Figuier
INSÉPARABLE DU BLASTOPHAGE
À QUOI RECONNAÎT-ON LE FIGUIER ?
À SES FRUITS SAVOUREUX ET SON FEUILLAGE REMARQUABLE
Nom latin : Ficus carica
Famille :Moracées
Hauteur : 2 à 10 mètres selon la variété
Cultivé depuis des millénaires autour du bassin méditerranéen, cet arbre majestueux peut vivre 300 ans. Il s’agit d’un des premiers arbres fruitiers domestiqués.
Ses feuilles caractéristiques, grandes et larges, sont composées de 3 à 7 lobes arrondis et profonds, à bord lisse. Sur le dessus, elles sont rugueuses et d’un vert franc pouvant virer au jaune. Sur le revers, elles sont plus claires et veloutées.
Son bois est tendre, son écorce lisse. Il s’adapte à tout type de sol, mais s’épanouit particulièrement bien sur les sols calcaires et se contente de faibles pluies. C’est pourquoi on peut le rencontrer dans la garrigue, ou même sur des ruines ou des rochers.
Selon les variétés, les figues poussent à différentes périodes. Pour des figues mûres en été, on observe la floraison au mois de mai. Les fleurs poussent à l’intérieur de la figue : en réalité, la figue est une inflorescence contenant à la fois les fleurs et les fruits. Les botanistes l’appellent « sycone ».
Les petites graines (ou « akènes ») que l’on trouve dans la figue constituent les fruits à proprement parler. En général, on récolte les figues en juilletet en août. Mais il existe aussi des figues mûres au printemps ou à l’automne. Seul le figuier femelle est cultivé et produit des figues comestibles : le figuier mâle ou Caprifiguier produit des figues qui tombent avant maturité.
Ainsi, lorsque l’on mange une figue, on ne mange pas seulement le fruit (les grains) mais aussi les restes de la fleur (les filaments roses) ! Il en existe 250 variétés comestibles, que l’on peut répartir en trois groupes de couleurs : blanches/vertes, grises/rouges, noires/violet foncé.
Les figues sont appréciées fraîches ou séchées, mais aussi en confiture et dans de nombreuses recettes salées et sucrées. Elles possèdent une riche valeur nutritive. Aujourd’hui, les figues séchées sont consommées par les sportifs pour leur haute teneur énergétique. Durant l’antiquité, les athlètes en étaient déjà friands lors des périodes olympiques !
Recette pour une vitalité olympienne : les boules d’énergie
Prenez des figues séchées, des amandes, une banane et un peu de miel. Adaptez à vos envies en ajoutant raisins secs, graines de lin ou de sésame, cacao… Mixez le tout jusqu’à l’obtention d’une pâte. Malaxez-la pour confectionner des petites boules. Laissez au réfrigérateur au moins une heure. A déguster avant ou après l’effort.
Véritable symbole des civilisations méditerranéennes, on retrouve le figuier dans de nombreux mythes. Ses fruits charnus évoquent l’abondance et la fertilité.
On dit qu’il s’agissait du fruit préféré de Cléopâtre. Les Égyptiens se servaient de son bois pour fabriquer des stèles funéraires et les caisses renfermant les momies. Ils le représentaient sur les tombes pour protéger les défunts.
Chez les Romains, on dit que c’est sous un figuier que Romulus et Rémus auraient été allaités par une louve.
Dans le récit biblique de la Genèse, il n’est pas précisé la nature du fruit défendu, celui qui pousse sur l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. De nombreuses traditions considèrent qu’il s’agit du figuier. Selon elles, le fruit défendu du jardin d’Eden ne serait donc pas une pomme mais…une figue ! Adam et Ève auraient ensuite utilisé les feuilles du figuier pour cacher leur nudité.
Le figuier produit un suc laiteux que l’on appelle latex, dont les usages médicinaux remontent à l’antiquité. Ses feuilles et ses figues sont également à la base de nombreux remèdes.
QUI EST LE BLASTOPHAGE ?
UN INSECTE PETIT MAIS INDISPENSABLE
Nom latin : Blastophaga psenes
Famille : Agaonidae
Taille : 2 mm
Le blastophage est un insecte minuscule, parent des guêpes et des abeilles. La femelle est noire et le mâle est jaunâtre. La femelle est pourvue d’ailes irisées. Le mâle, plus petit, n’a ni antennes, ni ailes, mais de puissantes mandibules.
