Résultat de Recherche pour grenouille

Découverte des amphibiens 

Compte-rendu sortie nature du 24 mars 2023

Notre rendez-vous annuel a pu être honoré à 18h45 au lieu-dit « le lagunage » dans la plaine de Beaulieu, en l’absence d’eau dans la carrière du Génie où nous nous rendons habituellement.16 personnes dont deux enfants ont participé à cette sortie-découverte animée par Aurélia Dubois, naturaliste spécialisée en herpétologie (étude des reptiles et des amphibiens).  

Déroulé de l’animation

L’animation s’est déroulée en 3 étapes : 

  • un rappel général sur les amphibiens (cycle de vie, espèces, menaces, …) sous forme de jeux
  • un recherche auditive et visuelle des amphibiens (prospection terrestre et aquatique)
  • un bilan et une foire aux questions

Une histoire d’amphibien…

Avant de passer aux travaux pratiques, Aurélia rappelle quelques notions de base :


Il existe 39 espèces d’amphibiens en France dont 15 dans l’Hérault, tous protégés.

Le groupe des amphibiens se divise en deux catégories :

  • les « anoures » (sans queue) comme les crapauds et les grenouilles,
  • les « urodèles » (avec queue) comme les tritons et les salamandres.

Pour différencier les crapauds des grenouilles c’est facile. Il faut regarder :

  • la texture de la peau (lisse chez les grenouilles et granuleux chez les crapauds), 
  • la pupille (verticale chez les grenouilles et horizontale chez les crapauds)
  • taille des pattes (grande chez les grenouilles et petite chez les crapauds)
  • présence de glande derrière les yeux (absente chez les grenouilles et présente chez les crapauds)

Les amphibiens ont une vie en deux phases, à la fois aquatique et terrestre.

L’accouplement et la ponte s’effectuent généralement dans l’eau.
La ponte est annuelle, voir biannuelle dans notre région méditerranéenne (ponte de printemps et d’automne). Les œufs se transforment ensuite en têtard ou larve, puis une métamorphose s’opère jusqu’au stade adulte. On distingue plusieurs stades en fonction de la métamorphose. Ainsi les têtards qui n’ont pas de pattes au départ en acquièrent au stade 4, ce qui leur permettra une fois adultes de mener une vie terrestre.

Voici quelques espèces que l’on peut retrouver dans notre région :

  • le Pélobate cultripède qui possède de grands yeux et un chant très doux ressemblant à une poule. Cette espèce est en danger.
  • le Pélodyte ponctué avec ses pupilles en forme de gouttes d’eau et caractérisé par des petites taches vertes avec son chant caractéristique « deux boules de pétanques qui s’entrechoquent ». 
  • la Rainette méridionale différente de la Rainette verte qui possède un liseré noir s’arrêtant au milieu du flanc. Attention sa coloration est variable. Elle est généralement verte mais peut être brune ou exceptionnellement rose ou bleue.
  • le Crapaud calamite se différencie facilement du Crapaud épineux par sa ligne dorsale claire, sa pupille verte, ses grosses taches vertes et ses petites taches rouges. 
  • le Crapaud épineux, avec ses pupilles orangées et sa coloration beige marron. A ne pas confondre avec le Crapaud commun que l’on retrouve dans le nord de la France.
  • la Grenouille verte, espèce que l’on entend facilement en plein jour, qui peuple les fossés, les cours d’eau, les mares et les étangs. 
  • le Triton palmé. Le triton possède des branchies extérieures en phase larvaire. La femelle pond un œuf sur une feuille qu’elle replie dans un milieu aquatique (mare). On le différencie facilement des autres tritons par sa couleur beige/brune et ses palmures aux pattes.  

Photographies de quelques espèces : 

Nous ne verrons malheureusement pas de Salamandres
car c’est une espèce plutôt de milieu forestier et humide.
Animal mythique, le roi François Ier en avait fait son symbole.
Elle secrète une substance sur la peau qui ne présente pas de danger pour l’Homme.

