Résultat de Recherche pour faune

Inventaire flore et faune locale

Projet de science participative

L’association initie le projet d’un atlas, un inventaire participatif de la flore et de la faune dans les différents milieux (habitats) des communes de Beaulieu et de Restinclières dans l’Hérault sur trois années.

Observations et identifications des espèces végétales

Nous commençons par la flore à l’aide de l’application Pl@ntNet pour développer avec vous ce projet de localisation spatiale des espèces sur les deux communes de Beaulieu et de Restinclières.

Nous commençons par la flore dès le printemps 2022. Après avoir téléchargé l’application, et après avoir créé un compte il faut rejoindre le groupe ARBRE_34160. Vous voilà actif au sein de l’équipe pour localiser des espèces sur les deux communes de Beaulieu et de Restinclières.

Toutes les plantes que vous photographiez sont collectées et analysées par des scientifiques du monde entier afin de mieux comprendre l’évolution de la biodiversité végétale et de mieux la préserver. Pl@ntNet est porté par un consortium impliquant le Cirad, Inrae, lnria, ird.fr, en collaboration avec un réseau d’associations, dont TelaBotanica.

Nous publierons ici un tutoriel pour la marche à suivre aux novices…

Un bilan sera effectué en fin d’année pour évaluer la pression d’échantillonnage (surfaces prospectées), la diversité et l’abondance des espèces repérées et un test sur les connaissance acquises (quizz sur site de l’association) pour les participants.

Visualisation et cartographies des espèces végétales 

Les données relatives aux deux communes seront visualisables sous forme de cartographie et accessibles sur un site de cartographie en ligne gratuit umap (https://umap.openstreetmap.fr/fr/ ) via un simple lien url, site de cartographie dans lequel nous avons créé une espace dédié. (https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/atlasbiodiv-essai_710445#12/43.7186/4.0388 ).

Cette cartographie a pour but, outre de visualiser les observations, de pouvoir rediriger au fur et à mesure l’échantillonnage sur les zones les moins parcourues ou bien de faire des sessions d’observations-localisation ciblés encadrées par des botanistes sur des espèces communes mais peu échantillonnées. 

Les données spatialisées permettront aussi de visualiser les différentes espèces par utilisation de filtres sur le taxon ou bien par groupes (i.e. Monocotylédones, Orchidées…) mais aussi en utilisant les couches du système d’information géographique ainsi mis en place au cours du temps pour faire des cartes d’habitats basés sur la présence/absence conjointes d’espèces (notions de communautés végétales en phytosociologie). Ces habitats déclinables à des échelles spatiales fines serviront par la suite à l’échantillonnage de la faune. 

L’ARBRE est inscrit sur le site de l’Agence Régionale de la Biodiversité – ARB : https://www.arb-occitanie.fr

Regards croisés 2022

Samedi 22 octobre 2022 à 18h – Salle du Pic Saint-Loup à Beaulieu (34160)

L’Humanité face au déclin de la biodiversité

La salle du Pic Saint-Loup, mise à disposition par la commune, accueille une cinquantaine de personnes.  

En introduction, Jacqueline Taillandier, présidente de l’association, rappelle brièvement l’historique, les objectifs et les activités poursuivis depuis dix ans par l’ARBRE : animations par des spécialistes dans les écoles des deux communes, sorties botaniques, géologiques, ornithologiques et batraciens, plantations d’espèces méditerranéennes dans les deux parcs botaniques à l’occasion des naissances, création d’un sentier botanique dans les carrières de Beaulieu, conférences-débats, déplacements doux. 

Yves Caraglio, botaniste et chercheur au CIRAD, référent scientifique de l’association, présente les deux intervenants de la soirée : Mickael HEDDE, Directeur de Recherche à l’INRAe[1] et Alix Cosquer, chercheuse du CNRS[2] au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive de Montpellier.


Mickael Hedde a centré son propos sur la vie du sol à travers un diaporama disponible sur le site Internet d’ARBRE : Présentation de Mickael Hedde.pdf

Les premières images nous sensibilisent sur la notion de sol qui à première vue se présente comme une surface plate, uniforme et artificialisée. Quand on décape les premiers centimètres on découvre un volume complexe et très diversifié, organisé en horizon : dans 90 % des cas un sol c’est ça avec une formation sur des milliers d’années. Les deux photos suivantes montrent un ours blanc, un loup, un éléphant, un papillon… perçus par le plus grand nombre comme la biodiversité terrestre alors que dans 99,9 % elle est constituée d’algues, amibes, mille pattes, tardigrades, vers de terre, bactéries et champignons… Ainsi un quart des espèces vit dans le sol. Elles sont de tailles diverses, de la mégafaune à la microfaune.

