racines. On travaille sur l’ADN.
    Au XIXᵉ siècle, on découvre une espèce mycorhizienne : le genévrier commun truffier.

    Il existe 360 ouvrages sur le sujet et déjà 3 000 évocations fin 18ᵉ (1778).


    D’après les notes de Régine Paris et la relecture appréciée d’Yves Caraglio

    Rejoignez les 135 autres abonnés

    Sortie Amphibiens dans les carrières du Génie

    Samedi 1er mars 2025 à 18 h 15, dans les anciennes carrières de Beaulieu.

    Grâce à la forte pluviométrie de ces dernières semaines, nous pouvons nous retrouver, à la différence des années passées, dans les anciennes carrières de Beaulieu.
    18 personnes se sont inscrites pour cette sortie nocturne et fraîche. Un seul enfant jouera le rôle de Candide. Aurélia, technicienne en environnement, dont une des spécialités est l’herpétologie (études des reptiles et amphibiens), a installé une table face au parking du théâtre des carrières sur laquelle elle a déposé des amphibiens en plastique et deux ouvrages spécialisés afin de tester les connaissances du public sur les Amphibiens.

    La classification 

    Sur la table, parmi les animaux présents, mettez les Reptiles d’un côté et les Amphibiens de l’autre. Le tri se fait sans grande conviction, mais une seule erreur est détectée : la tortue n’est pas un amphibien malgré la capacité pour certaines d’entre-elles de vivre dans l’eau. Le tri doit se faire à partir de la peau : nue chez les Amphibiens, recouverte d’écailles chez les Reptiles.
    Ensuite dans le lot des Amphibiens, quel critère pour séparer les grenouilles, les crapauds, les tritons et les salamandres : l’absence de queue chez les Anoures (Crapaud, grenouille …) et la présence d’une queue pour les autres chez les Urodèles (Triton, Salamandre).

    Les espèces

    Aurélia aborde ensuite les amphibiens présents dans notre région parmi les quelques 8 000 espèces recensées dans le monde :

    • La Rainette méridionale à distinguer de la Rainette verte, la première se caractérisant par une ligne noire qui s’arrête à mi-parcours ;
    • Le Pélodyte ponctué qui porte des tâches vert fluo et possède un petit chant caractéristique de boules de pétanque qui s’entrechoquent ;
    • Le Triton palmé identifiable par ses palmures aux pieds ;
    • Le Triton marbré avec ses belles marbrures vertes et noires et sa crête dorsale ;
    • Le Crapaud commun absent dans notre région et présent dans le Nord à la différence du Crapaud épineux. Ces deux espèces se différencient génétiquement. Le crapaud épineux possède de grosses glandes parotoïdes qui produisent des sécrétions un peu blanches si l’animal est stressé ;
    • Le Crapaud calamite est caractérisé par une ligne dorsale verte et tache verte ;
    • Le Pélobate cultripède présent dans d’autres communes. Il a un chant qui rappelle celui d’une poule. Il est équipé de petits « couteaux » sous les pattes qui lui permettent de creuser le sol.

    Pour les reconnaître on dispose :

    • d’une expertise visuelle,
    • d’une expertise par les pontes,
    • d’une expertise par les chants.

    Habituellement la rainette donne de la voix. Le complexe des Grenouilles vertes dispose de sacs vocaux de couleurs différentes. Ce sont des animaux qui ont une peau fragile notamment la salamandre. Les tritons sont des prédateurs, notamment d’œufs de grenouille. On trouve souvent le crapaud calamite en eau peu profonde, qui peut s’assécher plus facilement et alors les têtards meurent. Le Pélobate cultripède a un têtard qui peut être aussi gros qu’une main.

    Aurélia rappelle les deux phases de la vie d’un amphibien :

    • aquatique pour la ponte des œufs deux fois par an pour certaines espèces dans notre région : printemps et automne ;
    • terrestre pour la plupart des adultes.
      Les crapauds sont plus terrestres que les grenouilles.

    Les pontes

    Un dernier test concernait les pontes des Amphibiens. Les œufs en chapelets, ce sont des crapauds, les œufs isolés sur une feuille enroulée ce sont des tritons… Et quelques autres espèces ont été présentées. Aurélia propose un jeu qui consiste à placer quelques amphibiens devant des pontes qui peuvent se présenter sous la forme de gros amas fileux, un long cordon ou une ponte en cordons. L’exercice est difficile, mais des volontaires tentent leur chance. Le résultat est mitigé.