Un petit jeu…

Aurélia propose à Pierre (7 ans) de participer à un petit jeu : il s’agit de repérer sur un tableau les différents stades de développement des amphibiens. Nous avons juste le temps de faire le cycle des Anoures que le vent se lève ! Les éléments du puzzle s’envolent… Nous bifurquons vite sur la prospection nocturne en espérant que le vent ne freine pas la sortie des crapauds et des grenouilles.

Des batrachologues en herbe…

Avec la nuit et le vent, la fraîcheur tombe. Aurélia propose de se rendre autour de la mare en prospectant les chemins et les abords de fossés pour repérer les anoures en vadrouille. Aux abords de la mare, le silence est recommandé ainsi qu’un minimum de lumière pour écouter les amphibiens. Après la prospection des abords de la mare, il est temps de regarder ce qu’il se cache à l’intérieur. 

Rappel : il ne faut pas toucher les batraciens
(peau fragile et transmission possible de maladie).

Munie de cuissardes, Aurélia entre doucement dans la mare pour déranger le moins possible le petit peuple de l’eau. Elle a proposé à Pierre d’être son assistant, ce qu’il accepte volontiers, pendant que son petit frère et les autres participants scrutent les abords de la mare. 

Nous découvrirons des Tritons palmés charmants, une Grenouille rieuse qui joue la star, et une centaine de têtards à différents stades de développement. Il s’agit des têtards de Pélodyte ponctué âgés au stade 2 et 3… Aurélia recueille quelques spécimens dans le petit aquarium de circonstance pour que nous puissions les voir de près sans les manipuler. Ils seront vite remis dans la mare pour continuer leur petite vie tranquille à l’abri des prédateurs. 

Après les têtards, nous partons à la recherche des « parents » dans les alentours proches. Nous entendons le chant caractéristique du Pélodyte ponctué qui évoque deux boules de pétanque qui s’entrechoquent ainsi que le chant de la Rainette méridionale. Le Petit-Duc, un rapace nocturne, n’est pas en reste non plus.

Fin des festivités

La prospection autour de la mare et le long de la Gendarme sera vaine au grand regret d’Aurélia et des participant.es. Concernant le Pélodyte, Aurélia nous indique qu’il est de petite taille, beige avec des tâches vert vif et que la plupart du temps on l’entend plus qu’on ne le voit. Bien caché sous une pierre, dans un tas de feuilles ou sur un arbre, il se fait discret. Pour nous consoler, de retour aux voitures, elle nous montre des photos du Pélodyte ponctué et de la Rainette méridionale et nous recommande deux ouvrages grand public pour poursuivre cette découverte. Il est 21 heures et le chant des Pélodytes et des Rainettes continuent encore. 

Un grand merci à Aurélia pour ce partage.

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Régine Paris avec la relecture d’Aurélia Dubois

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À l’écoute des amphibiens

Dans les carrières de Beaulieu…

Samedi 26 mars 2022 à 18h30, l’association ARBRE a donné rendez-vous au parking du théâtre des carrières de Beaulieu aux amateurs d’une découverte nocturne des amphibiens. Ce rendez-vous printanier avait été annulé précédemment faute d’eau …

30 adultes et 7 enfants ont répondu présents. Aurélia Dubois, jeune herpétologue, anime cette soirée consacrée aux petits habitants des mares de la carrière du Génie. 

Le rendez-vous au parking du théâtre des carrières de Beaulieu .