A partir des années 1970 les scientifiques ont décrit les organismes du sol. Mais l’intervenant rappelle que Darwin à la fin du 18ème siècle passait plus de temps à observer les vers de terre qu’à construire sa théorie de l’évolution.

L’objectif était de repérer toutes les espèces de vers de terre. Au fil des années on en a dénombré une centaine dans la région de Montpellier mais seulement 22 en Guyane avant 2010 et 144 depuis ce qui fait un total de 166 espèces pour ce seul département ultramarin. Plus c’est petit, moins on connaît. Un graphique montre les espèces connues et les espèces probables à découvrir en fonction de la taille des organismes. 20 nouvelles espèces ont été décrites en France depuis 2019.


[1]    Institut National de la Recherche Agronomique et Ecologique[2]    Centre National de la Recherche Scientifique

Au début des années 1970, un chercheur montpelliérain, Marcel Boucher, a parcouru la France avec un camping-car pour faire des repérages de vers de terre qu’il notait sur une carte (1400 points au total). Ce serait intéressant de revenir sur ses pas pour voir ce qu’il en est cinquante ans plus tard. Les changements de pluviométrie en forêt ont des effets sur les vers de terre. Le climat a modifié leurs communautés qui doivent s’acclimater. Ainsi dans le Massif Central, entre 1972 et 2022 des espèces sont remontées en altitude. On constate aussi des invasions biologiques avec des espèces non indigènes.

A la suite des grandes glaciations anciennes, l’Amérique du Nord était dépourvue de vers de terre. Ils sont arrivés plus tard par les bateaux lestés avec du sol ce qui a entraîné des modifications au niveau des cultures et la volonté des américains, à la différence des européens, de tuer les vers de terre…

La biodiversité est menacée par le travail du sol et l’utilisation de pesticides qui modifient les réseaux trophiques des sols agricoles.

Avec l’urgence de l’anthropocène on continue à découvrir de nouvelles espèces de collemboles dans les névés des Pyrénées mais les névés vont disparaître…

Un dessin montre les facteurs d’appauvrissement des sols: changement d’affectation des terres, espèces envahissantes, perte de la biodiversité de surface, pratiques non durables de la gestion des sols, pollution, changement climatique, imperméabilisation des sols et urbanisation, feu sauvage, dégradation des sols.

Il est difficile de dire quand le système commence à s’écrouler. Il y a un capital à conserver pour ce que l’on connaît et ce que l’on ne connaît pas. Il faut repenser l’agriculture, faire un pas de côté, limiter les intrants et pour arrêter cette érosion, sensibiliser, plaider pour la biodiversité cachée, gérer durablement.

On peut consulter sur le diaporama des documents produits par la FAO[1] sur les causes d’appauvrissement des sols et les remèdes proposés ainsi qu’une vidéo.

En complément Mickael Hedde évoque une étude menée en Allemagne sur une durée de 50 à 70 ans concernant la perte des insectes (nombre et fonction). Aujourd’hui on a identifié environ 4 000 espèces de vers de terre connues. Il y en aurait 6 000 à 10 000. Pour cela on fait appel à la modélisation. Jusqu’ici on sacrifiait des animaux pour les identifier. On dispose aujourd’hui des méthodes moins invasives (scanners et signatures génétiques).


[1]    Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

A la fin de ce premier exposé, Yves Caraglio assure l’intermède avec la seconde intervenante en observant que nous marchons sur le sol en ignorant sa composition alors que tout le système est peut-être en train de s’effondrer.


Alix Cosquer prend la parole pour parler des aspects humains et environnementaux suite aux bouleversements climatiques et de dégradation de la biodiversité. Son diaporama est également disponible sur le site Internet d’ARBRE : Présentation de Alix Cosquer.pdf

Elle propose de penser notre lien à la nature. Il va falloir changer nos manières de vivre avec des actions rapides et de grande envergure (cf. le rapport du GIEC[1] de juin 2021).

Elle déplore une forte inertie face aux enjeux environnementaux. Cette détérioration serait due à la diminution du contact avec la nature, un éloignement physique et psychique. Elle s’interroge sur les relations que nous entretenons avec le vivant compte tenu des transformations sociales (sédentarité, transports, urbanisation, multiplication des écrans…). La nature serait de moins en moins présente dans notre vie. Plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes et en France cette proportion atteint les trois quarts. L’expérience serait de plus en plus indirecte et procurerait moins d’émotion. Elle évoque une amnésie générationnelle environnementale.