    • la rainette a de petites pontes sous la forme de petits amas,
    • les tritons ont un œuf unique sous une feuille aquatique,
    • le pélodyte, un amas le long d’une tige. Une gangue enveloppe les œufs.

    Les menaces
    On aborde ensuite les dangers qui menacent la survie des amphibiens :

    • les multiples prédateurs comme les poissons et larves de libellules sous forme de têtards ainsi que la couleuvre vipérine ou les hérons. Certaines espèces invasives prennent leur place comme les Tortues de Florides.
    • la sécheresse, de plus en plus fréquente avec les changements climatiques, accentue la diminution de l’eau dans les mares et perturbe la reproduction des amphibiens.
    • l’urbanisation et les routes causent de véritables hécatombes. Pour lutter contre ce fléau, on aménage des passages, on ferme des routes la nuit et on invite les automobilistes à ralentir. Ce sont les crapauducs.
    • la pollution avec notamment les pesticides qui causent une mortalité directe dans les mares. Les amphibiens ont une peau très fragile. On encourage les particuliers à ne pas utiliser de pesticides dans les jardins et à créer une mare.
    • la destruction directe par coup de pelle. Pour rappel, en France, les amphibiens et les reptiles sont protégés. Il est interdit de tuer un amphibien ou de perturber son développement.
      La plus grosse activité se situe de mars à juin et en automne chez nous.

    La nuit est tombée, quittant le camp de base, nous nous dirigeons vers la carrière du Génie, dans le silence, pour surprendre peut-être ces petits habitants du soir. Sur place, Aurélia descend dans la mare temporaire et en évitant de remuer l’eau, elle pêche un triton marbré femelle aux flans gonflés d’œufs. On reconnaît la femelle à sa ligne dorsale orange. Elle a une jolie couleur verte. Les présentations faîtes, Aurélia la libère. On entend le chant de la rainette méridionale.

    C’est aussi la recherche d’œufs. Le crapaud épineux pond assez tôt dans la saison et plusieurs pontes sont possibles.
    Aurélia pêche un triton marbré mâle magnifique. C’est une espèce en diminution. Elle est très fragile. On le reconnaît à sa crête plus en pointe. On l’appelle aussi « petit dragon des mares ».
    Les tritons vivent entre cinq et dix ans. Leur âge est difficile à déterminer.
    On peut trouver plusieurs espèces au même endroit. Comme on l’a précisé précédemment, ce sont des prédateurs d’œufs de grenouille. Ils hibernent l’hiver et se cachent sous une pierre ou un morceau de bois en été, d’où la nécessité de garder une petite mare et un pierrier dans son jardin pour garantir la biodiversité.

    La pêche continue avec un triton palmé tout petit. Sa crête est fine et la palmure est peu marquée. Sa coloration est claire et il est de petite taille. On distingue le petit filet qui caractérise le mâle. Aurélia pense qu’il vient tout juste de sortir d’hibernation, car un peu maigre.

    Pour clore la soirée, Aurélia nous montre la ponte du pélodyte. Pas de têtards ce soir, mais il est vrai que d’habitude, nous organisons cette sortie-découverte vers le 20 mars. C’est le grand calme. Les artistes font relâche ce soir. Alors faute de concert, Aurélia nous fait écouter un enregistrement du chant du Pélodyte ponctué qui fait penser au bruit de deux boules de pétanque qui s’entrechoquent. C’est une espèce moins présente ici que la rainette ou le crapaud commun.

    https://www.youtube.com/watch?v=mIh3cr_bsRo

    Il est 20 heures, nous rebroussons chemin pour retrouver les voitures alors que la pluie commence à tomber.

    Merci à Aurélia qui adore ces petites bêtes et sait faire partager ses connaissances toujours avec le sourire.

    __________________________
    Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio et Aurélia Dubois

    Rejoignez les 135 autres abonnés

    Sortie botanique à Restinclières

    Dimanche 16 juin 2024, au parc de la Roselière

    Le rendez-vous avec les familles avait été fixé au parc de la Roselière à Restinclières à 10 heures. 25 adultes et six enfants ont répondu présents. 
    Jacqueline Taillandier, présidente d’ARBRE, rappelle en quelques mots les objectifs de l’association et la nécessité d’entretenir les deux parcs créés il y a une dizaine d’années à l’occasion des naissances dans les deux villages, Beaulieu et Restinclières. 
    Le but de la promenade animée par Yves Caraglio, botaniste référent de l’association, est de montrer les relations qu’entretiennent les plantes et les insectes apparus il y a quelques 260-300 millions d’années (les plantes à fleurs ont seulement 150 millions d’années). Nous savons qu’ils sont indispensables pour assurer la pollinisation et la fécondation croisée d’une fleur à une autre.