En introduction, elle interroge le public sur la signification des mots : herpétologue, amphibien, habitat, espèce, impacts sur les amphibiens et nous présente les photos des espèces que nous sommes susceptibles de découvrir sur le site, riche de sept espèces d’amphibiens :

– le pélodyte ponctué
– la rainette méridionale
– le pélobate cultripède avec ses grands yeux.  Il possède une marque noire particulière au niveau des pattes en forme de « couteaux »
– le crapaud commun et le crapaud épineux : les recherches scientifiques récentes permettent, grâce à la génétique, de différencier certaines espèces des sous espèces et des changements de noms latins et de noms vernaculaires peuvent survenir. C’est le cas pour le crapaud commun et épineux.
– le crapaud calamite qui présente une belle ligne dorsale claire
– le triton palmé qui comme son nom l’indique a des pattes palmées
– le triton marbré 

Aurélia évoque le cycle de vie des amphibiens, à la fois terrestre et aquatique pour la reproduction. La ponte en amas ou en chapelet se fait dans l’eau. Les œufs donnent les têtards dont la queue va régresser, les pattes vont sortir et permettre d’amorcer la phase terrestre. Pour les tritons on assiste à une ponte parcellaire sous des feuilles, qui va, au cours du développement, revêtir une forme larvaire avec des branchies externes. 

En réponse à une question, Aurélia précise qu’en hiver les amphibiens s’enterrent pour   se protéger du froid et qu’en cas d’absence d’eau, il n’y a pas de reproduction. 

Les spécialistes prospectent à partir principalement de l’habitat et de la période de l’année par une prospection auditive (écoute des chants) et une prospection visuelle (recherche d’individus dans les mares ou en déplacement). On découvre les amphibiens dans notre région à partir du mois de février et la période faste s’étend jusqu’au mois de juin. En fonction de la pluviométrie, il peut y avoir une deuxième reproduction en automne chez certaines espèces.

Leur habitat est fragile et leur destruction par l’ urbanisation impacte les populations d’amphibiens. Ils peuvent être victimes d’un champignon très destructeur et des pollutions (ex. les pesticides). Un autre danger les menace la nuit : les automobiles. La mortalité routière en période de fort déplacement des amphibiens quand il pleut peut être très impactante pour certaines populations. Pour tenter d’y remédier, des structures scientifiques ont créé par exemple des « crapauducs » avec des bénévoles qui leur font traverser les routes à l’aide de seaux.

Concernant les piscines, Aurélia recommande d’y laisser pendre un morceau de tissu pour permettre aux « imprudents » de remonter sur le bord.

Après ces premières informations, nous cheminons jusqu’à la carrière dite du Génie, en silence si possible, pour ne pas déranger nos petits amis d’un soir.  Aurélia nous invite aussi à examiner le sol pour y découvrir grenouilles et crapauds.  Arrivés sur place, elle est seule à être équipée de cuissardes de pêcheur pour faire un premier état des lieux de la mare. La nuit arrive tout doucement. Chacun.e s’active pour débusquer un petit habitant des mares. C’est chose faite avec une petite rainette de couleur verte qui du sol se retrouve dans un « aquarium » de fortune pour être admirée de tous. On la libère assez vite et elle part en sautillant allègrement. Il s’agit d’une rainette méridionale majoritairement verte mais pouvant arborer parfois des couleurs bleu, beige, ou encore légèrement rosé.

Dans la mare, Aurélia pêche des têtards de crapauds et des tritons adultes, mâles et femelles, à l’aide d’une épuisette et d’un mini aquarium. Avec la nuit une amorce de chant se fait entendre.

On change de côté en espérant un nouveau chant. Ça marche.

Elle pêche une rainette méridionale déposée dans l’aquarium temporaire. Nous entendons un chant de grenouille rieuse parmi une dizaine de rainettes méridionales. Adultes et enfants se montrent très curieux de découvrir de très près ces quelques individus. Le triton marbré est absent des mares, signe peut être d’une population en voie de diminution par manque d’eau sur cette zone. Pour en avoir une idée précise il faut effectuer des vérifications sur plusieurs années.

Il est 20 heures passées. La fraîcheur arrive. Il est temps de regagner nos habitats.