Elle tempère son propos en constatant que les enjeux environnementaux sont mieux connus surtout par les jeunes. On a pu constater pendant l’épidémie de Covid un phénomène d’attrait maintenu pour la nature et l’émergence d’un mouvement de fond avec le désir pour une partie de la population de s’installer ailleurs que dans les villes.

Il faut aussi s’interroger sur les effets de la nature sur notre santé et le bien être humain. Des études très documentées ont émergé ces dix dernières années. On relève un grand nombre d’effets positifs :

  • un effet physiologique bienfaisant sur l’activité cérébrale, la diminution du stress et des troubles anxieux,
  • une amélioration de l’humeur, de l’attention, de la mémoire et de la créativité,
  • des bénéfices sociaux avec une baisse des inégalités sociales, de santé.

La sylvothérapie permet une expérience multisensorielle et une meilleure connaissance des arbres. 


Le public prend la parole.

En milieu scolaire il y a un réaménagement des cours d’école. Alix Cosquer a constaté que les enfants avaient des relations plus faciles avec les insectes qu’avec les végétaux.

Des auditeurs questionnent : Il faudrait peut-être commencer par s’interroger sur ce que c’est que la nature ? Fait-on partie de la nature ?  La nature parle à tout le monde mais il faudrait apprendre aux jeunes comment une graine pousse.

Les discussions se poursuivent autour d’un apéritif dînatoire offert par l’association.


[1]    Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat

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Régine Paris
avec la relecture d’Yves Caraglio

Regards croisés 2022

Samedi 22 octobre 2022

L’humanité face au déclin de la biodiversité

L’Association Restinclière Beaulieu pour le Respect de l’Environnement vous propose la 10e édition de Regards croisés « L’humanité face au déclin de la biodiversité » dans le cadre de la thématique annuelle 2022 sur la Biodiversité.

Nous recevrons Mickaël Hedde, directeur de recherche en écologie des sols à l’Inrae dans l’Unité Mixte de Recherche Eco&Sols à Montpellier. Il est spécialisé dans la macrofaune du sol, de ses interactions avec d’autres organismes et sur les conséquences sur la vie du sol.

L’autre partie de la soirée consistera à confronter la perception de la biodiversité, sa perte et ses impacts sur notre quotidien. La présentation de la biodiversité du sol, une diversité cachée sera un thème privilégié pour ces échanges avec Alix Cosquer qui est chercheuse en psychologie environnementale et psychologie de la conservation au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE, CNRS), à Montpellier.  Elle est spécialiste des interactions entre individus et environnements naturels.

Le rendez-vous est donné le samedi 22 octobre à 18 h dans la salle municipale de l’esplanade du Pic Saint Loup à Beaulieu.

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Sortie dans les vignes

Samedi 9 avril 2022

Dans le but de démarrer le projet d’élaboration d’un atlas de la biodiversité pour les communes de Beaulieu et Restinclières, présenté et approuvé lors de son assemblée générale du 28 janvier 2022, l’association A.R.B.R.E a invité toutes les personnes volontaires à participer à une sortie printanière dans les vignes de Beaulieu.

Cette sortie fait suite à une première escapade le 20 mars dernier en milieu urbain dans les rues de Restinclières. D’autres sorties sont programmées dans la garrigue, les bois et en milieu humide.

28 personnes étaient au rendez-vous de la Chapelle à Beaulieu. A 16 heures, le groupe chemine en direction de la plaine de Beaulieu, au lieu-dit Les Piochs.

Photo : Patrick Paris

Pour cette sortie particulière qui sera suivie, le vendredi 22 avril à 19h, d’un atelier d’initiation à la fabrication d’un herbier, Yves Caraglio a invité Caroline Loup, responsable de l’herbier de Montpellier, l’un des trois plus beaux herbiers de France. Cette spécialiste donne des conseils pour la cueillette des échantillons de plantes, à déposer soigneusement dans des sachets avec l’indication de la date et de l’endroit de la récolte. 14 personnes s’inscrivent pour l’atelier du 22 avril.