    Mais qu’est-ce qu’une fleur ? 

    Frédérique Caraglio en dessine une sur une tablette. Que voit-on ?  Le public ne se fait pas prier : des pétales, une tige, le pistil qui est l’organe de reproduction femelle, les étamines …

    De la « Marguerite », image d’Épinal de la fleur ! À la structure d’une vraie fleur avec son calice sa corolle, ses étamines et son pistil. 

    A quoi ça sert une fleur ? Assurer la reproduction de la plante par le rapprochement des organes mâle/femelle et en attirant les insectes grâce à leur odeur et/ou à leur couleur. 
    La balade est rythmée de pauses pour faire le point sur quelques notions indispensables.
    Les pétales sont des feuilles modifiées et colorées.
    Cinq pièces plutôt vertes, les sépales constituent le calice.
    Les pétales forment la corolle, sorte de petit entonnoir que va sentir l’insecte, qu’il va repérer de loin grâce à son odeur puis il passera en visuel, le dernier élément étant tactile pour finalement goûter au nectar. 
    Yves nous montre une fleur en forme de lèvres qui appartient à la famille de la sauge, du thym et de la sarriette. On découvre le calice avec un plan de symétrie qui contraint les insectes pour atteindre le nectar. Il s’agit du phlomis, ou sauge de Jérusalem. La corolle est tombée. La fructification est faite, il reste le calice. 

    À gauche : les fleurs du phlomis regroupées en inflorescence. À droite : La sauge avec ses deux lèvres.

    Puis on remarque un ensemble de fleurs constituant ce que l’on appelle « inflorescence ». Cela facilite le parcours de l’insecte. Nous avons affaire à une plante très odorante. Les insectes aiment bien travailler là-dessus.
    On voit un insecte de la famille des punaises qui n’est pas pollinisateur puis un coléoptère sur une fleur. Il s’agit d’un pollinisateur non spécialisé, il consomme le pollen et participe malgré lui à la pollinisation.

    Punaise du groupe des Pentatomidés. La « fleur » des scabieuses et est fait une inflorescence : ensemble de fleurs regroupées ensemble. Les fleurs de la périphérie sont plus grosses que celles du centre.

    Nous observons des petites et des grandes fleurs sur le bord, les premières sont symétriques avec le bagage étamines et pistil et les secondes dissymétriques avec des sépales plus grandes qui s’ouvrent les premières. Il s’agit d’une scabieuse de la famille des chèvrefeuilles.

    Pour mieux observer on peut utiliser des lunettes grossissantes. La binoculaire permet de voir une bonne centaine de fleurs qui constituent à proprement parler l’inflorescence mimant une fleur-type la marguerite) la fleur que l’insecte broute pour aller chercher le pollen. Le nectar constitue alors la récompense et la ressource alimentaire recherchée par l’insecte, c’est la récompense en échange de la pollinisation. L’échange génétique s’opère grâce à l’insecte vecteur.

    Une inflorescence de pissenlit avec des abeilles solitaires (des Dasypodes) dont les pattes sont chargées de pollen.

    Poursuivant notre chemin, on observe un insecte qui a du pollen sur ses pattes. Il appartient à la famille des abeilles. L’andrène est poilue c’est une abeille solitaire.

    Abeille solitaire sur une inflorescence de scabieuse.

    Les hyménoptères (dotées en général de deux paires d’ailes qui sont couplées par deux) ont une langue pour aller au fond de la corolle. On distingue deux groupes :

    • les vespidés ont peu de poils et sont des insectes sociaux (guêpe, frelon) ou solitaire (guêpe maçonne par exemple),
    • les apidés sont des insectes soit sociaux soit solitaires (comme les Xylocope ou abeille du bois). L’abeille en fait partie ainsi que les bourdons. Ces deux groupes prennent le pollen qu’ils mélangent à leur salive et en font des boules qu’ils se colle sur les pattes. Pendant leur vol, le pollen ne se décolle pas. Chez les abeilles sauvages solitaires, le pollen n’est pas collé il est simplement déposé sur les pattes ou sous l’abdomen, durant leur vol des grains de pollen se détachent et vont polliniser des fleurs au passage. Ils font des pelotes de pollen sans le coller et sont efficaces en ce qui concerne la transmission.
    Abeille domestique avec des grains de pollen de Mauve sur sa tête, son abdomen et ses pattes.