Il est difficile d’observer ces insectes, qui passent le plus clair de leur vie dans les figues. Cependant, au mois de mai ou de juin, vous pouvez peut-être avoir la chance de les apercevoir subrepticement hors de leur cachette.
Le blastophage a un rôle indispensable dans la pollinisation du figuier. En effet, les blastophages femelles transportent le pollen vers les fleurs des figuiers femelles et c’est dans les fleurs des Caprifiguier que les femelles pondent leurs œufs. Les figues des figuiers femelles sont remplies de fleurs qui ne voient jamais le jour et n’ont d’autre espoir que la visite de l’insecte pour lui apporter le pollen tant attendu et nous régaler enfin de leur fruit.
MAIS POURQUOI LE BLASTOPHAGE ET LE FIGUIER SONT-ILS INSEPARABLES ? ILS NE PEUVENT PAS VIVRE L’UN SANS L’AUTRE !
Le blastophage et le figuier vivent en symbiose : ils tirent chacun un bénéfice de l’autre. Mais cela va plus loin : les deux inséparables dépendent totalement l’un de l’autre ! Le blastophage est le seul insecte qui peut polliniser le figuier. Et le figuier est le seul arbre où le blastophage peut se reproduire.
Il existe des figuiers mâles, (Caprifiguier) non cultivés et sauvages et des figuiers femelles cultivées ou sauvages. Chacun produit des figues qui contiennent à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles. Mais seules les fleurs femelles du figuier mâle peuvent accueillir les œufs du blastophage. La femelle Blastophage tente de déposer ses œufs également dans les fleurs femelles du figuier femelle. C’est un échec pour le blastophage, mais une réussite pour le figuier : car en essayant d’y pondre ses œufs, l’insecte pollinise les fleurs. Ainsi, le figuier mâle ne produit pas de fruits consommables par l’homme, mais il est essentiel pour permettre aux figuiers femelles d’en donner.
Comment la femelle blastophage parvient-elle à déposer ses œufs ? Sa morphologie lui permet de s’introduire dans la figue, mais souvent elle y perd ses ailes. Si vous observez le petit trou à l’extrémité de la figue (ostiole) à la bonne période, vous y apercevrez peut-être ce qu’il en reste : des paillettes irisées.
Les œufs sont pondus près des ovules des fleurs qui se transforment en galle contenant la larve. Une même figue sur le Caprifiguier contient donc un grand nombre de larves, mâles et femelles. Une fois arrivé à maturité, le mâle parvient à sortir de sa galle grâce à ses mandibules. Il part au plus vite à la recherche d’une femelle pour s’accoupler. Pour ce faire, il perce un trou dans la galle de la femelle, qui ne peut pas encore en sortir. Après l’accouplement, il aide la femelle à s’en extirper en agrandissant le trou, et l’aide à nettoyer ses antennes, sans quoi elle peut mourir.
Il est enfin temps de quitter la figue. Les femelles s’entraident pour sectionner les écailles qui condamnent la sortie de la figue et se chargent de pollen des fleurs mâles situées près de la sortie (ostiole). L’air entre alors dans la figue et les mâles meurent asphyxiés par l’air extérieur, pratiquement sans avoir vu le jour ! Les femelles volent vers d’autres figues pour aller pondre leurs œufs à leur tour, et ainsi polliniser le figuier.
QUELQUES QUESTIONS FRÉQUENTES… Où les femelles blastophages ont-elles récolté du pollen ?
Sur les fleurs mâles des figues où elles sont nées. En effet dans le Caprifiguier il y a des fleurs femelles dans le base de la figue, et des fleurs mâles près de l’ostiole.
Que fait la femelle après avoir quitté la figue ?
La femelle est attirée par l’odeur des fleurs femelles (sur figuier femelle et sur Caprifiguier) elle rentre dans une figue et va pondre ou essayer de pondre (selon figuier ou caprifiguier) la plupart du temps elle meurt à l’intérieur mais peut aussi arriver à ressortir et visiter une autre figue. Elle se déplace sur de courte distance dans un figuier et peut être transporté beaucoup plus loin sur d’autres figuiers par le vent.…