Photo : Patrick Paris

Il a été demandé au préalable aux participants de télécharger l’application Pl@ntNet pour commencer la collecte photographique et la géolocalisation des arbres et des plantes de leur choix. Tout au long de la promenade, il était possible de solliciter une aide pour se familiariser avec l’application et transmettre les photos au groupe ARBRE34160 constitué à cet effet dans l’application.

Nous sommes dans une vigne en culture conventionnelle qui va passer prochainement en culture biologique et à proximité d’une petite parcelle cultivée en bio.

Photo : Patrick Paris

Une vingtaine de personnes ont contribué à la collecte photographique des plantes présentes dans la vigne et à ses abords et un premier inventaire a pu commencer : thym commun, ophrys, euphorbe, coronille, véronique des champs, chêne kermès, cytise de Galiano, poirier à feuilles d’amandier, genêt scorpion… Yves invite les promeneurs à poursuivre la collecte lors de leurs sorties personnelles pour obtenir le maximum de données qui feront ensuite l’objet d’une cartographie partagée.

À l’occasion de ces sorties, nous avons mis en place un compte Instagram, ARBRE34160, pour permettre d’échanger et de rendre compte de l’avancée de l’inventaire ainsi que d’annoncer des sorties « inventaires » spontanées.

Le beau temps et la bonne humeur étaient aussi au rendez-vous de cette activité ludique en plein air.


Régine Paris avec la relecture d’Yves Caraglio

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Les plantes dans la ville !

Compte-rendu de sortie en milieu urbain

Dimanche 20 mars 2022

La sortie de ce dimanche était focalisée sur deux actions : les plantes rudérales et les premiers pas dans l’utilisation de l’application Pl@ntNet dans le cadre du projet d’atlas de la biodiversité communale entrepris par l’association.

Malheureusement pour la sortie, mais pas pour la nature, la pluie était au rendez-vous ! Les sept botanistes en herbes présents ont arpenté les trottoirs des rues de Restinclières à la recherche de fissures dans le béton, d’interstices aux bords des plaques du pluvial, toutes zones propices à capturer des graines, conserver de l’humidité et de la matière organique : une bénédiction pour tout un cortège de plantes que l’on nomme des rudérales. Ces plantes sont capables de germer et se développer dans les moindres petits espaces entre béton et asphalte.

Chacun des participants, armé de son téléphone mobile et de l’application Pl@ntNet, a pu dénicher et identifier plus ou moins sûrement une vingtaine d’espèces sur quelques mètres linéaires de trottoir. La diversité sur ces zones a priori ingrates surprend toujours.

Nous en avons profité pour bien donner les rudiments de l’utilisation de l’application. Nous avons créé un groupe « ARBRE_34160 » dans Pl@ntNEt afin de pouvoir échanger les observations et avoir une rapide cartographie des lieux et espèces observées.

Nous referons une initiation à l’application d’identification des plantes à chacune des sorties pour les nouveaux venus.

Prochaine sortie : samedi 26 mars à 18h30 au parking des Carrières pour l’écoute et observations des Batraciens. 

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Texte et photos : Yves Caraglio

Mieux appréhender les virus : ennemis, mais pas que… 

Synthèse et vulgarisation des articles par Jean-Luc Bourdenx

Nous considérons souvent (trop souvent) que la vie est une compétition dans laquelle le virus serait un tueur d’Homme. La connaissance que nous avons des virus est plus que parcellaire, ce qui nous conduit généralement à des réactions de peur ou de distance. La pandémie Covid que nous vivons aujourd’hui n’échappe pas à cette règle en renforçant notre imaginaire négatif sur les virus, en dehors de toute logique ou recul suffisant sur ce « microbe ». Les quelques éléments captés sur la toile dans cet article devraient vous permettre de mieux appréhender ce monde de l’infiniment petit. 

Nous assimilons les virus et les bactéries à la même chose en les regroupant sous le terme de « microbes ». La réalité est toute autre, à commencer par la taille, car un virus mesurera en moyenne 1.000 fois moins qu’une bactérie, elle même 100 fois plus petite qu’un cheveu.

En savoir Plus (1):

  • Homme > mètre
  • Cheveu < 100 micromètres   =  0,000 1 mètre
  • Bactérie ~ 10-6 m ou µm-micromètre =  0,000 001 m
  • Virus ~ 10-9 m ou nm-nanomètre =  0,000 000 001 m
  • Atome ~ 10-10 m ou Å-angström =  0,000 000 000 1
  • Noyau atomique ~ 10-15 m ou femtomètre = 0,000 000 000 000 001 mètre

Le virus synonyme de maladie

Ce monde étrange de l’infiniment petit nous est encore quasiment méconnu. Aussi, dans notre imaginaire collectif le virus reste synonyme de maladie, de dangers et de mort, car nous n’en avons connaissance que par l’apparition de grandes pandémies qui ont tué dans l’histoire récente (et donc encore très présente dans notre mémoire collective) des millions de personnes.