Pour conclure, Aurélia recommande deux ouvrages de vulgarisation de bonne qualité et faciles à utiliser pour le grand public.

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Régine Paris avec la relecture attentive d’Aurélia Dubois.

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Découverte des batraciens

Mâle chanteur de Pélodyte ponctué. (Photo de Jérémy Jalabert qui a illustré l’annonce de la sortie sur le Midi Libre)
Samedi 20 Mars 2021

Malgré le soleil, il ne fait pas chaud et le vent souffle fort, 18 adultes et une fillette se sont retrouvés à 15 h à l’ancien lagunage dans la plaine agricole de Beaulieu autour d’Aurélia Dubois, technicienne fauniste dans un cabinet d’experts, spécialiste en Herpétologie (étude des amphibiens et reptiles).

Aurélia Dubois, l’animatrice de la sortie « Découverte des batraciens ».

Amphibiens ou Batraciens

Ce groupe, plutôt mal aimé, est mal connu, pourtant il présente de belles diversités

Deux grandes familles :

  • Les Anoures (crapauds et grenouilles)
  • Les Urodèles (salamandres et tritons)

En France, il existe 38 espèces de Batraciens qui vivent dans des habitats particuliers en zone humide. Ce sont les mares, les bassins, les piscines, les rus, les fossés à faible niveau d’eau mais aussi dans les prairies, les pots de fleurs et même dans les arbres

À l’heure actuelle, on peut constater une diminution des populations. Plusieurs facteurs en sont la cause tels la pollution, la mortalité routière, le changement climatique, la régression des mares…Ils peuvent être attaqués par un champignon le chytride, celui-ci provoque une dégénérescence de la peau d’effet plus ou moins dévastateur  selon les espèces. A noter aussi la mentalité : ils ne sont pas  aimés et se font supprimer.

Suite à cette présentation, Aurélia nous conduit au bord d’une toute petite mare. L’observation est difficile ; nous sommes l’après-midi, or la période la plus favorable est le crépuscule, la mare a beaucoup rétréci, toutefois, nous avons pu observer quelques minuscules têtards d’environ 1,5 cm de  longueur totale. Ce sont des têtards de Pélodyte.

La reproduction

Selon les espèces, la saison est variable, elle se situe en général au printemps et parfois à l’automne ; c’est l’amplexus, technique qui voit le mâle monter sur le dos de la femelle et s’accrocher à elle avec ses pattes (observation d’une photo). Les pélodytes font des chapelets de ponte qui s’enroulent autour d’une herbe. Les pontes des grenouilles rousses se présentent sous forme d’amas globuleux, quant à la ponte de l’Alyte le chapelet se trouvera sur le dos du mâle jusqu’à l’éclosion. Les œufs donneront des têtards, organismes aquatiques qui possèdent une queue laquelle régressera et disparaîtra chez les anoures. Ces pontes peuvent être la proie de prédateurs tout particulièrement les tritons mais aussi les oiseaux (hérons), les reptiles (couleuvres).

Le déplacement

Quand les conditions deviennent défavorables, le froid ou la sécheresse, ils peuvent se cacher sous des pierres, des souches ; leur capacité de déplacement est très variable d’une espèce à l’autre : les grenouilles dont la peau est très sensible, très perméable, ne se déplacent guère plus d’1 km, les crapauds moins sensibles peuvent se déplacer davantage (en effet leur peau est plus épaisse, recouverte de pustules qui peuvent libérer un liquide blanchâtre lorsque l’animal est stressé). Dès qu’il y a un trou d’eau, il peut être colonisé surtout si la population est importante

QUIZ

Et pour terminer, un petit quiz. Aurélia nous fait écouter quelques chants de batraciens à partir d’enregistrements. À nous de les identifier !

