Archives du blog

Sortie nature

Sortie grenouilles – samedi 29 octobre 2016 – Carrière du génie

Vers 18h45, encadrés par deux spécialistes des batraciens, Karline et Jérémy, le groupe composé d’une vingtaine de personnes dont sept enfants, s’est dirigé vers la carrière du génie, équipé par Yves de récepteurs audio pour profiter des commentaires sur place.

Arrivés à proximité de la carrière ce fut l’étonnement de découvrir la présence de trois quads, dont les pétarades avaient sans doute provoqué l’altération des quelques pièces d’eau exploitables par les amphibiens ! Après quelques échanges un peu acides et un démarrage bruyant des intrus, nous avons persévéré pour tenter de découvrir quelques occupants discrets des mares nées des pluies abondantes de ces dernières semaines. Nous avons pu ainsi entendre un bref chant de Rainette méridionale à la recherche de sa dulcinée et puis plus rien. La nuit était tombée. Equipés de lampes, nous avons cheminé sans bruit pour tenter de découvrir les petits habitants de ce lieu unique.

1-rainette

Rainette méridionale ©K Martorel

A intervalles réguliers, Karline et Jérémy nous montraient des images des différentes espèces de grenouilles et crapauds familiers des lieux comme la Rainette méridionale de couleur verte avec parfois des variations de marron, le Crapaud calamite reconnaissable à sa ligne verte sur le dos et à son œil également vert, la Grenouille rieuse très abondante et plus trapue mesurant 10 cm et plus, le Triton marbré de couleur verte et noire avec une ligne orange sur le dos, le Triton palmé, qui tient son nom de la palmure très marquée chez le mâle, et le Pélobate cultripède, espèce plutôt rare en région.

Chemin faisant ils nous expliquaient que certains des amphibiens de la région peuvent se reproduire deux fois par an – au printemps et à l’automne – grâce à la douceur du climat et à condition de trouver un point d’eau. Les œufs sont alors déposés dans l’eau pour permettre aux têtards d’éclore dans un milieu aquatique où ils se développeront jusqu’à leur dispersion, sur terre. La ponte terminée les adultes rejoignent la terre ferme, notamment pour effectuer des migrations pré et postnuptiales ou encore pour leur hivernage. Ainsi les batraciens adultes ont d’une manière générale deux cycles de vie : une phase aquatique et une phase terrestre où ils se dispersent pour assurer le flux génétique, à la recherche d’autres points d’eau. De leur côté les têtards poursuivront leur croissance durant quelques semaines voire quelques mois selon les espèces. Certaines espèces comme le Pélodyte ponctué ou encore le Crapaud calamite sont caractéristiques des milieux pionniers et se développent plus vite.

La majorité des espèces désertent les mares avec poissons, ceux-ci prédatant les pontes et têtards. Toutefois, certaines espèces communes, telles que le Crapaud commun et la Grenouille rieuse ont su s’adapter : les têtards sécrètent des toxines dissuadant ainsi les poissons.

Tous les amphibiens (crapauds, grenouilles, tritons et salamandres) ont un régime alimentaire similaire. Ils se nourrissent d’insectes aquatiques, et notamment les larves des moustiques.

Ils respirent par la peau principalement, ce qui les expose aux risques de la pollution.

Au fil de notre observation nocturne nous avons découvert dans une minuscule mare quelques têtards de Pélodyte ponctué. Une petite fille a pu en récupérer trois dans une boîte. Elle pourra les conserver quelques jours avant de les remettre dans la mare.

Karline et Jérémy soulignent le fait que les mares de Beaulieu possèdent une importante richesse batrachologique. Rares sont les points d’eau avec autant d’espèces et qui plus est avec du Triton marbré et du Pélobate cultripède qui représentent deux espèces à enjeux en région.

La visite terminée, nous nous sommes donné rendez-vous au printemps pour de nouvelles découvertes.

Merci à Karline et Jérémy qui en dépit des intrus trouvés sur les lieux ont su nous intéresser au petit peuple des mares.

Régine Paris avec la relecture attentive de Jérémy Jalabert 🙂

 

Sortie nocturne

Résumé et photos

Quelques chants d’oiseaux ont remplacé le concert de grenouilles

groupeIl faisait encore jour samedi soir quand le groupe d’une trentaine d’adultes et sept enfants a pris le Chemin des Carrières de Beaulieu en compagnie de deux spécialistes pour aller à la rencontre des batraciens et des oiseaux nocturnes.
Conviés à cette sortie par l’Association ARBRE et la municipalité, ces amoureux de la nature ont bravé le froid d’une soirée fort peu printanière, équipés de torches, lampes frontales, jumelles et quelques filets. À l’approche de la carrière du Génie, le silence était presque total – aucun concert de grenouilles, à peine un bruissement de feuilles agitées par la brise et les trilles d’un rossignol dans un peuplier.

batracien 2Les mares, asséchées depuis peu (certains y avaient vu de l’eau cinq jours auparavant), abritaient encore quelques jeunes crapauds dissimulés sous des pierres. Que sont devenus les innombrables têtards qui frétillaient au fond depuis près d’un mois ?
Jérémy Jalabert, accompagnateur bénévole et spécialiste des batraciens, affirme que tous ne sont pas morts ; selon les espèces, certains ont eu le temps d’atteindre une taille suffisante pour aller grandir dans la nature environnante mais la reproduction de plusieurs autres est compromise par la sécheresse.

batracien 3Un minuscule pélodyte ponctué, sorti de sa cachette et brandi sur le bout de l’index, fait la joie des enfants ébahis avant d’être délicatement replacé sous une pierre.

 

 

Entre temps, le crépuscule a assombri les bois et quelques cris d’oiseaux nocturnes se font entendre. Karline Martorell, ornithologue, présente sur son portable quelques applications permettant de les reconnaître et fournit des explications détaillées sur les espèces présentes dans les carrières de Beaulieu : petit-duc scops, rossignol philomèle, engoulevent d’Europe – mais la nuit déjà tombée ne permet pas de les apercevoir.

Sur le chemin du retour, jérémy découvre un jeune représentant d’une espèce endémique qui traverse le sentier en sautillant – un simple crapaud de deux ou trois ans, avec ses gros yeux orange. Le triton palmé et le marbré, ou encore le crapaud calamite, qui fréquentent pourtant les carrières, ne se sont pas montrés ce soir-là mais la promenade était toutefois bien enrichissante, grâce aux commentaires appréciés des jeunes accompagnateurs.

batracien 1

L’article de référence

Rejoignez les 135 autres abonnés