En savoir Plus (2):

  • Dans un passé récent (pour l’humanité) la grippe Espagnole, entre 1918 et 1921, tue 50 millions de personnes (~400.000 en France). Soit, à cette époque, 2,7 % de la population mondiale (~1,8 milliard d’humains).
  • Celle de 1957 (grippe asiatique) a fait 2 millions de morts et celle de 1968 (grippe de Hong Kong), 1 million
  • La variole fera plus de 300 millions de morts au XXème Siècle (source OMS).
  • Le SIDA, V.I.H. ~30 millions de pers.
  • Aujourd’hui le SARS-CoV2, en deux années, aura « officiellement » tué près de 5,5 millions de personnes dans le monde (>123.000 fin décembre 2021 en France).
  • D’autres virus, comme EBOLA, sont aussi bien connus pour avoir décimés des populations locales, en particulier en Afrique. La rage continue à tuer près de 59 000 personnes par an.

Dès le XVIe siècle, c’est Ambroise Paré (chirurgien du roi et des champs de bataille) qui lui attribue ce nom, emprunté au latin « vīrus : venin, poison, proprement suc des plantes ».

Le virus, ce microbe méconnu

Sur près de 10.000 milliards de milliards de milliards de virus, nous n’en connaissons que 10.000 différents. Et parmi les 3.600 espèces décrites par la communauté scientifique, seulement 129 sont pathogènes pour l’homme

En savoir Plus (3):

  • On estime qu’il existe 1031 (1 et 31 zéros derrière soit 10 milles milliards de milliards de milliards) virus différents dans le monde, soit une diversité bien supérieure à celle cumulée des organismes des trois règnes du vivant
  • Une personne abrite plus de 3.000 milliards de virus dans son corps.
  • Nous inhalons chaque seconde environ 3.000 virus.
  • Une cuillère à café de salive humaine contient environ cent million de virus.

C’est dire donc notre ignorance (ce qui explique par ailleurs en grande partie notre peur) quant à cet agent infectieux qui, selon la majorité des biologistes, ne fait pas partie du règne du vivant.

En savoir Plus (4):

  • Les virus sont considérés à la limite des êtres vivants, car ils ne sont pas des véritables cellules.
  • Contrairement à la bactérie, il ne respire pas, ne peut avoir de mouvement propre, il ne grandit pas et ne peut se reproduire seul. 
  • Parasites obligatoires, ils ont besoin pour se reproduire de l’aide d’une cellule animale, végétale ou bactérienne qu’ils doivent infecter.

La plupart des virus que nous respirons ne font que transiter dans nos corps et sont des virus spécifiques des plantes. Par contre, les virus qui « décident » de s’installer dans nos corps sont des virus spécifiques aux bactéries de notre microbiote.

En savoir Plus (5) « Source Wikipédia » :

Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, microchampignons, protistes) qui vivent dans un environnement spécifique, chez un hôte ou une matière. Ces micro-organismes peuvent être présents sans impact sur leur hôte (commensalisme) ou entrer en interaction étroite avec lui (mutualisme, parasitisme non létal). Chez les animaux, la communauté microbienne la plus étudiée est le microbiote humain qui est très varié (microbiote intestinal, vaginal, cutané…).

Les virus partenaires de l’évolution de la vie sur terre

Les virus semblent être à l’origine de l’évolution de tous les êtres vivants qu’ils sont capables d’infecter. Certains scientifiques affirment même qu’ils pourraient être à l’origine de l’apparition de la molécule d’ADN et même du noyau cellulaire.

Ils ont ainsi contribué (et continuent à le faire) à l’évolution des êtres humains. On estime qu’environ 8% de notre génome dérive de gènes viraux qui ont été intégrés lors de notre évolution. Certains de ces gènes d’origine virale ont même joué un rôle crucial, en particulier en nous permettant de développer la faculté de créer du placenta, assurant ainsi la capacité de la plupart des mammifères de donner naissance à un stade de développement avancé. Au moment où le virus injecte son matériel génétique dans une cellule, soit elle meurt, soit elle évolue.