1ère écoute : chant typique ressemblant à celui d’un Petit Duc : c’est l’ALYTE accoucheur

2nd écoute : tel un peigne que l’on frotte : c’est le crapaud CALAMITE

3ème écoute : chant faible car dans l’eau : c’est la GRENOUILLE AGILE

4ème écoute : chant moqueur qui peut s’entendre même le jour : c’est la GRENOUILLE RIEUSE

5ème écoute : comme une porte qui grince ou bien 2 boules de pétanque qui s’entrechoquent ; c’est le PELODYTE

6ème écoute : peut faire penser à un gros crapaud mais c’est le chant de la petite RAINETTE 


Merci à Aurélia pour cette sortie intéressante et peut-être une nouvelle rencontre en septembre.


Compte-rendu rédigé par Catherine Fels. Merci à Jacqueline et à Louise pour les photos.


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Découverte des amphibiens

Vendredi 16 mars 2018

Les carrières de Beaulieu (34160)

A l’initiative de l’association ARBRE (Association Restinclières-Beaulieu pour le Respect de l’Environnement) et après une inscription sur Helloasso (un site Internet dédié aux associations), une trentaine de participants dont six enfants se sont retrouvés à la nuit tombante sur le parking du théâtre des carrières à Beaulieu pour une découverte des petits habitants peuplant en cette fin d’hiver les mares des carrières du génie.

Equipés d’écouteurs fournis par Yves Caraglio, chercheur au CIRAD et bénévole de l’association, et guidée par deux jeunes naturalistes, Jérémy Jalabert et Karline Martorell, la petite troupe s’est dirigée tranquillement vers le lieu de reproduction des grenouilles, crapauds et tritons présents sur le site.

Chemin faisant nos guides ont expliqué qu’après un hiver au chaud, la période de reproduction était arrivée. Le niveau d’eau est satisfaisant. Equipés de lampes frontales ou de lampes de poche, les participants, grands et petits, étaient invités à scruter l’eau pour découvrir les hôtes de ces mares temporaires, tout en tendant l’oreille pour distinguer, parmi les mâles chanteurs, les vocalises de différentes espèces. Il s’agit en effet de signaux acoustiques destinés à charmer les femelles.

Sur plus de 30 espèces d’amphibiens présentes en France, 17 vivent dans notre région et 8 ont été identifiées à Beaulieu.

Jérémy et Karline rappellent que les amphibiens ont de tous petits poumons et respirent aussi par la peau qui, de ce fait, est très sensible. Il faut donc éviter de les manipuler avec les mains. C’est la raison pour laquelle ils ont apporté des petits bacs en plastique transparent dans lesquels, après les avoir remplis d’eau, les amphibiens seront déposés pour être observés puis relâchés. Ils rappellent qu’au même titre que les serpents, les amphibiens font partie des espèces protégées. Nos jeunes animateurs font circuler des fiches documentaires colorées pour permettre au public de se familiariser avec les espèces présentes sur le site.

En tendant l’oreille, on peut distinguer deux espèces : le Crapaud calamite dont le chant est régulier et la Rainette méridionale dotée d’un son plus aigu. A la différence de ces derniers, les tritons ne chantent pas. Quant à la salamandre, elle vit dans l’arrière-pays. On n’en verra donc pas.

Pour chanter, les mâles gonflent leur sac vocal. Le chant permet d’identifier chaque espèce. Notre présence va peut-être limiter la force vocale des petits habitants des mares mais nous restons confiants et nous ne serons pas déçus. Les enfants sont aux aguets.

Jérémy et Karline chaussés de grandes bottes et d’épuisettes partent à la pêche aux batraciens dans les deux mares. Jérémy nous fait découvrir rapidement sur une pierre une ponte de crapaud calamite qui se présente comme un long ruban que l’on s’empresse de prendre en photo. Les enfants se précipitent. Puis c’est au tour d’un Triton palmé femelle de faire escale dans l’épuisette : il existe deux espèces de tritons chez nous, le Triton palmé et le Triton marbré, trois fois plus gros.