    Au passage, clin d’œil au liseron qui constitue une seule fleur de forme circulaire (la corolle forme un entonnoir amenant l’insecte vers le nectar sur les 5 étamines).

    Le Citron utilise sa grande trompe pour aspirer le nectar dans chacune des fleurs de la scabieuse.

    Durant l’évolution des organismes vivants, les insectes sont arrivés très tôt, les plantes ont réagi aux attaques des insectes par la mise en place de défenses chimiques (latex, résine…) puis il y eut les ruminants. Pour éviter que ces derniers n’en fassent qu’une bouchée, certaines plantes ont développées des épines. Une autre protection en réponse aux gros herbivores c’est de repousser comme avec les graminées qui ressortent toujours de terre (c’est pour cela que le gazon supporte la tondeuse !). Face à une contrainte, il y a toujours plusieurs solutions qui existent.
    Le nectar n’a pas de production en continu, les insectes butineurs font alors leur parcours de fleur en fleur selon les horaires de sécrétion du nectar. Si on observe le millepertuis, les petites feuilles ont des petits trous. C’est translucide. La fleur simple possède une poche à huile.

    Millepertuis, fleur avec plein d’étamines jaunes et ses petites feuilles avec des glandes à huile essentielle donnant une impression de mille petits trous dans la feuille.

    Un trèfle : c’est comme un épi de blé avec des parties roses qui sont les fleurs. Il appartient à la famille des « fabacées ». Toutes les plantes de cette famille des Légumes (fève, haricot, petit pois, lentille…) ont des feuilles composées et on observe des « stipules » à la base de la feuille (elles ressemblent à deux petites feuilles). 
    Sur du genêt on voit de grosses abeilles noires, des xylocopes. La femelle est plus grosse que le mâle. Elles piquent si on les embête vraiment. Elles ont des territoires et se battent pour les défendre. Les fleurs du genêt de loin ressemblent à celles du phlomis. Mais la fleur du genêt montre une configuration qui ressemble sur le dessus à un casque et en dessous à une piste d’atterrissage.

    À gauche : la fleur du genêt (Spartium junceum, Fabaceae). À droite : le zygène (Zygaena fausta) sur la scabieuse.

    Son fruit est comme celui de la fève, typique de cette famille. Les gros insectes fréquentent cette plante. Le calendrier journalier des visites aux fleurs correspond aux périodes de sécrétion. Il y a des stratégies d’évitement pour certains insectes : au lieu de passer par le centre de la fleur, ils passent en-dessous pour récupérer le nectar (par « effraction ».
    On observe un papillon sur une scabieuse. On voit sa trompe qui s’enroule et se déroule et les ailes sont repliées. Il s’agit d’un zygène qui se déplace de fleur en fleur. Ce sont des papillons toxiques. Ils ont des couleurs très visibles. Ils sont équipés de quatre ailes avec sur le dessus des écailles colorées. Il est conseillé de ne pas les toucher ou les attraper par les ailes car on va enlever de la poussière qu’il y a sur les ailles (très fines écailles emboitées comme des tuiles) et ils ont alors du mal à se reconnaitre car il n’y a plus les couleurs ni les dessins des ailes. Ils hibernent en hiver. Des pontes commencent. Ils vivent entre un et deux ans. 
    Un petit rappel concernant les cigales qui vivent sous terre entre deux et quatre ans à l’état de larve fixée sur une racine pour manger et seulement quelques mois à l’air libre à l’état adulte. Elles attendent la chaleur pour sortir et n’aiment pas l’humidité.

    Cigale venant d’éclore accrochée à sa mue. La transformation de la larve en adulte s’est faite dans la mue.

    Nous observons des euphorbes. Ce sont des fleurs discrètes et complexes. Le sphynx de l’euphorbe est un papillon rosé. L’animal se déplace à la différence de la plante d’où un intérêt plus important du public pour ce qui bouge.

    L’inflorescence de l’euphorbe des moissons (Euphorbia segetalis, Euphorbiaceae) et la chenille du sphinx de l’euphorbe grignotant les feuilles et le latex !