En savoir plus (6) :

  • Soit la cellule hôte se met à répliquer de nouveaux virus et meurt. Il existe des virus qui se multiplient spécifiquement dans les cellules tumorales (cancer, conduisant inexorablement à leur destruction).
  • Soit elle continue à exister en intégrant dans son matériel génétique celui du virus. Les virus sont ainsi des « bricoleurs » génétiques naturels, car ils sont capables d’insérer leur matériel génétique dans le génome des êtres vivants, ou d’interagir avec certains gènes des cellules hôtes et modifier leur emplacement. De cette façon, les virus contribuent à l’évolution de tous les êtres vivants qu’ils sont capables d’infecter.

L’Homme responsable de l’apparition des pandémies

Selon certains chercheurs l’humanité a connu de nombreuses crises liées à notre comportement et nos activités. L’ONU, souligne que 75 % de toutes les maladies infectieuses (pour l’Homme) émergentes nous sont transmises par les animaux et sont toutes liées à l’activité humaine aujourd’hui, mondialisée : démographie, déforestation expansion agricole, production intensive, mondialisation du commerce, globalisation des activités humaines, rapidité des transports et multiplication des échanges commerciaux (qui permettent aux virus de passer, en quelques heures, d’un continent à l’autre).

En réponse à notre impact sur les écosystèmes, les virus :

  • s’adaptent grâce à son extraordinaire capacité de mutation à leur nouvel environnement, 
  • changent d’hôtes (s’ils disparaissent ou s’ils rencontrent de nouveaux hôtes propices à leur propagation), se transmettent ainsi par contact direct avec des élevages intensifs et ou des hommes jusqu’alors hors de leur portée, 
  • se répandent par nos modes de connections aujourd’hui mondiaux. 

Le réchauffement climatique et la fonte du permafrost font également craindre l’émergence de virus que l’homme moderne n’a même encore jamais croisés.

En savoir plus 7:

François Renaud (Directeur de recherche au CNRS) : « Nous avons déjà connu plusieurs crises sanitaires majeures liées à la modification de notre environnement et à la confrontation à de nouveaux parasites potentiellement dangereux pour nous.Dans l’histoire de l’humanité :

  • Au Néolithique, il a 12.000 ans, le phénomène de sédentarisation et l’apparition de l’élevage ont provoque le transmission à l’homme de pathogènes initialement présents dans le bétail, comme la variole, la diphtérie ou la rougeole.
  • Entre l’an 1 000 avant Jésus-Christ et le Moyen Âge, le développement du commerce avec l’Asie, les guerres et les sièges de villes ont favorisé l’apparition de la peste (qui est une bactérie) en Europe et les grandes épidémies que l’on connaît.
  • La troisième crise sanitaire est liée à l’arrivée des Européens en Amérique du Sud, car ils ont amené des pathogènes avec lesquels les Indiens n’avaient jamais été en contact, provoquant une véritable hécatombe dans les populations indigènes.
  • L’industrialisation et le développement des villes, la précarité, etc., ont favorisé l’émergence ou la réémergence de pathogènes comme le choléra et la tuberculose (maladies bactériennes)aux XIXe et XXe siècles. 
  • La crise que nous connaissons aujourd’hui, la cinquième du genre, est encore différente (mondialisation des échanges, démographie, modes de production, impact sur l’environnement… »
  • L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a été le résultat de pertes forestières qui ont entraîné des contacts plus étroits entre la faune sauvage et les établissements humains
  • L’émergence de la grippe aviaire a été liée à l’élevage intensif de volaille 
  • Le virus Nipah, identifié en 1998, est issu de chauves-souris frugivores dont l’habitat est perturbé par la déforestation de l’île de Bornéo en vue de planter des palmiers à huile. Les chauves-souris migrent alors vers les côtes de Malaisie où prospèrent des cultures industrielles de manguiers, au milieu de fermes porcines. En état de stress, elles excrètent encore plus les virus dont elles sont porteuses, lesquels contaminent les cochons, lesquels infectent les ouvriers agricoles, puis les employés des abattoirs de Singapour où les porcs sont exportés. Pour l’instant, la chaîne de contamination est assez facilement stoppée au prix de l’extermination des animaux, par centaines de milliers.

Focus sur les virus bactériophages.

La grande majorité des virus connus (et inconnus) s’attaquent aux bactéries. Ils sont appelés bactériophages, c’est-à-dire des mangeurs/tueurs de bactéries, régulant ainsi leur nombre. Au bout de quelques dizaines de minutes après l’infection, plusieurs centaines de « jeunes » virus vont se former et faire littéralement éclater la bactérie.