Bonne pêche : une Rainette et un Crapaud calamite mâle avec des bras costaux et sous les doigts des tâches noires, callosités nuptiales destinées à attraper les femelles… Au tour de Karline de pêcher trois crapauds calamites, dont deux mâles, qu’elle installe dans une boîte remplie d’eau. Un Crapaud commun mâle vient nous faire la révérence : il a des callosités sur les deux ongles. Il est ordinairement deux fois plus gros que le crapaud calamite et présente un aspect plus granuleux. A la différence du crapaud calamite qui a les yeux verts, il a des yeux rouges (orangés plus on remonte vers le nord de la France).

La soirée se révèle propice à la découverte, avec un Triton marbré femelle, caractérisé par une ligne orange sur le milieu du dos puis un Triton marbré mâle, reconnaissable à sa crête dorsale, formée à partir d’un repli de peau. Les tritons, dotés d’une queue, avancent plus vite et sont de ce fait plus difficiles à attraper. Les femelles pondent 2 à 3 œufs dans la végétation. De mai à octobre/novembre ils mènent une vie terrestre. Ils sortent plus facilement en milieu humide.

Au jeu on dirait bonne pioche ! Nous avons pu observer 5 espèces sur les 8 répertoriées dans les carrières de Beaulieu. Les enfants se sont révélés de fins observateurs passionnés. Ils ont pu voir de près et toucher délicatement les grenouilles, crapauds et autres tritons. Espérons qu’à la manière de ce que préconisaient Célestin et Elise Freinet, promoteurs d’une pédagogie active, ils garderont un souvenir durable de leurs découvertes.

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Jean-Pierre Fels, président de l’association organisatrice de la soirée, propose aux participants de poursuivre leur découverte en consultant sur le site de l’ARBRE la documentation déposée par Jérémy et Karline.

À 20h30 nous regagnons les voitures un peu plus savants et dans un concert que notre présence n’a pas trop perturbée au final.

Merci à Jérémy et à Karline pour leurs explications et leur disponibilité et à Yves Caraglio pour la fourniture des écouteurs.

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Régine Paris
avec la relecture de Jérémie Jalabert

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Rétrospective 2017

 

A nos soutiens, adhérents et sympathisants,
la fin d’année est le moment des bilans.

2017 aura été une année bien remplie pour les bénévoles de l’ARBRE.
 
Nous nous sommes retrouvés pour :
Nous avons également été sollicités pour organiser la visite des carrières à l’occasion des Journées du Patrimoine.
Enfin nous avons travaillé aux côtés des enseignants de 4 classes de primaire pour la préparation d’un programme d’éducation à l’environnement qui est actuellement en cours.
 
Durant l’année 2017, nous avons obtenu la reconnaissance officielle de notre statut d’association d’intérêt général en raison de la nature de nos actions pour la protection de l’environnement (articles 200-1-b et 238 bis-1-a du code général des impôts).
 

Dans la presse vous avez pu lire des comptes rendus de nos activités: 8 articles dans le Midi Libre,plusieurs parutions dans le journal en ligne Montpellier-Infos,dans les bulletins Municipaux de Beaulieu et de Restinclières et dans le Magazine de la Métropole de Montpellier.

L’année 2018 verra quelques nouveautés et la continuation d’actions qui n’ont pas encore abouti
  • L’association a signé une convention avec l’université de Montpellier et nous accueillerons une première stagiaire durant 3 mois en début d’année. Ce sera pour nous l’occasion d’aider à la formation d’animatrices et d’animateurs nature et d’explorer les potentialités du numérique pour faire découvrir la botanique à un plus large public.
  • Nous travaillons depuis plusieurs années à la conception d’un sentier découverte de la nature dans les carrières de Beaulieu. En partenariat avec le projet national Floris’Tic et avec le soutien de la commune de Beaulieu, ce projet va se concrétiser avec la réalisation d’une première tranche de 5 pupitres principalement dédiés aux relations insectes/végétaux. Des supports pédagogiques seront également édités pour les enseignants.
  • Depuis octobre 2015 au sein d’un collectif d’associations du village et avec le soutien des communes, nous avons sollicité la Métropole de Montpellier pour la réalisation d’un cheminement doux permettant de relier Restinclières à Beaulieu par une voie verte réservée aux piétons et aux cyclistes. Avec l’accroissement de la population dans les deux communes, il est plus que jamais nécessaire de  continuer à se mobiliser pour la réalisation de ce projet.