    Les étamines transformées en glandes (orange sur la photo) sécrète le nectar au centre. L’euphorbe est une grosse structure en trois parties : on trouve la fleur femelle et la fleur mâle à la périphérie. Une fleur femelle et des fleurs mâles forment une étamine. On a affaire à une inflorescence.

    Toutes les plantes du genre euphorbia ont une structure de « fleur » identique quelle que soit la région du monde. Le latex protège la plante. La pollinisation s’opère par des mouches équipées d’une langue particulière : on parle de « lécheurs ». L’appareil buccal fonctionne comme le système de la paille. La trompe va se déployer. Les mêmes pièces se sont développées différemment. En regardant les pièces de la bouche on sait ce qu’elles mangent.
    Les céréales sont pollinisées par le vent. 
    Les insectes se caractérisent par six pattes, des antennes, deux paires d’ailes, un corps en trois parties (tête, thorax, abdomen). On observe une symétrie bilatérale. Tout est porté par le thorax. L’oeil est une grosse structure qui occupe la moitié de la tête.
    Ce sont des organismes segmentés. Ils respirent par des petits trous -des stigmates- en contractant et décontractant.
    La nervation des ailes permet de savoir quand est apparue l’espèce, moins ils ont de nervures et plus ils sont récents. Ils ne naissent pas « insectes » mais sont d’abord des larves avant de changer de forme. 
    La guêpe se nourrit de nectar. Elle pollinise un peu. Mais c’est aussi une prédatrice, elle fait des boulettes avec ses proies pour nourrir ses larves.
    Depuis la naissance de l’insecte, on observe des changements de régime alimentaire (nectar pour la guêpe/larve carnivore, de lieu de vie (eau pour la larve de libellule/air pour l’adulte), de forme (la chenille/le papillon). Pour le passage à la forme adulte, l’organisme se dissous. On refait complètement l’organisme cellulaire et on assiste à de grosses transformations : les mues.
    Exemple : les petites punaises n’ont pas d’ailes mais elles ont leur forme dès le départ.
    Ainsi le degré de transformation n’est pas le même pour toutes les espèces. Certains secrètent du nectar : la propolis pour les abeilles.

    Nous arrivons à la fin de cette exploration dans le parc de la roselière et ses nombreux habitants. 

    Quelques ouvrages peuvent nous aider à approfondir nos connaissances :

    • Intimités de Liliane Delattre avec 1 000 plantes dans son jardin.
    • Plantes et insectes, une histoire d’amour édité par les Ecologistes de l’Euzière.
    • La collection des petits zécolos : A la rencontre des petites bêtes du célèbre naturaliste Jean-Henri Fabre.

    On peut aussi suivre l’inventaire de la biodiversité métropolitaine qui concerne toutes les espèces en consultant iNaturalist.

    Pour terminer on observe dans un angle du préau un nid primaire de frelons qui ont migré vers un nid secondaire.

    Notre sortie prend fin vers 11h30.

    __________________________
    Régine Paris avec la relecture scientifique d’Yves Caraglio et les photos de Frédérique Caraglio.

    Rejoignez les 135 autres abonnés

    Sortie ornithologique

    Samedi 25 mai 2024

    Un petit groupe de 13 personnes, passionnées d’ornithologie s’est retrouvé le samedi 25 mai à 7h30 du matin au quai de dépose dans la plaine agricole de Beaulieu dans le cadre de la fête de la nature.

    Sous la conduite d’Yves Caraglio nous débutons la promenade avec les trilles des loriots et rossignols bien cachés dans les arbres.

    Bien que la balade fût très courte- quelques centaines de mètres- nous avons pu observer beaucoup d’espèces : des passereaux comme la pie grièche à tête rousse qui s’est longuement fait admirer sur la branche d’un frêne, l’hypolaÏs polyglotte, le tarier pâtre,  le bruant proyer ou la cisticole des joncs en vol et les bruyants étourneaux en bande.

    Dans le ciel, beaucoup de passages de pigeons ramiers, d’hirondelles, quelques choucas, une sterne hansel, un milan noir et une spectaculaire « bagarre de territoire » entre deux buses et un faucon crécérelle.

    ————————————————————————————————————————————————————————————
    Compte-rendu rédigé par Jacqueline et Jean-Paul Taillandier

    Rejoignez les 135 autres abonnés