Ils ont ainsi un rôle prépondérant dans l’écosystème marin. Ils jouent par exemple un rôle clef dans la régulation du climat, en particulier sur le stockage du carbone, ou assurent aussi la régulation de bactéries tueuses pour l’homme (Choléra). Ils sont à l’origine de l’évolution de la cyanobactérie Synechoccus qui a acquis certains de ses gènes responsables de la photo synthèse, source aujourd’hui de la production de 10% d’oxygène sur terre.

En savoir plus (8):

Les océanographes estiment que les virus tuent entre 15 et 40% de toutes les bactéries présentes dans les océans, bactéries qui représentent 90% de la biomasse des océans. Ces « génocides » constituent, par leur enfouissement au fond des océans (sédimentation), un formidable piège à carbone estimé à un milliard de tonnes de carbone chaque jour.Il a été démontré également que sans les virus tueurs, la bactérie Vibrio cholerae, plus connue sous le nom de Choléra et qui infecte 4 millions personnes/an et en tue 100.000, se multiplierait de façon exponentielle et infecterait le monde entier.

La phagothérapie

On doit au français Félix d’Hérelle (1873-1949), pendant la première guerre mondiale, la découverte des bactériophages à l’Institut Pasteur de Paris. Il pense aussitôt à les utiliser pour combattre les infections bactériennes. Mais la découverte des antibiotiques dans les années 1920 coupe court au développement de la « phagothérapie ». Les pays occidentaux privilégient alors l’antibiothérapie au détriment de la phagothérapie traditionnelle. Pourtant, cette dernière reste toujours employée et développée dans les pays de l’ancienne Union soviétique.

Depuis les années 1990, l’utilisation des bactériophages est reconsidérée dans de nombreux pays, devant le double constat du développement inquiétant des infections nosocomiales à bactéries multirésistantes, et de l’absence de nouveaux antibiotiques efficaces.

En savoir plus (9)

À partir des années 2000, des applications apparaissent non seulement dans le domaine médical, mais aussi dans les secteurs dentaire, vétérinaire, agricole et environnemental ou encore agroalimentaire. Depuis 2006, la Food and Drug Administration (l’administration américaine des produits alimentaires et médicamenteux) a autorisé l’usage de produits basés sur les phages en agroalimentaire, et en particulier le « Listex » : des phages qui s’attaquent aux bactéries responsables de la listériose.

L’Union soviétique concentrait toute sa production de phages à Tbilissi (Georgie), à l’Institut Eliava. A la chute de l’URSS, l’activité a perduré et de nombreuses cliniques accueillent des patients venus du monde entier, afin de traiter des bactéries résistantes aux antibiotiques. Toutefois, sans doute sous la pression du lobbying de l’industrie du médicament et des antibiotiques, cette technique tarde à se mettre en place en Europe. Des associations et groupements de patients et de médecins militent pour une plus large utilisation en France.

A noter que le 23 décembre 2021, une société nantaise a enfin obtenu de l’Agence nationale de sécurité du médicament, l’autorisation de réaliser un essai clinique de thérapie à l’aide de phages. Une première en France. 

Conclusion :

Nous commençons tout juste à appréhender la richesse et les interactions de l’environnement, Véritable « Terra incognita », dans lequel nous évoluons depuis notre apparition sur Terre. 

Les virus, sources d’innovations génétiques, inventent à tout moment (fruit du hasard de leurs rencontre et du partage de leurs gènes) de nouveaux gènes et de nouvelles fonctions. 

Ils enrichissent ainsi le patrimoine génétique des trois règnes majeurs du vivant : bactéries, virus, archées, eucaryote (dont Animaux (nous), Champignons et Plantes)… 

Ils peuvent être nos alliés dans la lutte contre les bactéries pathogènes.

Dans notre représentation « darwinienne » de compétition entre toutes ces formes de vie, nous écartons la logique de symbiose ou une coopération entre entités spécialisées. Pourtant, nous sommes partie prenante de « ce tout ». 

Aujourd’hui par notre comportement (démographie mondiale, déforestation, suppression des habitats naturels et des écosystèmes, mondialisation, réchauffement climatique), nous intervenons profondément dans la transformation de l’environnement dans lequel nous vivons. 

La vitesse de cette modification n’a jamais été aussi rapide et entrainera inévitablement l’apparition future de pandémies du même genre que celle que nous subissons depuis deux années. 