Nous avons besoin de votre engagement à nos côtés.

  • C’est le nombre d’adhérents qui fait de nous une force de proposition. En renouvelant votre adhésion (pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait) vous soutenez nos actions.
  • En participant à notre Assemblée Générale, vous contribuerez à la vie de notre association. Cette prochaine AG aura lieu le vendredi 26 janvier à 20h30 salle du foyer municipal de Beaulieu.
  • Si vous souhaitez vous engager davantage et participer aux orientations de l’association,  nous vous invitons à présenter votre candidature au Conseil d’Administration. En application des statuts, plusieurs mandats d’administrateurs sont renouvelables. Les candidatures sont reçues jusqu’au 11 janvier par courriel ou courrier postal (merci de bien vouloir indiquez vos motivations).

Nous tenons à remercier tous les bénévoles ainsi que nos fidèles soutiens et mécènes pour le travail accompli en 2017.

Au nom de l’association, je formule pour toutes et tous, des vœux sincères de santé, de réussite et d’épanouissement dans un environnement préservé, harmonieux et toujours à redécouvrir.

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Jean-Pierre FELS
Président de l’Association

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Sortie nature

Découverte des amphibiens dans les mares de la carrière du génie à Beaulieu (34)

Samedi 1er avril 2017 de 18h30 à 21h30

Emmenés par Jérémy Jalabert et Karline Martorell, tous deux naturalistes et fins connaisseurs des grenouilles, crapauds, tritons et oiseaux nocturnes, une vingtaine d’adultes et 10 enfants, munis d’écouteurs mis à disposition par le projet Floris’Tic, ont cheminé du parking du théâtre des carrières jusqu’aux mares de la carrière du génie pour découvrir plusieurs espèces d’amphibiens. La météo est clémente en cette fin d’après-midi après les pluies des derniers jours (30 mm la nuit dernière et 50 à 60 mm pendant la semaine). L’eau dans les mares est claire. Tout au long du parcours et au bord des mares, Jérémy fournit des explications sur ce milieu très particulier, dépourvu de prédateurs (poissons) et donc propice à la reproduction de 6 à 7 espèces d’amphibiens localement.

Karline distribue quelques exemplaires d’une documentation papier sur les critères d’identification, l’habitat, la carte de répartition des amphibiens à laquelle on pourra se reporter tout au long de la soirée et qui sera mise en ligne sur le blog de l’association.

1

Jérémy rappelle les deux cycles de vie des batraciens, dans l’eau d’abord pour leur reproduction puis sur la terre ferme pour le reste de leur activité annuelle (hivernage, alimentation, dispersion).

2

Pendant la période de reproduction, au printemps et à l’automne, les mares sont très sonores à la tombée de la nuit avec les chants des mâles. Nous le découvrirons un peu plus tard après le coucher du soleil. On identifie chaque espèce à son chant.

Karline rappelle la nécessité de respecter ce milieu aquatique garni de plantes et de veiller à ne pas détruire le micro-habitat. On capture avec les épuisettes et on relâche en prenant la précaution d’humecter les amphibiens qui respirent par la peau et les poumons.

3

Capture de têtards

La première prise est un Pélodyte ponctué qui a un développement larvaire rapide en milieu méditerranéen : la métamorphose s’effectue entre un mois et deux mois et demi pour sortir de l’eau alors que pour d’autres espèces il faut de 4 à 6 mois. La deuxième prise concerne un Triton palmé qui a atteint sa taille adulte. C’est une femelle. Il se différencie de la grenouille par la présence d’une queue.

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Pélodyte ponctué

5

Triton palmé

Jérémy nous montre une ponte de pélodyte sur une petite branche dans l’eau. Les têtards jouent le rôle d’épurateurs de la mare en se nourrissant de micro-sédiments et d’algues. Ils vont grossir et se disperser. Une femelle peut faire plusieurs pontes contenant entre 50 à près de 400 œufs.

Il répond à une question concernant la présence de grenouilles à proximité des piscines. Il indique que les grenouilles n’aiment pas le chlore. Leur présence s’observe plutôt pendant la période d’hivernage des piscines (surtout pour la Rainette méridionale). Elles se déplacent, en fonction des espèces, par bonds de 20 à 50 cm de hauteur, et sur une longueur de dizaine de centimètres à près de un mètre.

Il est aussi question d’une espèce particulière –le Discoglosse peint-, relativement polymorphe, originaire d’Afrique du Nord et de Sicile et échappé d’un laboratoire de Banyuls s/mer probablement à la fin du 19ème siècle. Depuis on l’a observé dans l’Aude, et dans l’Hérault jusqu’au nord de Montpellier. Un autre participant évoque la Grenouille taureau, d’origine américaine et présente essentiellement en Aquitaine, qui pose des problèmes aux espèces d’amphibiens locales.

Le Crapaud commun, trapu et venimeux, a besoin de plus d’eau d’où sa présence dans les rivières. Ses têtards sont toxiques pour les poissons. La grenouille a la peau lisse. On observe des croisements entre espèces proches (Grenouille rieuse et Grenouille de Pérez donnant un hybride viable : la Grenouille de Graf ; mais pas entre crapaud et grenouille). La Grenouille rieuse, très présente dans les mares de Beaulieu, a été introduite il y a longtemps de manière ponctuelle dans la région et a réussi à s’hybrider avec les grenouilles locales. Les grenouilles vertes de notre région constituent un cas d’hybridation parfait.

Le soleil s’est couché. On commence à entendre le chant du Pélodyte ponctué et de la Rainette. Certaines espèces ne chantent que sous l’eau, d’autres chantent en tous lieux, pour la plupart à la surface de l’eau ou aux abords des mares et autres pièces d’eau. Selon les espèces les batraciens disposent d’un « sac vocal » externe ou interne. La Grenouille rieuse chante le jour et davantage la nuit.

Nous avons rapidement droit à un véritable concert provenant des différentes mares. Cela valait le coup de patienter. Les enfants encore présents sur le site se font une joie de partir à la recherche des petits occupants des mares.

Jérémy part à la pêche et capture une Rainette, un Pélodyte ponctué, un Crapaud calamite (un mâle identifié par deux petites tâches – appelées « callosités nuptiales » – sur ses doigts) et enfin la star du lieu : un Triton marbré (un mâle) magnifique !

6

Rainette mâle

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Crapaud calamite

8

Pélodyte ponctué

9

Triton marbré

Il est 21h30 quand nous prenons le chemin du retour au parking.

Merci à Jérémy et à Karline pour les nombreuses explications fournies tout à fait accessibles à des profanes et à Yves pour nous avoir fourni des écouteurs très efficaces.

Compte-rendu rédigé par Régine Paris avec l’aimable relecture de Jérémy

Karline et Jérémie ont fait un document de synthèse qui nous permet d’identifier les différentes espèces. Vous pouvez le consulter sur ce lien : Identifier les amphibiens de Beaulieu.

Nous partageons quelques arrêts sur image pour le souvenir d’un bon moment passé ensemble à découvrir notre milieu naturel local et le respect du biotope.

La sortie « Grenouilles » du 29/10/2016