Les coûts engendrés par ces pandémies sont sans commune mesure avec les profits initiaux générés (à court terme) par nos modes d’organisation et de consommation. 

Ceci amène certains scientifiques ou organisations mondiales (telle que l’ONU) à prôner la fin de l’emprise délétère du modèle économique dominant sur les écosystèmes.

La recherche et la connaissance n’en sont qu’à leurs balbutiements. Gageons que l’avenir de notre espèce sur terre ne peut s’affranchir d’une meilleure connaissance de l’ensemble de ces interactions en particulier avec la sphère virale. Un sacré challenge donc pour les générations à venir ! Alors pour paraphraser un ami (Beaulieurois) et bien connu des lecteurs de romans policiers : Vive donc le virus de la recherche !





Infectious mono

Pour aller plus loin: bibliographie & sources

Les Virus 

Le Monde : Publié le 28 mai 2012 – Les humains sont apparentés aux virushttps://www.lemonde.fr/passeurdesciences/article/2012/05/28/les-humains-sont-apparentes-aux-virus_5986230_5470970.html

Futura science : Publié le 04/09/2021https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/biologie-microbe-virus-bacterie-difference-7123/

Cours IFSI étudiants en soins infirmiers – Infectiologie et hygiène : Les micro-organismes pathogènes Publié le 15.09.16 – https://www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/cours/cours-ifsi-infectiologie-hygiene-micro-organismes-pathogenes.html

Encyclopédie de l’environnent https://www.encyclopedie-environnement.org/zoom/virus-des-oceans/

Science et vie : 19 mars 2021Microbiote intestinal : un immense réseau de relations entre virus et bactéries

Infravies -Le vivant sans frontièresThomas Heams – Éditions du Seuil, 2019,

Les virus : phages des bactéries

Techno-science.net – Publié le 26/10/2021 Des virus infectant des bactéries : quand les virus deviennent nos amishttps://www.techno-science.net/actualite/virus-infectant-bacteries-quand-virus-deviennent-amis-N21354.html

WikipédiaPhagothérapiehttps://fr.wikipedia.org&#8230;

WikipédiaFélix d’Hérellehttps://fr.wikipedia.org&#8230;

France InfoPhagothérapie : des chercheurs décryptent comment les virus peuvent tuer des bactéries – Publié le 08/07/2016 – https://www.francetvinfo.fr/sante/decouverte-scientifique/phagotherapie-des-chercheurs-decryptent-comment-les-virus-peuvent-tuer-des-bacteries_1537779.html

Le Monde – Publié le 14 juin 2012 – Les phages, des virus guérisseurs -https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/06/14/les-phages-des-virus-guerisseurs_1718745_1650684.html

Science News : October 21, 2021Research identifies new family of marine ‘megaphages’ https://www.sciencedaily.com/releases/2021/10/211021121037.htm

Sciences et Avenir avec AFP le 20.03.2019Les virus phages, une alternative aux antibiotiques à nouveau considérée https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-virus-phages-une-alternative-aux-antibiotiques_132284

Portail d’information sur la biodiversité et l’agriculture dans l’océan Indien – 24/02/2021http://www.agriculture-biodiversite-oi.org/Actualites-du-portail/Actualites-du-portail/Les-bacteriophages-Une-solution-de-biocontrole-contre-le-fletrissement-bacterien

France culture : Les bactériophages au secours de l’antibiorésistance https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-sciences/le-journal-des-sciences-du-mardi-26-octobre-2021

Pandémies – L’Homme et sa responsabilité.

ONU – Programme pour l’environnement – 8 Avril 2020https://www.unep.org/fr/actualites-et-recits/recit/six-faits-qui-soulignent-le-lien-entre-nature-et-coronavirus

Marie Monique Robin – La fabrique des pandémies- Aux éditions La découverte « Nous sommes entrés dans une ère d’épidémies, de pandémies et de confinements chroniques » – Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire

François Renaud (CNRS) – Quand l’homme favorise les épidémies https://lejournal.cnrs.fr/articles/quand-lhomme-favorise-les-epidemies

Ça m’intéresse – Pandémies : voilà pourquoi nous sommes tous responsables

L’interface de l’homme sur la biodiversité. Un lien direct avec les pandémieshttps://www.agirinfo.com/actualites/agrinews/detail/ttnews/linterference-de-lhomme-sur-la-biodiversite-un-lien-direct-avec-les-pandemies/